|
Biotechnologie.
Des pays islamiques se sont
réunis lors d’un atelier organisé par le Centre égyptien de
Recherches Agricoles (CRA) pour faire part de leurs avancées
dans le domaine. Il vient de publier ses recommandations. |
Coopération
islamique |
Les
pays islamiques ont tenté d’échanger leurs expériences lors
d’un atelier organisé au Centre égyptien de Recherches Agricoles
(CRA) sur les progrès de la biotechnologie agricole. Cet atelier
a rassemblé, début mars, 29 représentants de 13 pays : la Syrie,
le Soudan, le Tchad, le Sénégal, Qatar, le Pakistan, l’Indonésie,
la Malaisie, le Bangladesh, le Maroc, la Tunisie, le Kenya,
outre les Philippines qui abritent le bureau principal des recherches
biotechnologiques, et l’Egypte, pays pionnier dans ce domaine
dans la région. Et il vient de publier la semaine dernière ses
recommandations, notamment mettre en place des programmes de
recherches pour combler les besoins agroalimentaires nationaux
et résoudre les problèmes agricoles dans chaque pays islamique
; introduire la biotechnologie dans les programmes scolaires
en tant que branche scientifique ; former des chercheurs pour
réaliser le développement des ressources humaines dans tous
ces pays, ou encore accélérer la promulgation des lois et des
règlements sur la sécurité biologique qui facilite l’échange
des récoltes biotechnologiques.
L’atelier a d’abord
voulu rassembler les experts travaillant dans la biotechnologie
dans les pays concernés afin d’échanger les savoir-faire, évaluer
les expériences faites dans la grande majorité des pays islamiques
et tirer les profits de ces nouvelles technologies. Mais aussi
intensifier la coopération avec l’Organisation islamique de
l’éducation, des sciences et de la culture, créée en 1982 et
opérant dans le cadre de l’Organisation de la Conférence Islamique
(OCI), pour développer et rendre efficaces les nouvelles techniques
biologiques dans le monde arabe et islamique. « L’objectif de
la stratégie nationale en Egypte est de soutenir les centres
de recherches intéressés par la biotechnologie en finançant
environ 110 projets dans 17 universités et centres de recherches,
et en formant 57 jeunes chercheurs à l’étranger. Outre ces objectifs,
le plan national est basé sur la solution des problèmes de l’environnement.
C’est la raison pour laquelle la priorité, dans le domaine agricole,
est de produire des espèces résistantes aux insectes et aux
fléaux, qui ont la capacité de pousser dans des conditions environnementales
difficiles comme la sécheresse et la salinité », explique Hamdi
Abdel-Aziz Morsi, ancien président de l’Académie de la recherche
scientifique et professeur au Centre national de recherches.
|
Introduire de nouvelles récoltes
|
Un
pays comme la Malaisie a entamé des recherches sur la biotechnologie
agricole il y a déjà quinze ans. Les chercheurs se sont d’abord
concentrés sur l’introduction de nouvelles catégories de récoltes
destinées à l’exportation, dont les huiles de palmier, le
caoutchouc, le riz, les plantes de décoration et les fruits.
« Les papayers constituent une récolte d’une grande importance
pour la Malaisie. Nous exportons au Singapour et à Hongkong
pour un montant d’environ 120 millions de dollars par an.
Les recherches biotechnologiques nous aident à améliorer les
espèces de cette plante et à la rendre plus résistante aux
virus », assure Oum Kalsoum Abou-Bakr, chercheuse au Centre
de recherches biotechnologiques en Malaisie.
Quant à l’Indonésie,
le plus grand pays islamique au monde, elle a déjà mis en
place des législations pour réglementer la biotechnologie
dans ses centres de recherches. Le Centre d’information biotechnologique
joue « un rôle considérable en ce qui concerne la sensibilisation
des citoyens à l’utilisation des technologies modernes dans
l’agriculture. Et ce, pour augmenter la quantité de la récolte
et en faire profiter les plus démunis », explique Achmad Suryana,
chercheur à l’Agence indonésienne de recherches agricoles
et de développement. La Syrie a, quant à elle, présenté durant
l’atelier les résultats d’un sondage sur l’opinion des Syriens
face aux récoltes biotechnologiques. Ils montrent un manque
de connaissances indéniable et une confusion chez les Syriens
entre les produits biotechnologiques et les pesticides agricoles
traditionnels.
L’Egypte, hôte
de l’atelier, a fait part de son long parcours qui remonte
à 16 ans. « Nous avons déployé de gros efforts pour améliorer
les espèces de plusieurs récoltes stratégiques en Egypte.
L’exploit concerne les nouvelles espèces de blé, plus résistantes
à la sécheresse, et celles du coton, résistantes aux fléaux.
De plus, la coopération entre le Centre de recherche agricole
et des universités étrangères de renom, comme celle du Michigan
aux Etats-Unis, a donné une nouvelle espèce de pomme de terre
résistante aux insectes », affirme Haniya Al-Etribi, secrétaire
du Centre de recherche agricole et directrice de l’Institut
de recherches de génie génétique agricole.
Reste que les
recommandations de cet atelier ont insisté sur le rôle important
de l’Organisation islamique de l’éducation, des sciences et
de la culture. Elle aura pour tâche, dans les prochaines années,
de développer les stratégies biotechnologiques dans les différents
domaines, dont l’agriculture. « La prochaine période consistera
à finaliser les articles de lois pertinentes afin de préciser
les réglementations au niveau des pays islamiques », conclut
Ismaïl Abdel-Hamid .
|
Racha Hanafi |
|
|
|
|