Al-Ahram Hebdo, Sports | Un rendez-vous arabe de première
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 19 à 25 avril 2006, numéro 606

 

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Sports
Football féminin . L'Egypte organise, du 19 au 29 avril à Alexandrie, la première édition du Championnat arabe.

Un rendez-vous arabe de première

Pour la première fois dans l'histoire de la discipline, les dames arabes se réuniront pour disputer une compétition interarabe. Après une grande période de lutte acharnée, la pionnière du football féminin en Egypte, Sahar Al-Hawari, a finalement réussi à organiser le Championnat arabe de football féminin. Du 19 au 29 avril, 7 pays arabes donneront cet élan sportif en disputant, à Alexandrie, la première édition de cette compétition. Ces pays sont la Tunisie, la Syrie, la Palestine, le Maroc, l'Algérie, le Liban et l'Egypte. « Nous avons enfin réussi à organiser le Championnat arabe. Cette compétition représente un grand pas dans l'essor du foot féminin », déclare Sahar Al-Hawari, responsable du foot féminin à la Fédération égyptienne.

C'est grâce à elle qu'une sélection nationale a pu voir le jour ; c'était en 1999. Depuis, l'équipe s'acharne à prendre sa place dans le sport égyptien.

Le Championnat arabe représentera donc une occasion pour développer ce sport en Egypte. « Après l'engouement provoqué par la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) qui a eu lieu en Egypte au début de l'année, les filles commencent à accorder de l'intérêt à cette discipline, contrairement au passé. Je crois que le Championnat arabe encouragera davantage les filles à pratiquer ce sport et cela en observant leurs homologues évoluer », souligne Mohamad Kamal, entraîneur de la sélection nationale.

Les responsables de cette discipline ont d'abord tenté d'encourager les jeunes filles à pratiquer le football. La mission était difficile dans une société traditionaliste qui considère le foot comme un domaine exclusivement réservé aux hommes. Il était donc plutôt étrange de voir des filles disputer un match au stade. Sahar Al-Hawari a bâti, en 1999, une formation nationale solide avant de bénéficier d'un championnat national, en 2001. L'Egypte a organisé son premier championnat national composé de 8 équipes. Aujourd'hui, le nombre des clubs qui pratiquent le foot féminin est en constante progression. L'Egypte possède 11 équipes de première division (D1) et 8 de deuxième division (D2). « Le Championnat arabe va permettre l'envol du foot féminin. Grâce à cette compétition, les médias ont commencé à s'intéresser à nous, ce qui donnera à la discipline plus de popularité », confie Nihal Chalabi, défenseur de l'équipe nationale.

Reconnaissance qui arrive avec la maturité à laquelle la sélection égyptienne est arrivée. Auparavant, l'équipe était composée uniquement de très jeunes joueuses sans aucune expérience telles Amani Rachad, Marwa Al-Hawad, Dina Al-Cheikh et Chérine Abdel-Aziz. Ces jeunes footballeuses ont acquis de l'expérience ces dernières années et elles sont soutenues par de nouvelles figures telles Nihal Chalabi et Névine Gamal. Pour préparer la compétition arabe, les Egyptiennes ont disputé deux matchs amicaux face à l'équipe allemande TSV Ludwigsburg. Le premier s'est achevé sur un score nul de 1-1, et le second s'est soldé par la victoire de l'Egypte 2-1. « Ces matchs ont constitué la dernière étape de notre préparation pour le Championnat arabe. C'étaient des matchs très forts et d'un très bon niveau. C'est la première fois que nous disputons un tel nombre de matchs en l'espace d'un mois, pendant lequel notre niveau s'est nettement amélioré. Après le second match contre l'équipe allemande, nous avons acquis plus de confiance », annonce fièrement Nihal Chalabi.

Bien que l'Egypte figure parmi les premiers pays arabes à pratiquer le foot féminin, la concurrence pour le titre arabe sera féroce en présence des pays de l'Afrique du Nord. L'équipe algérienne possède 6 joueuses professionnelles en France (2 à Marseille, 2 à Nice et 2 à Lyon). La Tunisie compte 2 joueuses professionnelles en Italie, et le Maroc 3 professionnelles en Belgique. Ces pays sont en effet parvenus à un niveau bien supérieur au niveau égyptien. L'Egypte n'a toujours pas réussi à se qualifier pour la CAN, alors que le foot féminin a connu un grand essor en Afrique. Par exemple, le Ghana s'est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe du monde de 2003. « Les Africaines représentent de grands concurrents. Notre objectif est de remporter le Championnat arabe qui aura lieu chez nous. Ce qui pourra constituer un grand pas pour le foot féminin », affirme Mohamad Kamal.

Doaa Badr

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« Les joueuses égyptiennes ont un potentiel extraordinaire »

Tina Theune-Meyer, ancien directeur technique de la sélection allemande avec laquelle elle a remporté la Coupe du monde 2003 et 3 éditions du Championnat d'Europe des nations, a effectué une visite en Egypte. Entretien.

Al-Ahram Hebdo : Dans quel cadre intervient votre visite en Egypte ?
Tina Theune-Meyer :
J'ai effectué un entraînement commun avec les filles égyptiennes et allemandes au club Cairo AC Milan. De plus, j'ai assisté aux 2 matchs amicaux de la sélection égyptienne face au club allemand TSV Ludwigsburg. Cette visite vient dans le cadre de la promotion organisée pour la Coupe du monde 2006, qui se déroulera en Allemagne.

— Que pensez-vous du niveau du football féminin en Egypte ?
— Après avoir vu les joueuses égyptiennes, j'ai l'impression que l'Egypte est sur la bonne voie. L'organisation de la première édition du Championnat arabe est la preuve du grand développement du foot féminin en Egypte. En observant les joueuses égyptiennes, j'ai constaté qu'elles sont très talentueuses. Elles bénéficient d'un potentiel extraordinaire et éprouvent un grand amour pour le football.

— Quels sont les obstacles qui représentent un handicap pour l'essor du foot féminin ?
— Le moral est primordial, ainsi que la volonté de construire quelque chose. Il faut ensuite les ressources financières permettant d'installer des entraîneurs à tous les niveaux. Il ne suffit pas de réunir les joueuses quelques semaines et d'engager un entraîneur la veille d'une rencontre préliminaire à la Coupe du monde. Chez nous, les joueuses peuvent jouer avec les garçons jusqu'à un certain âge. Dans certains pays, c'est pour le moment inimaginable. Elles n'ont tout simplement aucune chance de rivaliser.

— Vous étiez la première femme à entraîner la sélection allemande. Avez-vous rencontré des difficultés ?
— Lorsque j'ai commencé à pratiquer le football, j'ai rencontré des difficultés pour convaincre le public. Puis lorsque je suis devenue entraîneur de la sélection allemande, cela a provoqué des controverses dans le pays. Mais après avoir remporté la Coupe du monde en 2003 et le Championnat d'Europe des nations en 1997, 2001 et 2005 avec l'équipe, l'idée d'avoir une femme pour entraîner la sélection devient de plus en plus acceptable.

— Aujourd'hui, l'Allemagne occupe la première place du foot féminin mondial. Comment êtes-vous parvenues à ce niveau ?
— L'Allemagne a commencé très tôt dans la discipline. C'est dans les années 1970 que la première équipe allemande a été fondée. A l'époque, il était difficile d'accepter l'idée de voir des filles jouer au football. Après la retransmission en direct des matchs de foot féminin en 1989, cette discipline a gagné en popularité. L'organisation de la Coupe du monde en 1991 a joué un grand rôle dans le développement de ce sport. Car après avoir suivi les matchs à la télévision, les fans sont devenus plus nombreux et la base des pratiquants s'est élargie, ce qui améliore le niveau du sport. Cette présence au sommet nous permet d'accumuler de l'expérience, de jouer régulièrement et de former de nouveaux talents. Certaines rencontres préliminaires à la Coupe du monde nous donnent également l'occasion d'intégrer de jeunes joueuses.

— Qu'espérez-vous réaliser pour le foot féminin à l'avenir ?
— Le foot féminin a besoin de devenir plus professionnel. Il faut que les sponsors se dirigent vers la discipline pour que les joueuses puissent gagner de l'argent en pratiquant le football.




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