L’expérience
des dernières élections législatives a dévoilé
des pratiques et des comportements confirmant
clairement le déséquilibre présent dans les fondements
culturels du citoyen égyptien. Cependant, le régime
politique actuel se soucie peu de ce déséquilibre.
Il est bien trop préoccupé par l’emblème de la
réforme politique pour réaliser la démocratie.
Un plus grand intérêt doit être accordé à l’étude
de ce déséquilibre.
Il
est vrai que la réforme politique est importante
dans ce contexte. Mais ce renouveau politique
ou démocratique ne peut se réaliser sans un
citoyen égyptien capable de participer efficacement
à la pratique démocratique ni sans une culture
nationale développée nécessaire à la formation
de ce citoyen. En analysant cette culture, nous
découvrons qu’elle nécessite une révision radicale
pour découvrir ses aspects positifs et les renforcer
et ses aspects négatifs pour y remédier.
Notre
culture nationale souffre d’une véritable crise,
nos mœurs et valeurs aussi. La corruption a
remplacé les valeurs. La corruption a même sa
culture et son vocabulaire, ses partisans et
ses défenseurs. En analysant les fondements
de la personnalité égyptienne, avec lesquels
elle a vécu tout au long des époques et des
siècles, il s’avère qu’ils souffrent d’érosion
et qu’ils sont même en voie de disparition à
cause de dizaines de facteurs et de mutations
locales, régionales et mondiales.
Les
fondements et les bases qui doivent former la
personnalité égyptienne font l’objet d’un profond
différend. Certains pensent qu’ils doivent être
puisés dans le patrimoine et la religion. D’autres
estiment qu’ils doivent avoir pour source les
valeurs de la vie contemporaine alors que d’autres
encore estiment la possibilité de concilier
les deux pour construire une personnalité égyptienne
équilibrée. Il existe donc des différends autour
de ce que doit être la personnalité égyptienne
dans l’ère de mutations et de développement
que nous vivons.
Tout
ceci prouve que nous vivons une véritable crise
culturelle. Plusieurs indices le démontrent.
Les
institutions chargées de cette mission culturelle
et par conséquent de la personnalité égyptienne
œuvrent séparément et même dans de nombreux
cas dans des directions opposées. La résultante
en est une culture souffrant de stagnation et
de déséquilibre et des personnalités encore
plus stagnantes et déséquilibrées. Ce à cause
de l’absence d’orientations générales et de
philosophie sociale claire et déterminée dirigeant
les travaux de ces institutions.
De
plus, ces institutions accordent un grand intérêt
à la formation de la mentalité individuelle
aux dépens de la mentalité collective créative
capable de former une culture sociale cohérente.
Une culture qui aurait des orientations générales
dirigées dans le cadre du mouvement de la société
dans les divers secteurs de la vie.
Par
ailleurs, le développement et l’évolution de
la culture nationale ne figurent pas sur l’agenda
des priorités de la réforme. La preuve en est
que tous les programmes des candidats à la présidence
ou au Parlement évoquaient des réformes politiques
et économiques et n’avaient aucunement fait
allusion à la culture ni à son développement.
Pour
toutes ces raisons, alors que nous entamons
une nouvelle ère de développement politique,
il est indispensable d’accorder un plus grand
intérêt à l’évolution de la culture sociale
et collective. Ce en établissant une coordination
entre les divers organismes concernés par ce
sujet, car c’est de cette manière que pourront
se réaliser les divers processus de développement
et de réforme.