Puisant
dans l’histoire et la civilisation arabes, la troupe de danse
théâtrale Enana a emprunté son nom à l’ancienne déesse syrienne
de l’amour, de la fertilité, de la culture, de l’art, de la
littérature et de la lune.
Mêlant
réalité et fiction, Histoire et contemporanéité, la troupe Enana,
fondée en 1990, présente notamment le folklore et la danse populaires
du Nord de la Syrie, en faisant de multiples clins d’œil aux
divers pays arabes. Folklore et danse contemporaine sont versés
dans un même moule esthétique de ballet moderne. Une manière
de poursuivre l’évolution du folklore traditionnel arabe à travers
les siècles, en le faisant coexister avec l’esprit des temps.
De quoi donner à Enana l’allure d’une troupe errante et spéculatrice,
qui regroupe en son sein 50 danseurs professionnels et 50 autres
danseurs amateurs dont les noms changent d’une année à l’autre.
Se
produisant en Egypte pour la deuxième fois, après sa participation
aux soirées du Ramadan tenues à l’Opéra du Caire en 2001, Enana
a choisi de présenter le spectacle Julia Dumna, à travers ses
cinq performances au Caire et à Alexandrie.
Ce
spectacle de danse-théâtre, très expressif, emporte le spectateur
en dehors de l’espace et du temps, pour l’emmener vers l’histoire
ancienne de la Syrie. D’après un synopsis de Mahmoud Abdel-Kérim,
une chorégraphie et une mise en scène de Guéhad Méfleh, cette
danse-théâtre aborde la vie de l’ancienne princesse syrienne
Julia Dumna, qui a été la mécène des arts et des sports. Elle
est tombée amoureuse de l’empereur romain Septimus Severus qu’elle
a rencontré à Damas et est devenue son épouse fidèle et sa ferme
défenseuse. Après la mort de l’empereur à Rome des mains de
Mecrinius, Julia Dumna retourne en Syrie, mais après avoir mené
le spectateur dans un voyage visuel. Au cours de celui-ci, elle
passe en revue les horizons de la culture arabe contemporaine
et fait appel à un esprit d’assiduité jusqu’à parvenir à la
raison.
A
travers des scènes spectaculaires, la musique de Mohamad Habbach
fait gigoter les danseurs suivant des rythmes vifs et orientaux.
Le compositeur mêle les instruments occidentaux et les techniques
modernes à une musique locale syrienne, attribuant à Julia Dumna
un cachet très spécial.
Avec
plus de 500 costumes bariolés, inspirés des styles oriental
et romain, le spectacle revêt l’aspect d’un carnaval qui ressuscite
le mode de vie à l’époque, grâce à l’effort déployé par le designer
Sahab Al-Rahab et le décorateur Maad Al-Raheb.
Souvent,
les productions d’Enana nécessitent au moins un an et demi de
préparation, de quoi forger une réputation qui s’étend au-delà
des frontières syriennes. Car la troupe a déjà participé aux
festivals de Tripoli (2001-2002), de Carthage (2001-2002 et
2003), au Festival international de Walili au Maroc (2002),
à Jarash (2001-2002), etc. Et a donné des représentations en
Inde, en Chine et en Turquie. Les personnages choisis par Enana
lui permettent toujours d’opérer des chassés-croisés entre plusieurs
mondes, s’agissant toujours d’une Zénobie, d’un Cham Chérif
ou encore d’une Julia Dumna.
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Les
27, 28 février et 1er mars, dans la grande salle de l'Opéra
du Caire. Terrain de l'Opéra, Guézira. Tél. : 739 81 32 /739
81 44. Les 3 et 4 mars, au théâtre Sayed Darwich, 22, Chemin
Al-Horriya, station Al-Raml.
Tél.
: (03) 486 51 06. |