Hebdomadaire égyptien en langue française en ligne chaque mercredi

Points de vue

La Une
L'événement
Le dossier
L'enquête
Nulle part ailleurs
L'invité
L'Egypte
Affaires
Finances
Le monde en bref
Points de vue
Commentaire
d'Ibrahim Nafie

Carrefour
de Mohamed Salmawy

Idées
Portrait
Littérature
Arts
Société
Sport
Environnement
Patrimoine
Loisirs
La vie mondaine
Des volcans de colère
Salama A. Salama
Il semble que la vague de colère et d’indignation provoquée par la publication de caricatures de Mohamad s’est relativement calmée après que les manifestants qui se sont révoltés dans tous les pays islamiques eurent laissé exploser les volcans de colère qui s’étaient fomentés dans leurs cœurs et esprits pour différentes causes. Un coup d’œil sur la situation et on peut facilement comprendre la colère d’un monde islamique désespéré. En effet, juste après la crise des caricatures, apparaît le scandale de la torture pratiquée par les soldats américains dans la prison d’Abou-Gharib de façon beaucoup plus atroce que les tortures qui ont déjà été dévoilées. Et quelques jours avant, les chaînes de télévision avaient diffusé des scènes autant humiliantes où des soldats britanniques frappent de façon féroce des enfants iraqiens tout simplement parce que ces enfants avaient jeté des pierres dans leur direction. Tous ces événements ont lieu seulement dans le monde islamique actuellement piétiné par des forces tyranniques, qui se réjouissent de l’état de faiblesse et de démantèlement que vit actuellement le monde islamique. Ce qui explique l’extravagance dans les réactions des manifestants musulmans et exprime l’existence d’un déséquilibre historique profond dans la relation entre les musulmans et l’Occident. Ce déséquilibre ne disparaîtra pas tout simplement par le fait d’une excuse ou l’expression d’une désolation. Cet état de déséquilibre ne fait que réapparaître sous une forme différente et les caricatures danoises ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase. Il faudra énormément de temps avant que la situation ne redevienne normale, c’est-à-dire quand chacun évitera de provoquer l’autre, quels que soient les sentiments réels.

La preuve en est qu’en contrepartie de la visite de Javier Solana pour calmer la vague de colère au nom de l’Union européenne et pour parler d’efforts internationaux visant à garantir le respect des religions, des décisions ont été promulguées par la délégation européenne soutenant le Danemark et son droit de défendre la publication des caricatures au nom de la liberté d’expression. Et d’autres journaux ont aussi tenu à publier ces mêmes caricatures selon le droit de transmettre toute information. En réalité, ces deux règles adoptées dans la presse sont énormément confuses parce qu’elles dépendent de considérations relatives qui diffèrent d’une société à une autre. Ceci a même eu lieu avec des journaux arabes, au point que le rédacteur en chef d’un journal jordanien a été remercié et qu’un journal égyptien a été blâmé pour avoir publié les caricatures dans l’objectif de faire connaître aux lecteurs la raison du problème qui a causé la crise. C’est un prétexte accepté du point de vue journalistique, mais en plein milieu de l’enfer de sentiments de colère et d’indignation, c’est mettre de l’huile sur le feu.

Or, une leçon peut être tirée de cette crise qui a dévoilé d’un côté la fragilité de la structure intellectuelle et politique des sociétés et peuples islamiques et de l’autre l’existence d’une hypocrisie raciste qui cache une gêne réelLE envers les communautés islamiques résidant en Europe. Cette leçon est que les sociétés européennes et occidentales de façon générale n’accepteront pas la présence de ces minorités tant qu’elles ne s’adapteront pas à ces sociétés et trouveront des moyens de s’y intégrer.

Il est vrai que passer sous silence les humiliations racistes n’était pas la bonne solution. Mais en même temps, l’affrontement doit être effectué selon des méthodes qui ne sont pas en contradiction avec les valeurs civilisationnelles tout en respectant les procédures juridiques internationales. En effet, ces procédures mettent la liberté d’expression dans un cadre complémentaire de respect de l’autre, quelles que soient sa race, sa culture et ses croyances, à condition que nous soyons les premiers à les respecter ! .

 

 

 

Haut de page
Retour au sommaire
 

Pour les problèmes techniques contactez le webmaster

Adresse postale: Journal Al-Ahram Hebdo
Rue Al-Gaala, Le Caire - Egypte
Tél: (+202) 57 86 100
Fax: (+202) 57 82 631