Football .
A quelques jours du 98e derby Ahli-Zamalek, qui aura lieu
samedi au Stade du Caire, les Blancs ne voient pas le bout du
tunnel des problèmes administratifs qu’ils connaissent depuis
deux ans.
La tourmente interminable
Le
15 décembre 2005, Zamalek s’inclinait 1-3 contre Masri, le
dernier au classement du championnat national, à l’occasion de
la dernière journée du premier tour de la compétition locale.
Une défaite qui entraîna le limogeage de Farouq Gaafar,
directeur technique de l’équipe à l’époque. Quelques jours
après cette défaite, le ministre de la Jeunesse et du Sport
ordonnait la dissolution du conseil d’administration de
Zamalek, dirigé par Mortada Mansour.
La nouvelle administration de Zamalek nomme alors le Portugais
Manuel Cajuda au poste de directeur technique de l’équipe. Il
restera en fonction jusqu’au 15 décembre 2006, après que
Zamalek s’incline à nouveau 0-2 contre la même équipe et sur
le même stade.
Autant dire que l’année qui vient de s’écouler est plutôt
décevante pour le deuxième plus grand club de la capitale.
Voire, la situation semble empirer.
En effet, Zamalek est en proie à la mauvaise gestion des
conseils d’administration qui se sont succédé (4 conseils) ces
deux dernières années et se ressemblent dans leurs déboires.
Les dirigeants du club ont négligé les équipes sportives et se
sont davantage occupés de leurs conflits et problèmes
internes.
La mauvaise situation de l’équipe de football du club est
l’exemple flagrant de ce grand dysfonctionnement.
Zamalek, qui possède un grand palmarès, n’a pas réussi à
décrocher un seul titre durant ces deux dernières saisons.
Les Zamalkaouis avaient entrevu une lueur d’espoir après la
nomination d’un nouveau conseil d’administration sous la
présidence du célèbre homme d’affaires Mamdouh Abbass, en août
dernier.
Mais l’espoir a été de courte durée. Certains membres du
nouveau conseil ont rapidement exprimé leur mécontentement
face au comportement du président du club, qui ne cesse de
prendre des décisions sans consulter les autres membres du
conseil. « Je suis très déçu du comportement du président du
club. Il ne donne aucun rôle aux membres du conseil. Il prend
seul les décisions comme si les autres membres étaient des
marginaux. J’ai dû m’absenter des dernières réunions du
conseil d’administration à cause de ce comportement », confie
Aymane Salah, membre du conseil d’administration du club et le
seul cadre sportif au sein du conseil.
Tous contre Cajuda
Après les mauvais résultats de l’équipe de football, les
membres d’administration avaient demandé au président du club
de limoger Manuel Cajuda, directeur technique de l’équipe. Ce
que Abbass avait complètement refusé. Car, selon le contrat du
directeur technique, Zamalek aurait été obligé de lui payer
180 000 dollars en cas de résiliation du contrat.
Mais après le nul concédé au Caire contre Ahli, Al-Borg (Alg.)
2-2 en compétition arabe et la défaite contre Masri en
championnat, Abbass a dû se plier aux revendications des
membres et limoger Cajuda.
Bien que les responsables de Zamalek aient déclaré aux médias
le limogeage de Cajuda, ils lui ont cependant demandé de
partir avec l’équipe au Koweït pour rencontrer Al-Qadessiya à
l’occasion de la compétition arabe. Ce que le Portugais a
refusé à son tour. Les dirigeants du club ont trouvé dans le
refus de Cajuda une bonne occasion pour ne pas verser les 180
000 dollars et ont déposé une plainte afin de conserver les
droits du club.
« Ce qui s’est passé avec Cajuda montre que les dirigeants du
club sont des amateurs et ne sont pas qualifiés pour mener un
grand club comme Zamalek. Il paraît qu’ils n’ont pas encore
tiré la leçon du limogeage de Capral, ancien directeur
technique de l’équipe qui a porté plainte à la FIFA, et le
club lui doit 147 000 dollars », explique Aymane Salah.
En effet, le limogeage de Cajuda était nécessaire. Il est vrai
qu’il a travaillé dans des circonstances très difficiles, mais
n’a montré aucun talent de technicien. La majorité des
victoires de l’équipe étaient dues aux efforts personnels de
certains joueurs ou grâce au niveau modeste de l’adversaire.
Tout au long de son mandat, qui a commencé en janvier dernier,
on n’a pu constater aucune tactique de la part du directeur
technique.
« Cajuda est un entraîneur très ordinaire et ses capacités ne
correspondent pas aux ambitions du club. Franchement, je
n’étais pas convaincu de ses compétences en tant qu’entraîneur
et je pense que la majorité des joueurs de l’équipe sont du
même avis », confie Amr Zaki, attaquant international de
l’équipe.
Après le limogeage de Cajuda, c’est Mahmoud Saad qui a pris
l’équipe en charge provisoirement jusqu’à la nomination d’un
nouveau directeur technique étranger. L’administration de
Zamalek est en négociation avec le Serbe Zoran Filipovic et le
Français Henri Michel, mais rien n’a été décidé jusqu’à
présent.
Mahmoud Saad aura donc la lourde mission de préparer les
Blancs à rencontrer les Rouges, samedi prochain.
Ahli, qui est actuellement au top de sa forme, ne laissera
aucune chance à Zamalek de relever la tête. « La rencontre
sera très difficile pour nous. Tout le monde connaît les
circonstances difficiles du club. Nous allons disputer cette
rencontre avec un nouveau cadre technique. De même, l’équipe
souffre de nombreuses absences. Ce qui n’est pas le cas de
notre adversaire. Mais nous allons disputer la rencontre et
nous sommes déterminés à faire un bon résultat, car c’est la
seule solution à notre crise », confie Amr Zaki.
Mohamad
Mosselhi