Al-Ahram Hebdo,Kiosque | Mission doublement impossible
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 Semaine du 11 au 18 octobre 2006, numéro 631

 

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Mission doublement impossible

Les résultats de la tournée de Rice dans la région et les risques d’une guerre civile palestinienne font la une de la presse cette semaine.

Cette semaine, la presse déplore les combats entre les factions palestiniennes et analyse la tournée de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice. « Le spectre d’une guerre civile », « Les territoires palestiniens sombrent dans un cycle de violence », « Grave détérioration de la sécurité dans les territoires palestiniens », « Affrontements armés entre le Fatah et le Hamas », « Attendons-nous une prochaine Intifada ? », « La visite de Mademoiselle Condi ! », « Entre les Arabes et le Hamas », « Rice tente de réactiver la conférence de Madrid pour la paix », « », « », titre la presse sur ces deux événements qui sont liés l’un à l’autre.

Très ferme, l’hebdomadaire Al-Moussawar publie en couverture sur un fond fait d’une photo montrant les militants en armes : « Le crime des frères ennemis palestiniens ! ».

L’écrivain Adel Hammouda définit, dans l’hebdomadaire Al-Fagr, « le nouveau projet américain » comme étant « la paix en échange des pourboires ! ». « Il est étonnant de remarquer que la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, presse pour l’établissement de l’Etat palestinien et opte de plus en plus pour une force de sécurité arabe », souligne Hammouda.

« La Mission impossible de Rice ... celle d’enjoliver la politique américaine », affirme de son côté Bilal Al-Hassan dans le quotidien Al-Charq Al-Awssat. Selon Bilal, ce que fait Rice n’est rien d’autre que « de la propagande pour des produits avariés. (...) La politique américaine est contre la région, et est destinée à protéger Israël et à affirmer son hégémonie ». « Rice a voulu donner une illusion de réussite américaine dans la région uniquement pour des buts électoraux », affirme Bilal. Du même avis, Ismaïl Montasser affirme dans l’hebdomadaire Octobar, que cette visite de Rice « n’a qu’un seul but, celui des élections législatives américaines ».

Certains éditorialistes critiquent fortement le comportement des leaders arabes. Comme Farouq Goweida, qui écrit sur un ton affirmatif que « les Arabes ne sont plus maîtres de leur décision, mais qu’il existe d’autres parties qui gèrent ces décisions. Comment peut-on croire que Rice est venue jusqu’à chez nous pour défendre les intérêts des Palestiniens, pour la stabilité au Liban, et pour l’unité soudanaise ». « Bienvenue Condi ! J’espère qu’un jour elle oubliera ses illusions sur la démocratie et du grand Moyen-Orient », écrit l’éditorialiste Karam Gabr, sur un ton ironique dans le quotidien Rose Al-Youssef.

 

Sonnette d’alarme

dans les territoires

Sur le face-à-face Abbass et Hamas, l’écrivain palestinien Amer Rached s’interroge dans le quotidien londonien Al-Hayat : « Où est la vérité dans le conflit Abbass/Hamas ? Et pourquoi une impossibilité d’entente entre les deux ? ». Rached conseille toutes les factions et forces ainsi que des personnalités palestiniennes de faire pression sur les deux protagonistes. Nombreux sont ceux qui font craindre le pire. Parmi eux, l’écrivain palestinien Rassem Al-Madhoune qui titre dans Al-Hayat « Le spectre de la guerre civile sur la scène palestinienne », où il demande au Hamas de choisir, car la responsabilité historique impose au Hamas d’avoir une position ferme, soit en acceptant avec les autres un programme politique réaliste, soit alors de se retirer du gouvernement et laisser la responsabilité aux autres.

Très pessimiste, Tareq Abbass évoque dans le quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom des Palestiniens pris entre « victoire et suicide ».

« Si le Hamas ne veut pas changer sa position en refusant de reconnaître Israël et les accords signés avec cet Etat, il doit s’éloigner du processus politique pour permettre aux autres parties palestiniennes de poursuivre la voie vers un règlement », explique l’éditorial d’Al-Ahram. L’alarme est la même dans la presse du Golfe qui met en garde contre une guerre civile. « La situation intérieure palestinienne est plus dangereuse que jamais. Les signes avant-coureurs de la guerre civile sont plus pressants et présents après la manifestation massive du mouvement Hamas », avertit le quotidien saoudien Okaz, sous le titre « Guerre civile palestinienne imminente ». Le quotidien saoudien appelle « les sages de la nation arabe à intervenir rapidement et avec force dans tous les sens pour empêcher la plus grande déflagration ». « Il n’est pas dans l’intérêt de la nation de voir les Palestiniens entrer dans un affrontement sanglant et s’enliser dans une guerre civile qui peut se déclencher à tout instant et qui ne s’arrêterait pas de sitôt (...). Le plus douloureux, c’est que la guerre civile est ce qu’Israël souhaite le plus », conclut Okaz.

Le quotidien émirati Al-Bayan estime qu’« Israël souhaite le déchirement sanglant du peuple palestinien par les Palestiniens eux-mêmes ». « Il est nécessaire que les mains se tendent pour se réconcilier et désamorcer la bombe de la sédition qui vise à disloquer l’unité nationale palestinienne », ajoute Al-Bayan.

Au Qatar, le quotidien Al-Charq estime que « les Palestiniens qui se sont massés en grand nombre autour de M. Haniyeh méritent d’être pris en compte » pour un règlement de la crise politique. « Les masses, qui se sont rassemblées autour du premier ministre de leur gouvernement élu, ont le droit d’être prises en considération et de ne pas être ignorées », écrit notamment le journal.

Hoda Ghali

Paroles

La visite de Rice dans la région me rappelle les visites qu’effectuait la reine Victoria dans les colonies britanniques au XIXe siècle. La différence entre les deux, c’est que selon les règles du pouvoir royal, la reine Victoria possédait le pouvoir, mais ne gouvernait pas. Alors que Mme Rice possède le pouvoir, gouverne et fait tout. Et ce, selon les pouvoirs infinis dont profite la superpuissance pour gérer le monde. Cette fois-ci, Rice laisse le dossier de la réforme démocratique de côté pour s’occuper du plus gros, celui de la réforme stratégique.

Gamal Badawi, Historien,Al-Wafd.

Il semble que l’Histoire se répète, et que le destin des forces américaines en Afghanistan sera le même que celui des forces soviétiques dans ce même pays. Les dernières batailles dans ce pays montrent que les forces américaines et les forces alliées rencontrent des situations très difficiles face aux Talibans. D’ailleurs, il semble que l’impasse dans laquelle se trouvent les forces américaines face à la résistance afghane est l’une des causes de l’actuelle tension entre les deux pays. Il est certain que les Etats-Unis ont échoué à résoudre beaucoup de problèmes, dont principalement la pauvreté.

Farouq Goweida, Editorialiste, Al-Alam Al-Yom.

Il semble que le seul point positif de la visite de Rice est qu’elle ouvre la porte à la poursuite du dialogue avec les Etats-Unis, chose interrompue en 1998 et reprise en mai dernier. La coordination des points de vue n’est pas le but en soi, mais ce dialogue permet au moins à chacun de connaître les priorités de l’autre. Nos priorités sont connues : mettre fin au conflit israélo-arabe et faire bouger le processus de paix. Alors que les priorités des Etats-Unis restent toujours mystérieuses. Sauf s’il s’agit de faire croire aux électeurs américains avant les élections du Congrès que l’intérêt de l’Administration américaine se concentre sur la situation au Proche-Orient.

Ismaïl Montasser,Editorialiste, Octobar.

Les publicités qui bombardent notre télévision et notre radio sont devenues un véritable phénomène. Franchement, les publicitaires sont-ils à ce point convaincus que leurs publicités — centrées pour la plupart sur l’alimentation et les boissons — influencent les citoyens ?! Ont-elles la même influence en dehors de la période de Ramadan ? Je ne pense pas. Et pourtant, les agences de publicité renforcent leurs spots et payent des millions pour embobiner le plus de personnes possible. Mais en réalité, ces publicités, devenues une véritable fièvre, ne font que détruire les films, les feuilletons et les soirées ramadanesques.

Ibrahim Abdel-Méguid, Romancier, Al-Masri Al-Yom.

L’équilibre des forces, d’un côté, et non, de l’autre, signifient faire ce qu’on veut et interdire aux autres d’en faire autant : voici le secret d’Israël et son entêtement à désarmer la résistance, c’est-à-dire le Hamas en Palestine, et le Hezbollah au Liban. Croyez-moi quand je dis que nous avons les moyens de mettre fin à cette injustice. Pour cela, il suffit seulement d’avoir une force de dissuasion réelle, car c’est ainsi que nous aurons entre les mains la possibilité de répondre.

Amin Howeidi, Ancien chef des Renseignements,Al-Ahali. 

 

 




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