Depuis
sa création à la fin des années 1970, le ministère
de l’Urbanisme a effectué de nombreuses recherches
sur les richesses naturelles en Egypte. Ces
recherches ont couvert toute la République sous
le nom de Projets du développement intégral
des régions du Sinaï, de la mer Rouge à l’est,
de la Côte nord au nord, d’Al-Wadi Al-Guédid
à l’ouest puis du lac du Haut-Barrage au sud.
Elles ont permis de déterminer les emplacements
des richesses naturelles sur tout le territoire
égyptien. On a pu assister à l’élaboration des
plans de développement régional couvrant les
domaines de l’agriculture, de l’industrie, du
tourisme, de l’urbanisme, etc. Et ce, afin d’exploiter
au mieux les capacités naturelles de chaque
région. La politique du ministère de l’Urbanisme
a toujours été liée aux volontés populaires.
C’est ainsi que tous les efforts se sont orientés
vers les régions situées autour du Grand Caire.
Ont alors été créées des cités comme celles
du 10 de Ramadan, 15 Mai, 6 Octobre ou encore
Chourouq. C’est ce qui explique que près d’un
quart des Egyptiens habitent désormais ce que
l’on appelle le Grand Caire et ce chiffre augmente
chaque année. Ce chiffre est dû à la croissance
démographique et à l’exode rural. La superficie
habitée en Egypte est encore très faible.
Si
une partie des fonds colossaux dépensés pour
les nouvelles cités du Grand Caire avaient été
accordés à de nouvelles villes (où sont situées
les richesses naturelles), la situation aurait
été meilleure. Il y aurait sûrement une meilleure
répartition de la population. Réduire la densité
démographique au Caire ne peut se faire qu’en
créant de nouvelles villes réparties sur les
emplacements des richesses naturelles en Egypte,
il faut donc arrêter les constructions autour
du Caire. Je ne veux pas blâmer les responsables
du ministère de l’Urbanisme car ils ne font
que se plier à la demande générale qui réclame
davantage d’habitations. Ceci n’a rien d’étrange.
Après la Révolution de 1952, je devais accompagner
un haut comité chargé de déterminer l’emplacement
des usines de fer et d’acier ainsi que l’emplacement
d’un port sur le Nil pouvant accueillir le minerai
de fer provenant d’Assouan. Tous les membres
du comité étaient unanimes : l’emplacement devait
être le plus proche possible du Caire.
Les
nouvelles habitations devraient se trouver vers
les lieux de productions métallurgique, industrielle,
agricole ou touristique. Le ministère de l’Urbanisme
se doit de prendre conscience de cela. Les institutions
économiques peuvent assumer la responsabilité
de l’urbanisme concernant les nouvelles cités
du Grand Caire. Je pense que la Banque de l’urbanisme
et de l’habitat est à même d’assumer ce rôle.
L’Etat peut vendre à cette banque les terres
désertiques à des prix symboliques et être ainsi
entièrement dispensé des frais financiers nécessaires
à l’infrastructure de ces villes. La Banque
de l’urbanisme et de l’habitat devrait s’inspirer
de la création d’Héliopolis au début du siècle
dernier car c’est un projet qui a été entièrement
accompli sans l’aide de l’Etat.
Le
domaine de la métallurgie est passé dans les
mains du ministère du Pétrole. On s’attend donc
à voir les projets d’exploitation des matériaux
métallurgiques se multiplier. Le ministère de
l’Urbanisme peut commencer à construire de nouvelles
villes aux emplacements des matériaux et les
relier par des réseaux routiers. C’est ainsi
que ce ministère jouera son vrai rôle afin de
moderniser les régions à faible densité.