Les
Tueries se multiplient en Iraq, pendant qu’en
Algérie, en Arabie saoudite et en Egypte, des
attentats ne cessent d’être perpétrés. La question
qui s’impose dans ce contexte et à laquelle
on ne trouve aucune réponse raisonnable est
la suivante : pourquoi cette tuerie ? Cette
question a soulevé de nombreuses théories de
conspiration, notamment lors de la vague sanglante
d’attentats qui envahit l’Algérie depuis 1992
et qui n’a pas encore complètement disparu.
Le simple fait qu’il existe de nombreuses théories
contradictoires prouve qu’il n’existe aucune
raison logique justifiant de tels actes de violences
dénués d’objectifs politiques clairs. Citons
à titre d’exemple les centaines de paysans démunis
qui furent massacrés dans des villages en Algérie.
Nul ne peut trouver de justification politique
logique à de tels actes, car cette classe sociale
(les paysans) constitue habituellement un outil
efficace pour la mise en exécution des politiques
extrémistes. Et, bien que dans la plupart de
ces attentats les paysans victimes n’aient eu
aucune tendance ni vision politique déterminée,
ils se sont fait égorger. De tels actes criminels
ont empêché les spécialistes et les analystes
d’essayer de comprendre les états d’âme de leurs
protagonistes. Certains pensent que les hauts
responsables ordonnent ces crimes afin de s’accaparer
des terres. Des interprétations populaires qui
ont fait couler beaucoup d’encre en Algérie
au cours des années 1990. Cependant, de nombreux
indices prouvent que ces interprétations sont
complètement erronées. La vague d’attentats
revendiquée par le groupe Al-Zarqawi qui touche
l’Iraq depuis 2003 met en accusation la « Djamaa
islamique » d’Algérie qui lui ressemble sous
tous les angles. A vrai dire, le groupe Al-Zarqawi
ainsi que d’autres groupes terroristes commettent
des attentats contre les pauvres et les démunis
dans les rues, dans les mosquées, lors des festivités
religieuses chiites, etc. Il est difficile de
comprendre les raisons de tels actes, que ce
soit en Algérie, en Iraq, en Arabie saoudite
ou même en Egypte. Dans ce dernier cas, nous
avons interprété l’explosion de l’hôtel de Taba,
en automne dernier, comme étant un attentat
contre un lieu fréquenté par les Israéliens.
Quant au carnage de Louqsor en 1997 ou le dernier
attentat de Khan Al-Khalili, aucune raison logique
ne peut leur être attribuée. De nombreux Egyptiens
innocents et n’ayant aucun rapport avec la politique
ont été victimes. Quant à l’Iraq, le massacre
y est intentionnel, qu’il soit raisonnable ou
non. Si nous supposons que ces groupes criminels
vouent une haine aux chiites, les génocides,
aussi cruels soient-ils, ne peuvent anéantir
personne ... Le terrorisme n’a jamais pu réaliser
un résultat ayant porté ses fruits. Un résultat
concret.
Mais
si nous supposons que l’objectif est d’attiser
le feu d’une guerre civile, le nombre de victimes
sunnites dépassera de loin celui des chiites.
Autrement dit, la guerre civile ne peut pas
être profitable même pour des criminels. Reste
une dernière théorie, celle de la tuerie pour
la tuerie. Celle-ci est prouvée par des attentats
comme ceux de Louqsor et de Khan Al-Khalili
qui ne détruiront certainement pas les sociétés
occidentales ou asiatiques où vivent les touristes.
Quant à l’interprétation selon laquelle l’objectif
est de combattre l’Etat en portant atteinte
au tourisme, source de corruption selon les
assassins, cette vision n’est certainement pas
admissible pour justifier des événements tels
ceux du 11 septembre, les génocides contre les
chiites en Iraq ou même contre les étrangers
en Arabie saoudite.
Nombreux
sont les génocides, et nombreuses sont leurs
victimes. Il existe certainement une signification
d’ordre psychologique derrière de tels actes
criminels. Une chose est sûre, ces assassins
finiront par perdre leurs dirigeants et ne réaliseront
jamais d’objectif politique.
Bref,
il n’existe aucune réponse, d’un point de vue
purement psychologique, à la question : « Pourquoi
tuent-ils ? ». Nous pouvons seulement attribuer
l’état psychologique dans lequel se trouvent
les auteurs de ces actes à une phase historique
durant laquelle, pleins de haine, ils ont perdu
leur attachement à la vie et se sont engagés
dans des combats sans espoir. Lorsque la haine
atteint les gens, leur faisant perdre la raison,
les accusations envers les dirigeants sont le
premier indice d’un début de malaise. Cet état
se transforme progressivement en une haine qui
augmente avec le temps pour se transformer en
un désir de faire disparaître les accusés, à
travers le meurtre s’il le faut. Mais avec le
temps, la liste d’accusés s’élargit et l’intérêt
des acteurs se détourne des responsables pour
se focaliser sur l’acte même, à savoir le meurtre.
D’où la naissance de la théorie du meurtre pour
le meurtre. Dans ce contexte où les assassins
sont prêts à se sacrifier, le massacre du plus
grand nombre de gens devient un objectif en
soi. N’oublions pas que cette névrose commence
par un sentiment aigu d’injustice infligé à
une personne incapable de se défendre. Cette
haine se développe ensuite pour se transformer
en un désir de vengeance qui attire de nombreux
adeptes. Ces derniers recourent à la religion
et interprètent à leur gré des versets du Coran
pour justifier leurs sentiments. C’est ainsi
que se brise le « tabou » du meurtre qui se
transforme d’un objectif prohibé en une fin
« noble » et la manie devient un dogme. Cette
maladie atteint en premier lieu la classe ayant
le plus souffert de l’injustice. Bref, la définition
de cette maladie est la suivante : une rancune
violente qui ne peut pas être assimilée par
le cerveau ni supportée par l’âme et qui mène
par la suite à l’effondrement de toute logique.
Cependant,
la psychologie et les états d’âme ne sont pas
suffisants pour justifier les génocides. A vrai
dire, la réponse à la question « Pourquoi tuent-ils
? » existe uniquement dans les tréfonds d’une
horrible logique. Le vice ronge en effet le
« cerveau » plutôt que « l’âme ». De tels actes
ont pris naissance à partir d’une mentalité
qui s’est développée dans un contexte culturel
isolé. Fait qui dévoile le triste niveau de
culture dont souffre le pays. La culture doit
être la source inépuisable d’inspiration pour
les jeunes.