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Kiosque.La presse égyptienne revient longuement sur l’attentat d’Al-Azhar et analyse le phénomène du nouveau terrorisme.
Terrorisme, technologie
et pauvreté

Avec l’arrestation des complices de Hassan Raafat Ahmad Bachandi (auteur de l’attentat d’Al-Azhar), la presse, dans son ensemble, est revenue longuement sur l’attentat, analysant les motifs qui ont poussé ces jeunes à commettre un tel acte, et tentant d’expliquer « le phénomène du nouveau terrorisme ».

Sous le titre « Une vague de terrorisme imprévisible et électronique », Diaa Rachwan, spécialiste des questions islamistes, parle dans son article publié dans le quotidien Al-Ahram d’« une forme de djihad international incontrôlable et associé au djihad local ». Rachwan affirme, sur un ton très pessimiste : « l’attentat de Khan Al-Khalili est un événement régional qui a eu lieu sur le territoire égyptien, et non pas un événement local comme c’était le cas lors de la vague d’attentats des années 1990. (...) Il semble clair pour nous tous que cette nouvelle vague de violence et de terrorisme est appelée à durer et ne prendra pas fin rapidement, comme dans le passé. Car jusqu’à aujourd’hui, aucun indice sérieux n’a été trouvé pouvant certifier l’élimination des vraies raisons internationales et régionales ayant provoqué cette nouvelle vague. D’ailleurs, tous les efforts sécuritaires et politiques ne font qu’atténuer cette nouvelle vague de violence sans l’éliminer complètement ». Sur le même ton pessimiste, l’éditorialiste Abdallah Al-Sennawi souligne, dans l’hebdomadaire Al-Arabi : « L’attentat d’Al-Azhar ne sera pas le dernier dans le feuilleton du terrorisme. Nous condamnons, sans porter attention aux politiques qui tuent l’espoir dans la société avec les queux interminables des chômeurs, le recul du rôle social de l’Etat et une baisse du niveau de vie de la plupart des Egyptiens ».

Cet aspect souligné par Al-Sennawi est relevé par de nombreux autres commentateurs qui lient les causes de cet acte terroriste aux conditions sociales et économiques du citoyen.

L’éditorial du Dr Mohieddine Al-Banna, dans le magazine Octobar, est très explicite : « En condamnant l’attentat d’Al-Azhar, nous ne pouvons ignorer certaines données qui expliquent le recours à l’acte terroriste : l’environnement politique, le climat social et le contexte humain ».

Quelle que soit l’appellation : climat social, conditions de vie ou pauvreté, plusieurs analystes lient l’attentat de Khan Al-Khalili aux conditions déplorables de vie des jeunes d’aujourd’hui. « Pas de différence entre la bombe de la pauvreté et la bombe de Hassan Bachandi. Pas de différence entre la bombe de la faim qui ronge le corps des pauvres, et la bombe qui a explosé dans le quartier d’Al-Azhar », souligne l’éditorial d’Abbass Al-Tarabili dans le quotidien Al-Wafd. « Je dirais même que la bombe de la pauvreté et de la faim est beaucoup plus dangereuse pour la société que n’importe quelle autre bombe. Le problème est que la détonation de la bombe d’Al-Azhar est très puissante, alors que celle de la faim est étouffée, car elle explose loin des médias et des caméras de télévision », conclut Al-Tarabili.

« Le cercle du terrorisme se situe autour de l’ignorance, de la pauvreté, de la médiocrité du discours religieux, de la répression et de l’injustice politique. Ce sont des facteurs dont l’Etat est seul responsable. Il incombe à l’Etat d’y mettre fin avec plus d’éducation, de culture et plus d’emplois pour tous ces chômeurs », a écrit Abdel-Mawgoud Amin dans le quotidien Al-Ahrar.

Sur cette relation entre la pauvreté et le terrorisme, le psychologue Hamed Zahrane ajoute, dans l’hebdomadaire Al-Arabi, que « la pauvreté n’est pas seule responsable du terrorisme ; il existe des idées extrémistes qui aident à la formation d’un terroriste » .

Hoda Ghali
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Menaces

La paix au Sud-Soudan reste fragile. Trois mois après la signature d’un accord historique qui a mis fin à 21 ans de guerre entre la principale rébellion de la région et le gouvernement de Khartoum, des milices menacent le fragile équilibre de paix dans le sud du pays. Une trentaine de ces groupes armés, sans aucun souci de cet accord signé le 9 janvier dernier à Nairobi entre Khartoum et l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), continuent de semer la terreur dans l’Etat du Haut-Nil, attaquant les villages, rackettant ou enlevant paysans et personnel humanitaire.

L’accord Khartoum-SPLA donnait un an aux combattants de la SPLA et des milices pour rejoindre les rangs des armées régulières du Sud et du gouvernement central. Mais les conflits interclaniques continuent et les miliciens ne sont pas pressés. En février, des miliciens du « commandant » Gabriel Tanginya ont évincé temporairement la SPLA du poste avancé d’Akobo, près de la frontière éthiopienne, avant d’être mis en déroute, laissant derrière eux nombre de morts et de blessés. Les 120 km de la route entre Old Fangak et la ville de garnison gouvernementale de Malakal sont jalonnés de « points de contrôle », où des miliciens exigent une « taxe de transport ». C’est aussi lors de ces « contrôles » que les miliciens enrôlent les villageois de force ou leur promettent des « couvertures » ou des « moustiquaires », pour en faire des combattants, des porteurs ou des boucliers humains. La promesse d’une moustiquaire peut en tenter plus d’un, en raison du danger de paludisme, très répandu dans la région.

Autre défi majeur : la reconstruction du sud, notamment dans le domaine de l’éducation. Pendant la guerre, les écoles ont été occupées par les combattants, ont été la cible des attaques, et les enseignants ont fui le pays. Il faut donc tout reprendre de zéro. Autre problème : l’accès aux soins. Il y a actuellement seulement un médecin pour 100 000 habitants dans le Sud-Soudan. La diarrhée, le paludisme, la tuberculose et le Kala-azar (maladie grave provoquée par le parasite de la leishmania) sont les maladies les plus fréquentes, certaines étant causées par la malnutrition. Le taux de mortalité infantile est très élevé, avec 150 morts pour 1 000 naissances, et une femme sur neuf meurt lors de l’accouchement.

Un lueur d’espoir : les bailleurs de fonds ont promis la semaine dernière quelque 4,5 milliards de dollars, presque un milliard de dollars de plus que demandé, au profit du Sud-Soudan. Il faudra sans doute aussi de la bonne volonté de la part des protagonistes et le ferme soutien, mais aussi la vigilance, de la communauté internationale .

 

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