Dans ce premier livre d’exposition systématique encyclopédique de référence sur l’œuvre mondialement reconnue de Rochdi Rached, Waël Ghali retrace l’histoire pratiquée dans la plupart des langues par une foule de savants issus de toutes les régions du monde, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Chercheur et philosophe, Ghali commence par situer l’œuvre historique, mathématique et philosophique de Rochdi Rached dans le temps historique, et dans la perspective de l’histoire des sciences, dont il rappelle qu’elle s’est constituée en Egypte à une époque où l’on envisageait « l’histoire des progrès de l’esprit scientifique arabe » comme une aventure orientaliste, commencée en France et poursuivie à l’époque moderne après une longue interruption « mamelouke ». L’auteur montre les limites de l’orientalisme, et souligne l’insuffisance des perspectives positivistes qui ont succédé à la conception des Lumières.

En vérité, l’histoire des sciences selon Rochdi Rached est celle d’une tradition, faite de recherches et de traductions, et il est essentiel de rappeler que ces recherches intenses et fécondes, menées tout au long de la période dite de l’après-guerre en France et en Allemagne, sur l’islam classique des IXe-XIVe siècles, étaient moins le fait d’individus, de personnalités que du véritable Centre d’Histoire des sciences et des philosophies médiévales dépendant du CNRS. D’autre part, on ne peut isoler l’école de Rochdi Rached en histoire des sciences de son environnement historique et social.