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Fêtes
. 2005 touche à sa fin et
à cette occasion, une de nos lectrices transmet son souhait
de voir la paix, la joie et la gaieté s’installer dans le monde
lors de l’année à venir.
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Pour un monde
meilleur en
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« Que la vie est dure sans cette lueur d’espoir
! », s’était péniblement exclamé un poète arabe, il y a plusieurs
centaines d’années déjà. Aujourd’hui encore, et au seuil de cette
nouvelle année 2006, au XXIe siècle, ce souhait est formulé par
chacun de nous lorsque la vie nous prend au dépourvu, nous impose
des fardeaux trop lourds à porter. Alors que le monde entier est
censé fêter dans la joie et la gaieté la venue du nouvel an porteur
de belles promesses de bien-être et de confort pour l’humanité
entière.
Telles sont les espérances des peuples, mais
en réalité, le retour des fêtes n’est pas heureux. Retour comme
par le passé ou retour empli d’espoir dans un monde nouveau ?
Ce ne sont là que de beaux souhaits et plutôt
que d’avoir un univers en paix et prospère, les hommes ont préféré
la guerre, la violence ; pire encore, le terrorisme et les attentats.
Comment peut-on, dans ce cas, rêver d’un monde meilleur ? En s’entre-tuant
? Non pas entre deux peuples ennemis, mais entre des frères ...
ennemis ?
Il est vraiment regrettable que les pays, disons
plutôt les grandes puissances, gaspillent des fortunes colossales
pour entretenir la guerre, raviver le feu de la haine et de la
violence. Et pourtant, c’est là la triste vérité. Il faut bien
avoir le courage de l’avouer.
Je ne voudrais pas dans ma lettre répandre une
atmosphère pessimiste. N’oublions pas que le soleil luit pour
tout le monde. Donc, emplissons bien nos cœurs et nos têtes de
ses rayons lumineux, qui créeront un climat de chaleur et de tendresse
humaines, dont nous avons tous amplement besoin.
Bonne et heureuse année à tous les lecteurs,
mais aussi à toute la charmante équipe d’Al-Ahram Hebdo qui nous
offre de très intéressants articles à lire, dans tous les domaines.
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Sara Mamdouh
Sayed, Le Caire. |
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La biodiversité
est menacée, réagissons ! |
En 2005, notre
planète a connu 26 cyclones et 20 ouragans ainsi que d’intenses
orages et diverses sécheresses et perturbations climatiques,
qui ont causé de coûteuses catastrophes. Depuis le siècle dernier,
les montées graduelles de température ont déjà enregistré 6°C
de hausse, ce qui entraîne la fonte des glaciers polaires et
préjudice à la biodiversité des espèces animales et végétales.
Rien que depuis 1997 le niveau de la Méditerranée à Alexandrie
a augmenté de 3 cm.
Ce n’est pas une
illusion, des analyses obtenues à partir d’échantillons de glaces
prélevés de diverses profondeurs des pôles, ont révélé que le
taux de gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre s’était maintenu
constant durant 420 000 ans, jusqu’au début du XXe siècle. Dès
lors, ce taux a grimpé en flèche, surtout à cause de la production
d’énergie et de l’intensification de l’industrie et des transports.
Ce qui a provoqué des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES)
qui piègent la chaleur et perturbent les pressions atmosphériques
autour de notre planète avec alternance d’intenses chaleurs
entrecoupées de froids rigoureux.
Les principaux
pays responsables de ces GES sont les Etats-Unis, la Chine,
la Russie et le Japon. Le protocole de Kyoto conclu en 1997
visait à créer un quota d’émission de gaz carbonique au-delà
duquel tout pays polluant s’engagerait à financer jusqu’en 2012
des recherches pour redresser cette situation.
Ce n’est que le
10 décembre 2005, après un marathon de 2 semaines sous l’égide
de l’Onu à Montréal, que ce protocole est devenu opérationnel
avec l’engagement de 189 pays. Ceci permettra aux gros émetteurs
de GES d’acheter des droits d’émission auprès des pays moins
polluants en finançant chez ces derniers des projets d’énergie
propre. Cependant, le plus riche et le plus grand pollueur a
durant 8 ans décliné de ratifier ce protocole malgré les pressions
exercées par 24 sénateurs américains sur le président Bush,
qui s’obstine encore à déclarer laconiquement que ces GES n’infligent
pas de dommages économiques significatifs et à objecter aussi
à l’extension de ce protocole au-delà de 2012 !
A part des dommages
économiques, les peuples ont droit à un espace de vie et à un
environnement sain. J’en appelle aux médias d’appuyer les démonstrations
qui condamnent l’hégémonie qui dilapide les richesses naturelles
de la planète et ceci jusqu’à engager l’Onu à imposer des sanctions
au premier responsable de cette catastrophe et de le contraindre
à limiter ses émissions de GES, à favoriser des programmes d’énergie
« propre » et à dessaler l’eau des mers pour favoriser l’arboriculture
dans les régions désertiques. L’exécution de tels projets serait
plus efficace et moins onéreuse que l’expédition de troupes
en Iraq. Elle rétablirait les écosystèmes avant que la rupture
ne devienne irréversible pour toute l’humanité.
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Raouf Hakim,
Le Caire. |
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Questions sans
réponses |
Nous avons tous
suivi attentivement les dernières élections législatives, souhaitant
qu’elles soient différentes des précédentes. Mais, la bataille
électorale a reflété une rare violence avec des hommes de main
(baltaguis), attaquant les électeurs des candidats Frères musulmans,
opposés au Parti National Démocrate (PND) au pouvoir. Quelles
leçons tirer de ces élections ?
Je me demande vraiment
quand l’Egypte jouira-t-elle d’une véritable démocratie ? Quand
le citoyen pourra-t-il faire part de son avis sans peur d’être
attaqué ou blessé en période d’élections ? Toutes ces questions
restent encore et malheureusement sans réponses ...
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Imane Abdel-Fattah
Helmy, Le Caire. |
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Nous imposer en tant que femmes
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L’homme serait-il
devenu un animal dangereux pour la femme ? Je sais, je sais,
je suis une « étrangère en Egypte » et à ce titre, je ne comprends
rien et ne comprendrai jamais rien à vos racines ni à votre
culture. Mais ne sommes-nous pas au XXIe siècle et la femme
ne devrait-elle pas se poser la question de sa place dans l’humanité
? Ne devrions-nous pas nous imposer en tant que femmes, parfois
belles et désirables, parfois moches et sans attrait mais femmes,
fortes, éduquées ou non, enseignantes, médecins, artistes ou
mères et paysannes, travailleuses, en tout cas égales des hommes
? (...)
La femme est la
moitié de l’humanité et partie prenante de son évolution, de
sa survie (sans nous les hommes ne sont rien, ne pouvant jusqu’à
la preuve du contraire se reproduire seuls). La femme est responsable
de l’éducation des hommes justement et nous devrions leur inculquer
dès le plus jeune âge le respect à notre égard.
Bientôt, les jeunes
« filles occidentalisées », celles qui pensent que le monde
leur appartient dans son entier (et non pas seulement dans 2
wagons du métro, un jour par semaine à la piscine de Maadi et
sur 3 plages privées de Marina), celles qui ne voient aucun
inconvénient à se baigner avec leurs amis sur une plage classique,
qui ne pensent pas que porter une jupe au-dessus du genou font
d’elles des filles de mauvaise vie, seront mal vues et deviendront
la cible des hommes donnant ainsi pernicieusement raison aux
femmes voilées.
Où sont donc ces
jeunes filles gaies, libres, confiantes dans leur égalité ?
Je ne les entends pas, je ne les vois plus et je sais qu’insidieusement
elles se font petites, essaient de se faire oublier, mettent
une veste sur leurs épaules et allongent leurs jupes ...
Qui sortira gagnant
de ce retour en arrière ? Les hommes ? Ou plutôt les islamistes
qui font tant de tort au bel islam de tolérance et d’ouverture
aux femmes ?
J’ai de superbes
photos de ma belle-mère égyptienne en maillot, en famille sur
une plage d’Alexandrie dans les années 1950. Elle est belle
et respectable.
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Myriam Pézénas,
Le Caire. |
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