Le
gouvernement israélien est revenu sur son refus catégorique
d’autoriser les Palestiniens de Jérusalem-Est à participer
aux élections parlementaires palestiniennes du 25 janvier
pour ne pas donner de prétexte au dirigeant palestinien Mahmoud
Abbass pour reporter ce scrutin.
Ceux-ci
avaient par ailleurs participé aux précédentes élections parlementaires
organisées en 1996, ainsi qu’aux élections de la présidence
de l’Autorité nationale en début d’année 2005.
De
plus, cette question fait aujourd’hui l’objet de surenchères
entre les partis politiques israéliens qui s’apprêtent à entrer
dans la course des élections parlementaires prématurées prévues
pour le 28 mars prochain. L’intransigeance des positions des
partis israéliens de droite augmentera certainement, surtout
avec la création du nouveau parti de Sharon, Kadima, et l’ascension
de Netanyahu à la tête du Likoud.
Cette
position israélienne intervient alors que la scène palestinienne
connaît de fortes divisions entre l’Autorité et les factions,
ainsi qu’au sein du Fatah lui-même. Alors que l’Autorité palestinienne
insiste sur la tenue des élections et la participation de
toutes les forces politiques palestiniennes, y compris le
Hamas, les pressions israéliennes menacent d’entraver les
élections en cas de participation du Hamas. De plus, les Etats-Unis
et l’Union Européenne (UE) ont clairement menacé d’interrompre
toutes les formes de subventions et de soutien si le Hamas
venait à participer aux élections. Notons cependant que l’UE
a demandé au Hamas de renoncer à la violence et de liquider
son aile armée avant d’entamer les élections. Si le Hamas
réussit à obtenir, aux prochaines élections législatives,
la majorité des sièges du Conseil législatif palestinien,
ceci signifiera son droit de former le gouvernement palestinien.
Chose qui constituera un grave problème pour le processus
de règlement et pour les relations palestiniennes avec le
monde extérieur à la lumière de la pensée actuelle du Hamas.
Et qui donnera à Israël un prétexte pour violer tous ses accords.
Dans
ce contexte, la position palestinienne interne a besoin d’être
réarrangée au sein de chaque parti politique et entre les
différentes factions aussi. Si le Hamas a fort besoin de revoir
sa façon de penser, le Fatah aussi a fort besoin d’opérer
un véritable changement qui permettrait aux nouvelles générations
d’assumer la responsabilité dans les divers secteurs et aux
générations intermédiaires d’occuper des places avancées sur
sa liste électorale.
Enfin,
il est extrêmement important que les factions palestiniennes
se mettent d’accord sur l’agenda national dans la période
à venir qui sera certainement pleine de défis à relever.