Ces
derniers jours, le Moyen-Orient a témoigné d’une évolution
positive en ce qui concerne la question du règlement politique.
Cette évolution aux niveaux palestinien et syrien, a placé
Israël dans l’impasse.
Pour
ce qui est de la question palestinienne, les différentes factions
ont fait preuve d’une grande maturité et de conscience face
aux défis de l’Après-Arafat : la priorité est accordée aux
intérêts nationaux avant toute autre considération.
Des
pas importants ont été en même temps entrepris pour le renforcement
du front intérieur, le soutien à l’Autorité nationale et la
poursuite du dialogue afin d’unifier les rangs et d’éviter
toute divergence.
Dans
le même esprit, le président Moubarak a clairement présenté
aux responsables palestiniens sa vision et son évaluation
de la situation actuelle. Le président a pris soin de signaler
les risques et les dangers qui peuvent résulter des divisions
interpalestiniennes et l’échec du dialogue national, soulignant
l’importance de l’unité. Les propos du président se résument
en trois termes : sécurité, élections et dialogue national.
Il s’agit de conduire la question palestinienne à une nouvelle
étape d’action nationale, plus proche de l’Etat palestinien
indépendant.
Le
premier pivot, « la sécurité », doit permettre à l’Autorité
nationale de remplir ses engagements et de faire de la sécurité
et de l’ordre une priorité absolue. La détention d’armes par
les diverses factions n’altère pas seulement les capacités
de la l’Autorité nationale, sa dignité et son respect, elle
dépasse ce stade pour affecter l’image de la lutte nationale
qui s’est ternie au sein de l’opinion internationale. Le gouvernement
israélien n’a pas manqué d’exploiter ces faits pour signaler
l’impuissance de l’Autorité nationale à maintenir l’ordre
et la sécurité.
Le
second pivot concerne les élections municipales, présidentielles
et législatives. Un processus d’autant plus important qu’il
permet au peuple palestinien d’exercer son droit naturel quant
au choix des responsables qui seraient chargés de défendre
leurs droits légitimes et de mettre au point les principes
de l’Etat palestinien indépendant.
A
propos du troisième pivot, le dialogue national palestinien
est un processus continu. Le dialogue national prépare la
voie à l’accomplissement et au succès des deux autres objectifs.
Il se trouve en tant que tel recommandé à l’étape des négociations
avec Israël ainsi qu’à l’étape de l’action pour la construction
des principes de l’Etat indépendant et de ses institutions.
Tout
ce qui se passe en fait dans les territoires palestiniens
révèle une tendance sérieuse à l’action en direction de ces
3 axes : le déroulement des élections aux dates prévues, la
consécration de l’ordre et de la sécurité et la poursuite
du dialogue national. Pour sa part, l’Egypte a déployé des
efforts assidus en vue de pousser les Etats-Unis et les membres
du Quartette à appliquer la Feuille de route. Et ce, sans
négliger les efforts auprès des Israéliens pour garantir le
déroulement pacifique des élections et permettre aux électeurs
de Jérusalem-Est de participer au scrutin.
Pour
ce qui est de la position syrienne, le président Assad s’est
déclaré disposé à commencer les négociations avec Israël «
sans conditions préalables ». De quoi mettre le gouvernement
israélien dans l’embarras, vu que c’était là une revendication
majeure, sans cesse répétée par les gouvernements israéliens.
Bien que la Syrie ne réclame que la reprise des négociations
à partir du point où elles s’étaient arrêtées, le gouvernement
israélien a considéré cette demande logique et légitime comme
« condition préalable » difficile à admettre. Sharon, lui,
s’est employé à propager l’idée que la Syrie voulait imposer
des conditions avant de commencer les négociations. Une thèse
injustifiée qui a naturellement empêché la reprise des négociations.
Le plus étrange, c’est le mutisme actuel des forces internationales
qui réclamaient à la Syrie la reprise des négociations avec
Israël.
Ce
qui est certain aujourd’hui, c’est la poursuite des efforts
arabo-palestiniens et syriens afin de mettre à nu la position
israélienne comme entrave à la paix dans la région