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Agriculture
. Le limon accumulé derrière
le Haut-Barrage d’Assouan devrait être utilisé dès cette année
comme engrais dans l’agriculture biologique.
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Le
limon au secours du désert
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Le problème du
limon retenu par le Haut-Barrage d’Assouan, dans le lac Nasser,
tout au long de trois décennies a enfin trouvé une solution.
Un projet égypto-japonais est en voie d’être réalisé début
2004, après l'accord des deux parties sur les points essentiels
pour exploiter ce limon comme engrais. Ce dernier sera utilisé
sur 420 000 hectares (1 million de feddans) de plantations
pour combler les besoins des Egyptiens en fruits, légumes et
en blé, afin d’exporter certaines récoltes dans plusieurs pays
du monde, y compris le Japon. Le soja, en particulier, sera
cultivé pour satisfaire les besoins du Japon que le pays importe
de Chine.
Le projet consiste
à aspirer le limon avec des pompes conçues par les Japonais.
Ces derniers interviennent par l'apport de haute technologie,
afin de mettre en application un projet qui a déjà fait l’objet
de nombreuses études égyptiennes.
Le limon fertilisera
le sol des déserts tout en évitant les coûts élevés exigés pour
cette affaire. « Les recherches faites par le Centre
de recherches du désert ont prouvé la richesse de ce limon.
Le projet aidera aussi à réduire le volume de limon derrière
le Haut-Barrage », explique le Dr Ismaïl Abdel-Guélil
Hussein, directeur du Centre de recherches du désert. |
Une découverte en or
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Au-delà de l’importance
du limon du Nil pour l’agriculture et le désert égyptien, les
études géologiques et minérales faites sur le lac Nasser ont
prouvé la présence d’or dans le limon retenu par le Haut-Barrage.
Ce métal précieux provient des roches volcaniques qui se trouvent
dans les montagnes situées au centre du continent africain tout
au long du trajet du fleuve. La présence d’or dans le limon
atteint en moyenne 300-400 grammes/tonnes. Mais on trouve aussi
quelque 700 grammes d'argent par tonne de limon. Le pays peut
espérer découvrir 70 tonnes d’or et d’argent chaque année dans
le lac. L’Egypte pourrait ainsi devenir un pays exportateur
d’or, notamment après les projets d’investissements dans ce
domaine.
Les efforts déployés
par le Centre des recherches du désert ont enfin porté leurs
fruits. Des recherches sur plusieurs domaines du développement
des ressources du désert égyptien ont attiré l'attention des
spécialistes internationaux et arabes. Les principales activités
actuelles de ce centre, inauguré en 1950, sont concentrées plutôt
sur l'importance de l'eau et les sources de vie dans le désert :
l'exploration et l'évaluation de l'eau souterraine, l'étude
de l'eau des puits, l'évaluation de la surface de l'eau dans
les régions côtières, la préservation des sources de fourrage
pour le bétail des nomades, l'étude et l'analyse du phénomène
de la désertification, ou encore la plantation utilisant des
moyens biologiques.
Parmi les recherches
du centre qui ont eu un grand écho ces derniers jours, citons
celle faite sur le jojoba. Cette plante est cultivée dans le
désert et consomme très peu d'eau. Elle supporte les milieux
arides et entre dans plusieurs industries médicales et celles
des pesticides. « Le centre a organisé récemment un
colloque sur cette plante pour expliquer l'importance économique.
Le noyau contient, jusqu'à 50 % de son poids, d'huile qui
est utilisé dans la fabrication des médicaments, des bio-insecticides,
des huiles d'engins, ainsi que des produits cosmétiques. De
plus, les déchets de cette plante sont utilisés comme fourrage
pour les animaux », explique Nabil Al-Mogui, pionnier
de la culture du jojoba en Egypte. D'ailleurs, il croit que
cette plante pourrait être l'une des solutions pour augmenter
la surface cultivée dans le désert de 6 à 15 %.
Un autre projet
aussi important que le précédent est la reproduction et l'exploitation
des animaux du désert, en Egypte ainsi que dans les pays arabes.
Le centre a réalisé un grand exploit dans la collecte de spermatozoïdes,
notamment des dromadaires. Ce projet vise à préserver la présence
de l'espèce dans les pays arabes, qui abritent 70 % des
dromadaires. Depuis 1999, le Centre de recherches du désert
s'est aussi occupé de la conservation des origines génétiques
animales en Egypte. L'expérience de la fécondation artificielle
des dromadaires a eu un grand succès sur le plan international.
« Les réalisations du centre dans ce domaine s'avèrent
très importantes et doivent être exploitées efficacement pour
préserver la richesse animale des pays arabes », estime
le Dr Al-Sayed Hassanein, responsable du laboratoire. |
Racha Hanafi |
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Le
plus ancien centre de recherches |
Le Centre de
recherches sur le désert est le plus ancien centre de recherche
en Egypte. Il a été inauguré officiellement par le roi Farouq
le premier, le 30 décembre 1950. |
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A l'époque,
il s'appelait Institut Fouad 1er pour le désert. Depuis, ce
centre a été administré par plusieurs instituts et ministères.
En 1990, par un décret présidentiel, le centre est devenu un
institut administrativement indépendant, rattaché au ministère
de l'Agriculture. C'est à ce moment qu'il a trouvé sa dénomination
actuelle. Il est chargé d’élaborer des études scientifiques
sur le désert afin d'explorer ces régions et de comprendre leurs
aspects géologiques, géographiques, géophysiques, hydrologiques,
climatologiques, botaniques, zoologiques, archéologiques, historiques,
anthropologiques et ethnologiques. Il étudie aussi les moyens
de développer les richesses animale, agricole et minérale du
désert et doit préparer les régions désertiques à l'exploitation
industrielle. Enfin, le centre étudie les moyens d'éviter la
désertification des terrains agricoles.
A l'avenir, le
centre envisage de créer des annexes dans les différentes régions
du pays afin de rapprocher les chercheurs de leurs objets de
recherche. Les régions concernées devraient être la Nouvelle
Vallée, Marsa Matrouh, et dans le nord du Sinaï, à côté de la
rivière Al-Salam. |
R.
H. |
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