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L’adhan unique reprend vie

Dina Bakr , Mercredi, 13 avril 2022

Relancé par le ministère des Waqfs, le projet d’appel unifié à la prière est appliqué dans plusieurs mosquées.

L’adhan unique reprend vie

Hamdi Zaqzouq, l’ancien ministre des Waqfs (biens  religieux), était dérangé par les voix des muezzins  qui se chevauchaient et qui n’étaient pas toujours à  la hauteur de cette mission. Le ministère des Waqfs a  voulu donc organiser l’adhan en lançant l’appel unifié  à la prière. C’est-à-dire faire en sorte qu’une seule voix  diffuse l’adhan dans toutes les mosquées en Egypte.  Mais cette idée n’a pas été appliquée à cause de la  Révolution de 2011.

Il y a 3 ans, le ministère des Waqfs a relancé cet ancien projet en installant 4 600 récepteurs au niveau  des mosquées au Caire, à Guiza et à Qalioubiya.  Ces récepteurs sont reliés à un studio radiophonique  central permettant de diffuser l’appel à la prière d’un  cheikh, choisi pour la qualité de sa voix. « L’appel  unique est appliqué dans les mosquées d’Al-Hussein,  d’Al-Azhar, d’Al-Nour, d’Al-Sayeda Nafissa et d’Al-  Sayeda Zeinab. Cette nouvelle technique permet de  répéter l’adhan avec la même voix aux moments des  cinq prières quotidiennes », indique un responsable du  ministère des Waqfs.

Dans ce contexte, le ministère des Waqfs cherche  des muezzins doués. Et c’est à travers un comité  de spécialistes qu’on choisit les plus belles voix.  Ce comité se réunit lors des occasions religieuses  comme le Mouled ou le Ramadan et a pour mission  de désigner les récitateurs du Coran, les muezzins et  les interprètes de chants religieux. « Ce comité envoie  ensuite les cheikhs s’exercer à la radio afin d’obtenir  l’autorisation de réciter le Coran, de chanter des  hymnes religieux et de faire l’appel à la prière sur les  ondes », souligne Hassan Soliman, ex-président de la  station de radio d’Al-Qorän Al-Karim. Parmi les 300  muezzins, qui se sont présentés dernièrement, une  dizaine a été choisie pour faire l’appel unifié à la prière  à l’exemple de Abdel-Nasser Harak et Mahmoud Al-  Toukhi. « J’ai été sélectionné pour lancer l’adhan  unifié, car j’ai utilisé une échelle de maqam différente  des autres cheikhs. Les cheikhs actuels sont habitués  à faire l’appel à la prière en suivant l’échelle rasd  et sika. Quant à moi, je me suis inspiré du cheikh  Mahmoud Ramadan (1929-1980) qui utilisait le  korde et le bayati », explique Abdel-Nasser Harak,  cheikh et muezzin.

 Il ajoute qu’il a appris des anciens  comment passer d’une échelle à une autre avec facilité  et comment prononcer correctement les lettres. « Le  muezzin doit faire la distinction entre les différents  appels à la prière. A l’aube, par exemple, la voix du  muezzin doit inciter les gens à se réveiller tandis qu’à  l’ichaa (prière du soir), qui est la dernière prière de la  journée, la voix doit combiner détente et relaxation »,  souligne Harak. L’adhan unifié a révélé l’importance  d’avoir recours à des spécialistes d’Al-Azhar qui sont  conscients des objectifs de l’adhan, car il ne s’agit pas  d’un simple appel à la prière, c’est aussi un rappel de  l’unicité d’Allah. Le muezzin doit assimiler ces valeurs  et les transmettre à travers sa voix.

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