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Le grand rendez-vous des séries TV

Mercredi, 29 mars 2023

Une trentaine d’oeuvres égyptiennes sont programmées durant le Ramadan, qui est par excellence le mois des séries télévisées. Après la rupture du jeûne, il est temps de s’engouffrer dans son fauteuil pour suivre les nouvelles productions.

Le grand rendez-vous des séries TV
Alf Hamdellah Ala Al-Salama (vous êtes les bienvenus).

Le jeûne du ramadan est arrivé, accompagné comme de coutume par son festin de séries télévisées. Le petit écran est en passe d’être détrôné par la montée en puissance de ces nouveaux rivaux que constituent les écrans d’ordinateur et les smartphones. Nombre de téléspectateurs veulent échapper aux pages publicitaires, qui font partie intégrante du menu ramadanesque, alors ils se tournent vers les plateformes de streaming afin de visionner leurs programmes au choix. Ceci n’empêche que les séries égyptiennes restent majoritaires, avec un nombre autour de 30 nouvelles oeuvres, produites notamment par la société Al-Mottahida (United Media Services, créée en 2016 par l’Etat pour investir le champ audiovisuel), la boîte privée Al-Adl, le groupe Saadi et Gohar (Media Hub, assez proche des sphères du pouvoir), la société Albatros de Kamel Abou-Ali … Bref, plus ou moins les mêmes producteurs que les années passées, le même principe de partenariat public-privé, mais aussi les mêmes noms de comédiens et de stars, qui sont devenus les dénominateurs communs de chaque saison.


Al-Katiba 101 (le bataillon 101).

Durant toute l’année, on s’y prépare. On condense toutes les productions. Mais cette fois-ci, les séries ne comptent pas forcément 30 épisodes comme auparavant, la tendance va vers les feuilletons de 10 à 15 épisodes, probablement sous l’effet des plateformes qui optent souvent pour des oeuvres variées et plus denses. C’est le cas par exemple de Kamel Al-Adad (affiche complet) de Khaled Al-Halafawy, avec Dina Al-Cherbini et Amr Salama, exposant l’histoire d’amour entre un chirurgien esthétique et une spécialiste en huiles essentielles qui se croisent à Assouan, se déroulant en 15 épisodes. Leur rencontre engendre tant de situations comiques, car l’un et l’autre ont voulu cacher leur passé amoureux. Il en est de même pour Harb, de Nader Galal, avec Ahmad Al-Saqqa, une série d’action et de suspense qui ne compte que dix épisodes.


Récit de vie de l’imam Al-Chaféï.

La scénariste Mariam Naoum promet un nouveau succès, avec Al-Harcha Al-Sabéa (la crise des 7 ans), mettant en scène un couple qui se remet en question au bout de 7 ans de mariage. C’est l’heure de la désillusion totale, avec les comédiens Amina Khalil et Mohamad Chahine. Nelly Karim revient à la compétition cette année en incarnant le premier rôle féminin du feuilleton Omla Nadra (devise rare), de Mando Al-Adl, dans lequel on la voit jouer en dialecte saïdi, assurant le personnage d’une femme du sud, toute de noir vêtue !

Menna Chalabi et Mervat Amin sont également au rendez-vous avec Taghyir Gaw (changer d’air) de Mariam Abou-Auf, d’après un scénario de Mona Al-Chimi, dans lequel une jeune femme accompagne sa mère au Liban pour la soigner d’une maladie assez grave et tombe amoureuse durant le voyage, plein de péripéties. Yousra a pris goût aux oeuvres comiques, après le succès de l’année dernière, présentant une autre comédie sociale, intitulée Alf Hamdellah Ala Al-Salama (vous êtes les bienvenus) de Amr Salah, avec Chaïmaa Seif. C’est l’histoire d’une mère qui rentre du Canada, avec ses deux enfants, pour une affaire d’héritage. Les situations rocambolesques ne manquent pas, à commencer par l’aventure de vivre dans leur ancienne maison hantée … Yasmine Abdel-Aziz participe au festin des séries télévisées avec Darb Nar (coups de feu), partageant la vedette avec son mari Ahmad Al-Awadi, interprétant le rôle d’une jeune femme de la classe moyenne, originaire de la Haute-Egypte. Mona Zaki, dans Taht Al-Wissaya (sous tutelle), incarne une mère qui a la tutelle de ses enfants mineurs, après la mort du mari, et laquelle se trouve dans l’obligation de travailler à sa place dans la pêche et la vente de poissons. Et Amir Karara joue dans Souk Al-Kanto, devant May Ezzeddine, faisant l’historique de ce fameux marché alexandrin dont les origines remontent à la fin du XIXe siècle. L’Egypte sous l’occupation britannique, on y vendait beaucoup d’articles récupérés dans les camps militaires.


Serroh Al-Batie (par miracle).

Remonter dans l’histoire

Une autre oeuvre qui se situe dans l’histoire est celle du réalisateur Khaled Youssef, qui tourne sa première série TV d’après une nouvelle éponyme de Youssef Idriss, Serroh Al-Batie (par miracle), regroupant une soixantaine d’acteurs. L’oeuvre se déroule du temps de l’Expédition de Bonaparte en Egypte, mettant en scène surtout le personnage d’un résistant égyptien issu de la classe populaire, mais elle se projette aussi dans le temps moderne, faisant le lien avec l’actualité politique du pays. Nous retrouvons celle-ci, par ailleurs, dans Al-Katiba 101 (le bataillon 101) de Mohamad Salama, avec Asser Yassine et Amr Youssef, qui traite des actes de bravoure d’un bataillon de l’armée égyptienne dans le nord du Sinaï, combattant le terrorisme. Encore une série basée sur des faits réels, après les trois saisons de la série Al-Ikhtiyar (le choix), donnée durant le Ramadan pendant trois années consécutives et produite en coopération avec le ministère de la Défense.

Enfin, l’un des éventuels chevaux gagnants de la saison est le récit de vie de l’imam Al-Chaféï (767-820), le fondateur de l’école chaféite, l’une des quatre principales écoles juridiques de l’islam. La série évoque notamment les six dernières années de sa vie, passées en Egypte, sur fond de tumultes économiques et politiques. Le personnage de l’imam est tenu par Khaled Al-Nabawi, et le script est le fruit d’un atelier d’écriture qui a regroupé sept scénaristes, quatre égyptiens et trois syriens. Le réalisateur est d’ailleurs lui-même syrien, à savoir Laïs Hajjo, qui a une grande expérience dans le drame historique. Les Egyptiens doivent composer avec une inflation record pour garnir leurs tables, et les mots du grand imam peuvent leur donner consolation.

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