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Les intestins, ce deuxième cerveau humain

May Atta , Mercredi, 27 avril 2022

Les douleurs intestinales ont souvent une origine psychologique, surtout si elles sont accompagnées d’un sentiment de stress, comme c’est typiquement le cas en période d’examens. Explications.

Les intestins, ce deuxième cerveau humain

Le syndrome de l’Intestin Irritable (SII) est fréquent dans l’ensemble de la population. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une maladie dangereuse, le SII peut sérieusement affecter la qualité de vie de la personne atteinte. « En général, le Syndrome de l’intestin irritable est une maladie chronique qui peut perdurer pendant 6 mois ou plus, avant de se manifester à nouveau à intervalles irréguliers », explique le docteur Mohamad Al-Menissy, professeur de gastroentérologie à l’Université du Caire. Les symptômes, qui incluent des douleurs abdominales liées au transit, des ballonnements, des constipations ou des diarrhées, sont communs à nombre d’autres maladies, d’où l’importance de procéder par élimination lors du diagnostic, ajoute le médecin. Au moyen d’un endoscope (sonde d’observation souple), on arrive à exclure la présence d’une inflammation ou d’un cancer du colon, après quoi les radiographies et les analyses de sang permettent d’exclure d’autres pathologies aux mêmes symptômes comme le diabète, l’hypothyroïdie, un excès de calcium dans l’organisme ou le cancer des ovaires chez les femmes. « 90 % des personnes atteintes du SII se font soigner par un gastroentérologue, étant donné que certains composants des médicaments prescrits en cas de troubles gastro-intestinaux soignent indirectement le stress et la dépression », note Dr Al- Menissy, tout en insistant sur le fait que le traitement médicamenteux doit s’arrêter avec la disparition des symptômes.

Les ados particulièrement touchés

« Le SII est en grande partie un problème lié à la santé psychologique du patient. C’est pourquoi il se manifeste souvent avec le stress, ou plus particulièrement chez les adolescents à l’approche de la période des examens », explique à son tour le docteur Emad Choukri, ancien directeur d’un hôpital privé de psychiatrie. Et d’ajouter que les symptômes des pathologies psychosomatiques diffèrent d’une personne à l’autre et peuvent se manifester au niveau du coeur, de la peau, de l’estomac, etc. « C’est que certaines maladies gastrointestinales sont intimement liées à la santé psychologique, comme on dit, les intestins sont le deuxième cerveau du corps humain. Les scientifiques ont trouvé que l’intestin contient une centaine de millions de cellules nerveuses, plus que dans la moelle épinière », ajoute Dr Choukri. Le fameux documentaire scientifique The Gut : Second Brain (le ventre, notre deuxième cerveau) explique bien les points communs entre ces deux cerveaux. On y découvre que le système nerveux entérique (relatif aux intestins) utilise plus de 30 neurotransmetteurs, dont la plupart sont identiques à ceux du système nerveux central, tels que la dopamine et la sérotonine. Dans l’organisme, plus de 90 % de la sérotonine se trouve dans l’intestin.

Dr Choukri confirme que la grande majorité des personnes souffrant de l’intestin irritable doivent avoir recours à un médecin gastroentérologue, mais il fait exception de ceux dont les symptômes continuent en dépit du traitement, notamment les douleurs abdominales, la perte d’appétit et la perte de poids qui en résultent, et un sentiment de stress persistant. « Dans ce cas, une thérapie psychologique doit accompagner le traitement médicamenteux », précise-t-il.

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