Vendredi, 29 mars 2024
Conférence > Semaine de la ville durable >

Les défis de la standardisation bv en Egypte

Amani Gamal El Din, Mardi, 28 novembre 2017

L’Egypte vient d’adhérer à la nouvelle norme internationale spécifique pour la ville et les communautés durables. Mais c’est juste le début d’un long parcours.

Les intervenants lors du Forum économique sur la ville durable étaient tous d’accord: la Fabrique de la Ville durable n’est plus un luxe, elle devient une exigence avec les nouveaux défis environnementaux, sociaux et économiques qui se posent. Les normes et la standardisation deviennent alors primordiales. C’est ce qu’a débattu la première session du Forum économique sur la Ville durable intitulée Les Normes: outils de développement durable.

« L’objet est d’évoquer les normes, de voir comment elles s’appliquent dans la dynamique de la ville durable et de l’avenir et comment ces normes sont le catalyseur de toutes ces questions liées à l’avenir et comment elles peuvent être transposées dans le contexte géographique, social et administratif égyptien », a déclaré la modératrice Djamila Ioualalen-Colleu, chargée de mission à la Direction des affaires européennes et internationales du ministère français de la Transition écologique et solidaire ainsi qu’au ministère de la Cohésion des territoires.

L’Egypte a récemment réalisé des efforts dans le domaine de la standardisation en adhérant à la nouvelle norme internationale spécifique pour la ville et les communautés durables ISO/TC 268 dont le secrétariat est assuré par l’Agence française des normes (AFNOR) à travers un programme technique de coopération avec l’Organisation Egyptienne des Standards (OES). « L’OES a fixé les différents types locaux d’ISO utilisés dans l’ensemble des secteurs urbains et 90 industries qui en dépendent et les a réactualisés en ayant pour référence l’ISO/TC 268 », a annoncé à l’Hebdo Ekram Hassan, spécialiste des normes auprès de l’OES.

L’ISO/TC 268 sert 6 objectifs pour répondre aux exigences de développement durable qui sont l’attractivité, la préservation de l’environnement, la cohésion sociale, le bien-être, l’usage responsable des ressources et la résilience. Il fonctionne à travers 12 secteurs urbains dont l’éducation, la santé et la mobilité. « L’adoption de la norme globale ISO/TC 268 sera une reconnaissance internationale dans la promotion des villes et des communautés durables car elle propose une approche intégrée pour le développement durable et elle a été fixée par un nombre d’experts avec la participation d’un nombre de pays. Notre coopération avec l’OES était en fait fructueuse », a annoncé Pascale Mienville, spécialiste auprès de l’AFNOR.

Cependant, Ekram Hassan admet, malgré cette avancée, qu’il y a des obstacles à liquider au niveau de l’application. « Les normes et standards ne sont qu’une partie du travail. Il faut à tout prix que les appareils de contrôle et d’inspection soient réactivés et soient formés sur les nouvelles normes. Outre le fait que les ressources de l’Etat sont très faibles, l’urbanisme durable est encore mal compris en Egypte », explique-t-il.

Mienville ajoute: « Toutes les compagnies doivent être impliquées dans la standardisation. C’est un consensus qui doit avoir lieu entre les entreprises, l’administration publique, les consommateurs et les ONG ».

Selon Mohamed Al-Taher, PDG d’Al-Ismaelia pour l’investissement immobilier, les politiques publiques ont également un rôle primordial dans la sensibilisation. « Nous avons vu des gouvernements encourager les entreprises qui se transforment en éco friendly en réduisant leurs taxes. La Banque Centrale peut également inciter le développement durable en baissant les intérêts sur les compagnies qui détiennent des certifications écologiques. L’investissement dans l’urbanisme durable en est bénéfique à tous à long terme et pour l’entreprise et pour le consommateur », précise-t-il.

Peut-être qu’il est temps que le gouvernement et les appareils publics considèrent l’urbanisme durable comme un investissement d’un point de vue purement économique et comprennent que les actifs dotés de la certification « green » auront une note d’évaluation plus grande sur le marché.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique