Débats > Opinion >

Les confins de l'Egypte

Monday 14 avr. 2014

Je n’ai pas l’intention d’entrer dans une polémique autour du responsable du carnage survenu à Assouan. Je vais aller droit au but. Nous devons reconnaître que les gouvernements consécutifs durant les dernières 30 années ont complètement négligé les parties reculées de l’Egypte aux niveaux politique, sécuritaire et du développement.

Le Caire représentait tout pour le gouvernement central. Même lorsque certains ont avancé l’idée du transfert de capitale, l’idée fut complètement rejetée, bien que de nombreux pays aient appliqué l’idée pour alléger les pressions qui pèsent sur la ville. Et voilà que nous n’avons rien fait. Nous n’avons ni transféré la capitale, ni résolu ses problèmes.

Quant aux confins du pays, n’en parlons pas. Ils ont été complètement négligés. Nous avons laissé le désert Occidental et les zones limitrophes à la Libye, au système quasi mafieux. Nous n’y allons que lorsque survient une catastrophe, exactement comme celle d’Assouan. Le gouverneur et le directeur de la sécurité ont ignoré le problème jusqu’à ce qu’il soit devenu ingérable, puis ont appelé Le Caire pour envoyer des secours, comme si nous vivions durant l’ère des Mamelouks ou des Ottomans.

Au Sinaï, nous avons laissé les conjonctures telles qu’elles après sa libération, convaincus de notre capacité à maîtriser les choses à tout moment, et voilà que nous affrontons le terrorisme dans ses pires formes.

Cela fatigue et affaiblit l’Etat égyptien. La seule solution est d’appliquer la décentralisation, de renforcer les confins du pays, de les développer et d’y installer des projets, afin de les relier au reste de l’Egypte.

Le problème est que les Egyptiens dans les parties reculées du pays ressentent qu’ils sont des citoyens de troisième degré. Il est grand temps qu’ils ressentent pleinement leur égyptianité, car ils sont les seuls capables de protéger l’Egypte dans les circonstances exceptionnelles que nous vivons .

Mots clés:
Lien court: