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Démolissez Monsieur le premier ministre

Lundi, 07 avril 2014

J’ai été étonné d’apprendre qu’un nombre d’architectes ont été pris de colère parce qu’ils tenaient à préserver le bâtiment odieux de l’ancien siège du Parti national démocrate sur la Corniche du Nil, après qu’il fut incendié par les foules.

Je suis surpris parce que les architectes égyptiens sont responsables de la construction de seuls 2 % des bâtiments d’Egypte et que le reste est considéré comme immeubles sauvages. Ils sont également responsables des immeubles affreux construits dans différents lieux dénués de goût et qui ne répondent pas aux besoins des Egyptiens. Outre cela, ils se sont complètement éloignés de l’art authentique de l’architecture égyptienne.

Dans le passé, ils se sont soulevés contre l’architecte de génie Hassan Fathi qui a été l’initiateur du projet Immeuble pour les pauvres. Ils ont étouffé son projet et maintenant ils ne veulent pas démolir cet immeuble odieux alors qu’il existe des raisons logiques pour ne pas le préserver. Citons, entre autres, qu’il n’a aucune valeur architecturale, il bloque la vue sur le Nil et se trouve coincé à côté de l’ancien hôtel Nile Hilton.

Interdire sa démolition va aussi à l’encontre de la volonté des Egyptiens de respirer l’air de la liberté de cette nouvelle époque. Les Egyptiens ne veulent surtout pas se remémorer les souvenirs douloureux du parti totalitaire qui les a réprimés. Le fait d’éclipser la vue du Nil est un crime, tout le monde a le droit d’en bénéficier. Revenir sur la décision de la démolition traduirait des signes de faiblesse du gouvernement Mahlab qui, je pense, a pris la bonne décision. La circulation dans cette zone est devenue insupportable réunissant chaque matin 43 000 fonctionnaires venus de divers endroits. J’estime que le premier ministre a pris en compte des considérations très pratiques lorsqu’il a décidé de démolir l’immeuble. Quant aux architectes, je leur dis : les Egyptiens ne seront pas des esclaves de la loi. Cherchez d’abord l’intérêt du peuple. C’est pourquoi je redirai : allez-y M. le premier ministre, démolissez .

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