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Le dialogue des sourds

Monday 31 mars 2014

Ce qui se passe aujourd’hui en Egypte n’est autre qu’un dialogue de sourds. En effet, le dialogue public écarte 60 % de la population, une partie qui représente la force motrice de cette nation. Il s’agit des jeunes de moins de 30 ans.

Ceux-ci ne lisent les journaux, ni regardent les talk-shows sur les chaînes publiques ou privées. A qui adressons-nous alors le discours politique et social si cette tranche n’écoute pas, ne lit pas ? Si la majorité écrasante des personnes sur la scène médiatique et politique a dépassé la soixantaine, comment est-il alors possible de convaincre les jeunes de moins de 30 ans de participer au dialogue qui les concerne essentiellement ?

Je ne parle pas dans ce contexte de consacrer les postes de vice-ministres ou de gouverneurs aux jeunes, car cela ne servira à rien. Ils ne possèdent pas d’expérience politique et ne connaissent rien à la bureaucratie de l’Etat égyptien avec toutes ses complications.

Je parle là de mesures précises pour intégrer les jeunes dans le processus politico-économique, si nous avons vraiment l’intention de relancer le processus démocratique en Egypte et de restituer le respect de l’Etat égyptien dans les gouvernorats ainsi que dans le monde entier. Il s’agit d’une conception n’ayant aucune relation avec les avidités de l’élite politique et économique, d’une approche prenant le parti de la majorité délaissée et restructurant la classe moyenne en accordant la priorité à l’enseignement et à la santé.

Il s’avère indispensable de travailler au sein de cette génération dans les villages et les bourgs de la Haute et la Basse-Egypte en créant des emplois hors de la Vallée du Nil, au Sinaï, dans le sud et à Marsa Matrouh. Et cela en menant une mobilisation générale de l’Etat à laquelle participera le secteur bancaire qui se contente actuellement d’acheter des bons du Trésor.

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