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Questions autour des écoles internationales

Mardi, 19 novembre 2019

Le « mystère » est l’une des raisons derrière la propagation des rumeurs. Et le mutisme devient sans nul doute une arme dévastatrice, surtout lorsque ces rumeurs s’ap­puient sur peu de vérités. Il existe malheureusement des personnes qui travaillent avec acharnement pour défi­gurer les opérations de déve­loppement en Egypte. L’éducation et l’enseigne­ment viennent en tête de liste des priorités de ces pro­pagateurs de rumeurs au moment où des efforts importants sont déployés pour réformer ces deux sec­teurs, surtout au niveau uni­versitaire et pré-universitaire, avec plus de 25 millions d’individus concernés directe­ment. C’est la raison pour laquelle les res­ponsables de ces deux secteurs doivent comprendre l’importance de la transparence et du flux d’informations pour faire face à toutes les tentatives d’influence négatives qui jettent leurs ombres sur les efforts déployés.

Cette semaine, j’ai été attiré par la publication sur certains sites du décret du ministre de l’Education n°183-184 de l’année 2019. Les sites en question se sont attelés à analyser le décret relatif aux nouvelles régulations qui doivent ponctuer le travail des écoles internationales. Selon ces sites, ce décret a entraîné la fuite des investisseurs avertis dans ce domaine hors de l’Egypte. Ces propos m’ont incité à revenir au texte original du décret qui a été publié dans le Journal officiel. J’ai fait une lecture approfondie du décret selon lequel les contributions des personnes étrangères dans les investissements d’une quelconque entité éducative ne doivent pas dépasser les 20 % et la même chose s’applique aux binationaux. Effectivement, la question a suscité beaucoup d’interrogations : ce décret est-il constitutionnel, et qu’en est-t-il des écoles créées avant cette date ? Un déluge de questions a commencé à pleuvoir. Est-ce que la commission de l’enseignement au Parlement a discuté ce décret ? Pourquoi les binationaux ont-ils été privés du droit de créer des écoles internationales ?

En outre, le décret n’a pas dévoilé les raisons pour lesquelles les étrangers ne peuvent pas acquérir plus de 20 % des écoles internationales. Des interrogations auxquelles le ministère de l’Education doit répondre pour mettre un terme à ces rumeurs, surtout qu’il s’agit de secteurs importants.

A mon avis, il n’existe que deux moyens pour mettre un terme à ces rumeurs qui portent atteinte au pays et aux citoyens. Premièrement, le discours des responsables doit être plus transparent et cohérent pour établir la confiance requise. Deuxièmement, il revient aux citoyens d’enquérir pour découvrir la réalité, même si le site du ministère reste modeste et nécessite une réactualisation radicale. Une sorte de dialogue doit précéder de telles décisions par les experts et les investisseurs. Il ne convient pas que des décisions soient prises sans qu’elles fassent l’unanimité entre les personnes concernées. Surtout que n’importe quel amendement aura des répercussions sur le fonctionnement de tout le système, que ce soit positivement ou négativement.

Dans le secteur de l’enseignement spécifiquement, les décisions et les législations doivent être élaborées de manière à contribuer au développement du système et à réaliser les objectifs prônés.

Loin de ces interrogations qui seront certainement clarifiées par le ministre de l’Education, Tareq Chawqi, j’aurais souhaité que ce décret englobe une clause sur l’accréditation des écoles internationales, par les organismes d’accréditation traditionnels, des diplômes étrangers. Ces organismes doivent être l’équivalent de ceux qui existent dans les pays qui décernent les diplômes. Il est par exemple inacceptable que le diplôme américain soit décerné par des organismes non accrédités par leurs homologues américains. Les écoles qui sont impliquées dans la falsification des diplômes ou qui sont responsables des fuites des examens, comme ce fut le cas récemment, doivent être sévèrement sanctionnées.

Je suis certain que le ministre de l’Education, Tareq Chawqi, prendra des mesures positives en établissant la transparence et en reconsidérant les décisions qui ont des échos négatifs. D’autant que le système de l’enseignement nécessite une interaction à tous les niveaux entre tous les acteurs : l’école, l’enseignant, l’étudiant et les organismes responsables afin de réformer un système rigide.

Nous devons être conscients que nous sommes face à des défis énormes. Rappelons que l’Egypte a franchi des pas importants en vue de réaliser un objectif de taille, pour lequel tout le monde doit rester solidaire et sans lequel la capacité de nos enfants à aller de l’avant et à vivre dans un monde meilleur sera suspectée.

Nous devons prouver que l’Egypte est sérieuse à aller de l’avant sur le terrain et non pas théoriquement. Des efforts qu’elle tente d’accomplir en toute persévérance et transparence.

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