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La corruption

Dimanche, 01 novembre 2015

Dans notre pays, personne ne reconnaît la vérité selon laquelle la corruption a gangrené la société, au point de devenir une partie intégrante du système social. L’Etat se trouve incapable de régler les problèmes de la population, ce qui amène cette dernière à recourir à la corruption. Le fonctionnaire ne perçoit pas de salaire décent et recourt à la corruption, parce qu’il la considère comme son droit. Le haut responsable obtient des terrains très demandés à crédit dans les zones huppées du Caire, et les considère comme un droit naturel. Alors que les hommes d’affaires réalisent des fortunes exorbitantes et les considèrent comme leur héritage incontestable. La tête du régime, quant à elle, se doit de faire des miracles pour satisfaire tous ceux-là.

Tout ceci n’a rien à avoir avec la démocratie ; il est plutôt ici question de gestion. La gestion de l’Etat comme celle des institutions demande une vision, une flexibilité et une sévérité qui nous font grandement défaut. Tout est abandonné à l’espoir que le temps amènera le changement nécessaire. Or, le temps ne fait pas la gloire des peuples, ce sont eux qui la créent de leurs propres mains.

Il est vrai que chaque ville et village du pays a ses problèmes et souffrances. Mais pourquoi ne pas opter pour la garantie à chacun d’un système qui s’adapterait le mieux à ses problèmes. Cela ne se réalisera que si nous octroyons la confiance à la population et si nous lui procurons un système dans lequel elle sera gouvernée par elle-même, à travers bien sûr des élections locales.

Il est impossible de gérer l’Egypte de manière centralisée. Il est impossible de faire assumer la responsabilité entière des dégâts causés par la pluie au président ou au gouverneur. Il s’agit de problèmes structurels auxquels il faut à tout prix s’attaquer, au lieu de continuer à combler les gens de promesses creuses. Pourquoi ne commence-t-on pas le travail dans chaque village, cité ou ville et pourquoi n’a-t-on pas recours à des experts internationaux sur les dossiers de l’éducation et de la gestion sans être hanté par l’angoisse ou la peur de tout ce qui est étranger ?

Pourquoi l’Egypte ne s’ouvre-t-elle pas sur le monde sans peur ? Pourquoi la culture de la Méditerranée ne gagne-t-elle pas nos villes côtières à la place du salafisme et du fascisme qui va avec, qui s’étend partout et empêche tout développement économique ou touristique ? Pourquoi n’applique-t-on pas les valeurs de l’Etat de droit alors que nous continuons à sombrer dans les illusions ?

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