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Le patrimoine intangible, outil de promotion touristique

Doaa Elhami , Mercredi, 15 juin 2022

Un projet lancé par l’USAid, en partenariat avec le ministère du Tourisme et des Antiquités, fait appel au patrimoine intangible pour développer l’activité touristique. Explications.

Le patrimoine intangible, outil de promotion touristique
Le projet accorde un grand intérêt à l’artisanat local. (Photo : USaid)

«  Les touristes aiment communiquer avec les citoyens qui vivent autour des sites archéologiques. Le patrimoine intangible et vivant (traditions, chansons folkloriques, métiers artisanaux, etc.) est devenu aussi important que les monuments eux-mêmes », souligne Olivier Messmer, directeur du projet de gestion intégrale du tourisme culturel au Caire historique et au gouvernorat de Louqsor. Le tourisme qui fait appel au patrimoine intangible est de plus en plus demandé. C’est ce qui a incité l’USAid, qui investit dans des projets de restauration au Caire et à Louqsor depuis 25 ans, à lancer un projet faisant appel au patrimoine intangible. Le projet, lancé en partenariat avec le ministère du Tourisme et des Antiquités, d’un coût de 13 millions de dollars, vise à valoriser les circuits touristiques en y intégrant les populations qui vivent autour des monuments. Les responsables du projet ont choisi d’installer leurs bureaux au parc d’Al-Azhar dans un lieu peuplé proche des sites archéologiques islamiques. « Etre au parc d’Al-Azhar près du Caire historique me permet d’y aller régulièrement, de rencontrer les gens, de les écouter et de sentir l’expérience touristique », reprend Olivier Messmer.

Vivre l’expérience d’une civilisation différente

Le projet cherche à intégrer la communauté locale à l’offre touristique, car le touriste veut vivre l’expérience d’une civilisation différente. « Au lieu de lui vendre un produit artisanal, on peut faire en sorte que le touriste participe à la fabrication de ce produit. Le temps que le touriste passera dans un atelier d’artisanat fera partie de son programme touristique. Aujourd’hui, il y a des sociétés touristiques qui font ce genre d’offres encore expérimentales », souligne Aziz Abou-Sarah, consultant. Le projet offre au voyageur une expérience unique en l’intégrant au sein de la population.


(Photo : Mohamad Adel)

Le projet offre aux habitants les moyens nécessaires pour exposer aux touristes leur artisanat, leur gastronomie et leurs modes de vie. Le touriste est invité à participer à la fabrication des produits artisanaux et à d’autres activités. Ces activités, qui font partie du programme touristique, vont prolonger le séjour du touriste dans le pays. Abou-Sarah raconte avoir lui-même pratiqué le Tahtib (danse martiale pratiquée notamment en Haute-Egypte et qui consiste à s’affronter avec des bâtons) à Louqsor. « J’ai aussi pratiqué la pêche lors d’une excursion dans le Nil. C’était une expérience touristique magnifique qui m’a permis d’écouter les souvenirs des pêcheurs », dit-il.

« Etre près des citoyens donne un goût différent aux promenades », affirme Riham Arram, experte en développement touristique et l’une des responsables du projet. Elle explique que les activités humaines auxquelles participent les touristes augmentent le rendement touristique global et les bénéfices des citoyens. « Dans le cadre du projet, des stages de marketing sont proposés aux commerçants pour leur apprendre à commercialiser leurs produits. On leur apprend aussi la promotion numérique des produits et la communication pour faciliter les contacts avec les touristes qui viennent en Egypte ». Des femmes ayant participé à un atelier de formation au Caire historique ont reconnu l’importance de la promotion numérique. Elles souhaitent présenter leurs produits artisanaux sur une page Facebook.

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