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Automobile : Une mesure longuement attendue

Gilane Magdi , Mercredi, 19 octobre 2022

Le gouvernement a approuvé un projet de loi autorisant les expatriés à amener leurs voitures en Egypte sans avoir à payer des droits de douanes. L’objectif est d’augmenter les revenus du pays en devises étrangères.

Automobile : Une mesure longuement attendue
Les propriétaires de voitures européennes bénéficieront davantage de la nouvelle loi. (Photo : Al-Ahram)

Ezzat saleh, un Egyptien résidant au Koweït depuis une quarantaine d’années, a reporté sa décision d’acheter une nouvelle voiture pendant ses vacances d’été au Caire. Ezzat et bien d’autres expatriés égyptiens seront désormais capables d’apporter leurs propres voitures en Egypte sans payer des droits de douanes. Le Conseil des ministres a approuvé la semaine dernière un projet de loi autorisant les Egyptiens ayant une résidence valide à l’étranger et un compte bancaire depuis 3 mois d’importer une voiture particulière pour leur usage personnel, exonérée des douanes et des taxes (la taxe sur la valeur ajoutée et l’impôt du tableau). En échange, les personnes intéressées feront un virement bancaire en devises étrangères de l’équivalent du montant des douanes et des taxes dues à un compte du ministère des Finances. Elles récupèreront, après une durée de 5 ans, le montant de leur dépôt sans intérêt et en monnaie nationale, en fonction du taux de change du billet vert au moment de la récupération, note le communiqué de presse publié par le Conseil des ministres le 12 octobre.

Le ministre des Finances, Mohamad Maeit, prévoit la mise en application de ce projet de loi dans une durée maximum de trois semaines. « Ce projet de loi sera passé au parlement au cours de cette semaine pour être ensuite ratifié et publié dans le Journal officiel. Les Egyptiens travaillant à l’étranger n’auront alors qu’une période de 4 mois seulement pour enregistrer leurs demandes d’importation de leurs voitures et transférer le montant en dollar en faveur du ministère des Finances », a expliqué le ministre, ajoutant que des tableaux renfermant les marques des voitures et les montants à payer en devises seront publiés après la mise en application de la loi. Le ministre prévoit l’importation de 500 000 voitures et d’attirer des dépôts en dollars de 2,5 milliards de dollars.

L’approbation de ce projet de loi a suscité l’optimisme des experts du secteur automobile, soulignant son importance pour le gouvernement. « Ce projet de loi intervient à un moment important pour le gouvernement qui vise à augmenter ses ressources en dollars à travers les montants transférés en faveur du ministère des Finances », souligne Ossama Aboul-Naga, président de l’Association des commerçants d’automobiles et membre de l’Union des Chambres de commerce, assurant que la disponibilité prévue du dollar aura un impact indirect sur le marché d’automobile à l’avenir.

Malgré l’accueil positif du nouveau projet de loi, des expatriés interviewés par l’Hebdo ont interrogé son utilité à cause de la condition relative au dépôt bancaire en devises. Mohamad Saleh, 50 ans, un expatrié au Koweït, a assuré que « l’introduction de nos voitures en Egypte sans douanes a été l’une de nos demandes au cours des dernières années ». Il estime cependant qu’il serait préférable de déposer le montant réclamé par le ministère des Finances dans une banque après la récente augmentation des intérêts sur les dépôts en dollars de 2,25 % à 5,30%. D’autres expriment leur réticence à cause du manque de pièces de rechange pour leurs voitures en Egypte. C’est l’exemple de Chérif Fahmi qui avait acheté une voiture de marque allemande, dont les pièces détachées font défaut en Egypte.

Des avantages à saisir

Hussein Moustafa, ancien directeur exécutif de l’Association des producteurs automobiles, a indiqué à l’Hebdo les avantages de la mise en vigueur de ce projet de loi pour les Egyptiens travaillant à l’étranger. « Les expatriés seront enfin capables d’introduire leurs propres voitures sans douanes et les vendre le lendemain. Il n’y a pas d’interdiction de vente sur les voitures importées en Egypte. C’est un avantage qui n’était pas accordé dans la loi actuelle qui imposait aux travailleurs à l’étranger de payer des douanes et de garder leurs voitures pour 5 ans de la date de l’introduction en Egypte », renchérit-il. Et d’ajouter que les importateurs des marques européennes vont profiter davantage que les propriétaires des marques asiatiques car les automobiles européennes importées en Egypte sont exonérées des douanes. « D’après l’accord de partenariat entre l’Egypte et l’Union européenne, les importateurs sont exonérés des douanes et ne paient que trois types d’impôts: Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 14 %, impôt de tableau de 30% et un frais de développement de 8,5 % », explique-t-il.

Il ajoute que le nouveau projet a annulé la condition incluse dans la loi actuelle exigeant que l’importateur d’un véhicule soit le premier propriétaire. « Le nouveau projet de loi a précisé que la date de fabrication d’un véhicule, dont le propriétaire est autre que le premier propriétaire, ne doit pas dépasser trois ans à compter de la date d’application du nouveau projet de loi. Cela veut dire que la voiture doit être fabriquée en 2019. C’est une opportunité qu’il faut plutôt saisir, indépendamment de la condition du dépôt bancaire qui serait récupéré après 5 ans », conclut-il.

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