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La BCE maintient ses taux directeurs

Marwa Hussein , Mercredi, 28 septembre 2022

Réuni jeudi, le comité des politiques de la Banque Centrale d’Egypte (BCE) a décidé de maintenir les taux d’intérêt directeurs inchangés. Il a toutefois relevé les ratios des réserves obligatoires des banques. Explications.

La BCE maintient ses taux directeurs
La hausse des réserves obligatoires des banques permet de contrôler l’inflation en évitant certaines répercussions économiques. (Photo : AP)

Contre toute attente, la Banque Centrale d’Egypte (BCE) a décidé de garder ses taux d’intérêt directeurs inchangés, malgré la décision de la Réserve fédérale américaine et bien d’autres Banques Centrales de par le monde d’augmenter leurs taux d’intérêt. En revanche, elle a relevé les ratios des réserves obligatoires pour toutes les banques à 18 % contre 14% auparavant, ce qui permet, selon un communiqué de la BCE, de « calibrer les liquidités ». Le rôle des réserves obligatoires est de réguler le montant du capital que les banques commerciales doivent conserver. « En augmentant le ratio, la BCE veut restreindre les prêts, resserrer les conditions financières et soutenir la monnaie, le tout sans augmenter le coût d’emprunt pour le gouvernement ou le secteur privé », explique la Newsletter économique Enterprise.

L’ultime mandat de la BCE est de contrôler l’inflation. L’outil utilisé traditionnellement par les Banques Centrales pour achever cet objectif est de relever les taux d’intérêt, limitant ainsi l’emprunt et la consommation tout en encourageant l’épargne. C’est ce qu’on appelle la politique de resserrement monétaire. C’est l’objectif recherché par la BCE. En augmentant les réserves obligatoires des banques, elle réduit les liquidités disponibles sur le marché, sans augmenter le coût de l’emprunt qui se répercute généralement sur la dette publique. « Vu que l’inflation actuelle est le résultat d’un choc au niveau de l’offre et non pas de la demande, l’effet d’une hausse des taux d’intérêt ne serait pas très effectif », explique une source de la BCE, soulignant que l’effet des décisions antérieures de relever les taux d’intérêt de 3% depuis le début de l’année est toujours ressenti par les marchés. La source explique que la hausse des réserves obligatoires des banques permet de contrôler l’inflation en évitant les répercussions économiques que peuvent avoir les autres outils de resserrement. La BCE s’attend à ce que l’inflation commence à baisser au second semestre 2023. « Selon nos attentes, qui sont conformes aux attentes des autres Banques Centrales dans le monde, si la tension géopolitique commence à diminuer, nous aurons effectivement une diminution des taux d’inflation », a déclaré la source. La décision a été prise sous la direction de Hassan Abdallah, le nouveau gouverneur de la BCE qui a pris ses fonctions de gouverneur par intérim le mois dernier.

Hausse des taux d’intérêt dans le monde

Dans les conditions actuelles de crise économique mondiale, la majorité des Banques Centrales ont choisi de relever leurs taux d’intérêt, afin de contrer l’inflation qui a résulté du manque d’approvisionnement. La décision du comité des politiques monétaires de la BCE a été annoncée le soir du 23 septembre. La veille, la Réserve fédérale américaine avait relevé ses taux d’intérêt de 75 points de base pour la 3e fois consécutive, alors qu’elle lutte pour freiner l’inflation. Le jour même, la Banque d’Angleterre a augmenté ses taux directeurs de 50 points de base. Il s’agit de la 7e augmentation en quelques mois en vue de contenir l’inflation. Les analystes, chercheurs et économistes s’attendaient à une mesure semblable par la BCE. La majorité des 15 analystes interviewés par Reuters et Enterprise avant la décision de la BCE prévoyait une augmentation comprise entre 100 et 200 points de base (1 à 2%) des taux d’intérêt, surtout que la BCE a maintenu ses taux inchangés lors de ses deux dernières réunions, les 23 juin et 18 août.

Depuis le début de l’année, les taux d’intérêt en Egypte ont connu une hausse de 3%. L’inflation annuelle de la consommation urbaine en Egypte s’est accélérée à 14,6 % en glissement annuel en août, contre 13,6 % en juillet, tandis que l’inflation sous-jacente est passée de 15,6 à 16,7%. L’Egypte est en discussion avec le FMI pour obtenir un financement, dont l’importance serait d’accroître la confiance des investisseurs dans l’économie du pays. Le ministre des Finances a dit dans un entretien avec Bloomberg, le 21 septembre, que l’Egypte et le FMI sont sur le point de conclure un accord.

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