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Pour la promotion de la fintech

Amani Gamal El Din , Mercredi, 09 mars 2022

La Fondation Al-Ahram a organisé la première conférence sur la technologie financière, pour évaluer les progrès réalisés et discuter des projets d’avenir.

Pour la promotion de la fintech
La conférence a exposé la large panoplie des services et produits financiers, piliers de la transformation numérique de l’Egypte. (Photo : Ahmed Agamy)

La fondation Al-Ahram a organisé, le 6 mars, la première édition de la Conférence sur la technologie financière, sous le haut patronage du Conseil des ministres et de la Banque Centrale d’Egypte (BCE). « La Fondation Al-Ahram est parfaitement consciente des exigences de la transition vers une société numérique et du rôle pivot que joue la technologie financière », a déclaré Abdelmohsen Salama, PDG d’Al-Ahram. A cette occasion, Omar Al-Moataz, directeur des solutions et des plateformes de paiement à la compagnie Master Card, chargée de la mise en place des systèmes de paiement électronique dans la Nouvelle Capitale administrative, a annoncé que celle-ci sera la première ville au monde où les transactions ne se feront pas en espèces.

La conférence, qui a réuni plusieurs banquiers, experts, responsables gouvernementaux et représentants de sociétés privées spécialisées dans le numérique et la technologie financière, a discuté de la large panoplie de services et de produits financiers qui sont le pilier de cette transformation numérique. La conférence s›est également adressée aux non spécialistes pour les sensibiliser aux nouveaux produits, services, applications et solutions de la technologie financière (fintech) et a fait un inventaire des progrès réalisés dans ce domaine. Ces derniers ont été accélérés grâce aux impératifs imposés par la pandémie de Covid-19 ayant entraîné la croissance et l’accessibilité des technologies financières, comme les smartphones, les opérations bancaires en ligne, les cryptomonnaies, les cartes de crédit, les portefeuilles numériques (mobile wallets) et autres.

« La technologie financière a permis à l’Egypte de transformer les défis en opportunités. La BCE a élargi les services bancaires numériques; ce qui a permis au secteur bancaire de surmonter les obstacles et d’avoir accès avec beaucoup d’agilité à tous les segments de la société », a déclaré Ayman Hussein, sous-gouverneur de la BCE pour la technologie de l’information. Et d’ajouter que le système bancaire égyptien a effectué plus d’un milliard de transactions électroniques, d’une valeur totale de 2,8 trillions de L.E., en 2021.

Ceci tient également en partie à l’amélioration du taux d’inclusion financière qui a atteint 56,2% en décembre 2021, a analysé Chérif Loqman, vice-gouverneur de la BCE pour l’inclusion financière, soit une croissance de 100 % par rapport à 2016. « La BCE a adopté des programmes. Le dernier en date est la numérisation des groupes d’épargne, en coopération avec le Conseil national de la femme. Celui-ci vise à intégrer les femmes, surtout celles de la Haute-Egypte, dans l’inclusion financière. D’autres programmes cibleront les épargnes des écoles et des lycées, en plus des programmes d’emprunt électronique », a-t-il expliqué.

De son côté, Ibrahim Sarhan, PDG d’E-Finance, a relevé que les recettes gouvernementales et les paiements gouvernementaux ont augmenté respectivement de 20 et 15%. Le nombre des portefeuilles électroniques est passé de 9 millions de L.E. dans les trois dernières années à 26 millions en 2021, d’après Ihab Nasr, sous-gouverneur de la BCE. Les transactions du commerce électronique sont passées d’une moyenne de 16 milliards de L.E. durant la même période à 30 milliards en 2021. Les transactions à travers les Points De Vente (PDV) sont passées de 110 milliards de L.E. à 170 milliards en 2021, alors que le nombre de PDV a augmenté de 978% durant les trois dernières années pour atteindre 740000 contre 68000. « En plus, 4,1 millions de cartes Meeza (premières cartes nationales pré-payantes) ont été émises à l’heure où l’on cible 4,3 millions. Depuis le lancement du système de paiement électronique en mai 2019 et jusqu’en janvier 2022, 342 millions de transactions ont été effectuées d’une valeur de 1,54 trillion de L.E. », a déclaré Mohamad Maït, ministre des Finances.

Une stratégie à plusieurs niveaux

La BCE a lancé en mars 2019 sa stratégie pour la fintech dans le cadre de la vision de l’Egypte 2030 pour la transformation totale au numérique, dans l’objectif de faire du pays un hub régional pour l’industrie fintech. Selon Ayman Hussein, le marché égyptien de fintech a connu une croissance considérable durant les cinq dernières années. Le volume des investissements est passé d’un million de L.E en 2017 à 157 millions en 2021.

Racha Negm, vice-gouverneur de la BCE pour la technologie financière et l’innovation, a déclaré que la stratégie de la BCE se compose de 5 piliers. Le premier consiste à rénover les infrastructures des institutions financières et bancaires. Le deuxième est de déterminer les besoins de tous les segments depuis les consommateurs jusqu’à la chaîne d’approvisionnement, ainsi que les petites et moyennes entreprises. Il s’agit de voir comment les faire accéder à la technologie financière. Le troisième est d’évaluer la capacité des institutions financières à financer les transactions. Le quatrième est d›assurer la bonne gouvernance du processus avec toutes les parties concernées. Le cinquième est l’investissement dans le potentiel humain.

Il s’agit donc d’une stratégie à plusieurs niveaux, mais qui doit être soutenue par d’autres éléments fondamentaux « comme le rôle des institutions qui doivent d’abord offrir rapidement et en toute sécurité les services qui leur conviennent. Les institutions doivent savoir coopérer entre elles, avec les start-up et les multinationales, outre les organismes gouvernementaux », a déclaré Ibrahim Al-Cherbini, président du secteur de la technologie de l’information à la banque Misr. Il a souligné l’importance de la cybersécurité, qui est une nécessité car elle est destinée à protéger les personnes et les actifs informatiques de l’Etat et des organisations.

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