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Nouveau soutien militaire à Kiev

Maha Salem , (avec Agences) , Jeudi, 13 juillet 2023

Washington a franchi un pas dans son aide militaire à Kiev en promettant de livrer des armes à sous-munitions à l’Ukraine, qui peine à avancer dans sa contre-offensive.

Nouveau soutien militaire à Kiev
Plus de 500 jours après le début du conflit, la guerre est loin d’être tranchée. (Photo :AP)

Tandis que la Russie menait un nouveau bombardement meurtrier dans l’est de l’Ukraine, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, célébrait samedi 8 juillet le « courage » de son peuple au 500e jour de la guerre. Une guerre toujours pas tranchée. En effet, la contre-offensive lancée par Kiev depuis un mois n’a pas changé la donne et les combats ne font que s’acharner. Ce qui a poussé Zelensky à revendiquer davantage d’aides militaires de la communauté internationale. Mais la plupart des pays européens n’ont pas répondu, ils attendent les décisions de l’Otan au terme de son sommet annuel à Vilnius à Lituanie ces mardi 11 et mercredi 12 (ndlr : les résultats du sommet n’étaient pas communiqués au moment de l’impression du journal).

En revanche, Washington a annoncé vendredi 7 juillet avoir pris la « décision très difficile » de livrer des armes à sous-munitions à l’Ukraine « à court de munition », suscitant l’embarras en Europe. Et pour cause, ces armes sont connues pour avoir des conséquences dramatiques pour les civils. Elles sont conçues pour disperser ou libérer de petites charges explosives, de plusieurs dizaines à plus de 600, avant, après ou au moment de l’impact au sol, et ce, de façon indiscriminée sur une zone supérieure à plusieurs terrains de football. Cette décision constitue donc un seuil important dans le type d’armements offerts à Kiev, qui a salué la décision de Washington et assuré que l’usage de ces armes serait strictement encadré.

Moscou, en revanche, l’a fortement critiquée. Sur Telegram, l’ambassade de Russie aux Etats-Unis a dit, dimanche 9 juillet, avoir « pris note » des déclarations de John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale aux Etats-Unis, sur ces armes qui « permettent de disperser plusieurs centaines de charges explosives de façon indiscriminée sur une large zone ». Pour la Russie, il s’agit d’« aveu de faiblesse » face à « l’échec » de la contre-offensive ukrainienne. Moscou a estimé que Washington se rend ainsi « complice » des victimes civiles que ces bombes feront.

Or, selon les analystes, l’Ukraine ne peut pas utiliser ce type d’armes. « Washington essaie de prolonger la guerre pour épuiser Moscou et son allié chinois au niveau économique, l’armée russe et son allié iranien au niveau militaire. Washington sait bien que l’usage de ce genre d’armes a besoin d’un entraînement qui peut prendre des mois », explique Dr Moatez Salama, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, tout en ajoutant qu’« avec l’évolution des événements, il est difficile de prédire les scénarios possibles. L’armée russe demeure forte et puissante et contrôle toujours les régions qu’elle a prises. La crise de Wagner est passée sans perte ».

Zaporijia : Accusations et contre-accusations

Outre la question des armes, l’inquiétude est montée d’un cran ces derniers jours autour de la centrale de Zaporijia, située dans le sud de l’Ukraine et sous le contrôle de l’armée russe, Kiev et Moscou s’accusant mutuellement de préparer une provocation. La semaine dernière, le Kremlin a averti d’un possible « acte subversif » ukrainien aux « conséquences catastrophiques » à la centrale. « Un acte subversif qui peut avoir des conséquences catastrophiques », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, accusant Kiev d’avoir montré, à de « multiples reprises », sa capacité à « être prêt à tout ». La veille, c’est à l’inverse, Zelensky a averti que les Russes « préparaient des provocations dangereuses » dans la centrale.

Tombée aux mains de l’armée russe le 4 mars 2022, la plus grande centrale d’Europe a été visée par des tirs et a été coupée du réseau électrique à plusieurs reprises. Selon Kiev, la Russie a placé des troupes et des armes dans son enceinte. La destruction en mai du barrage de Kakhovka a suscité des inquiétudes pour la pérennité du bassin servant à refroidir les six réacteurs de la centrale. Les experts de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), présents sur place, n’ont pas trouvé trace de mines ou d’explosifs au cours de leurs récentes inspections.

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