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Ethiopie : Petits pas vers la paix

Ines Eissa , (avec Agences) , Mercredi, 18 janvier 2023

L’accord de paix entre Addis-Abeba et les rebelles du Tigré semble avancer comme prévu. Cependant, la présence des forces érythréennes risque d’entraver le processus.

Ethiopie : Petits pas vers la paix
Les ministres française et allemande des Affaires étrangères ont effectué une visite conjointe en Ethiopie.

L’armée éthiopienne a annoncé, jeudi 12 janvier, le retrait d’une force régionale progouvernementale de Shiré, une ville stratégique de la région du Tigré, conformément à l’accord de paix signé en novembre entre Addis-Abeba et les rebelles. Ce retrait des forces amhara intervient, a précisé l’armée, après que les rebelles tigréens ont commencé à rendre leurs armes lourdes. Cet accord, qui doit mettre un terme à un conflit meurtrier de près de deux ans, prévoit, en effet, que les forces étrangères et celles ne faisant pas partie de l’armée se retireront du Tigré simultanément au désarmement des forces rebelles. « A présent, les signataires de l’accord de Pretoria respectent vraisemblablement les termes de l’accord, sauf que l’Erythrée, qui n était pas présente lors de la signature, ne montre aucune intention de retirer ses troupes de la région », explique un diplomate qui a requis l’anonymat. « Ceci risque d’entraver l’exécution entière de l’accord », estime-t-il.

En effet, sur le plan humanitaire, les atrocités contre les civils semblent se poursuivent, à en croire certains témoignages. Les habitants et les travailleurs humanitaires ont rapporté la présence des forces amhara et des troupes érythréennes dans Shiré comme dans d’autres régions du Tigré, les accusant de meurtres, de viols et de pillages.

Soutien franco-allemand

Cette nouvelle étape dans l’application de l’accord de paix intervient lors de la visite conjointe en Ethiopie des responsables de la diplomatie de l’Allemagne et de la France. « Il n’y a pas de paix durable sans justice, pas plus en Ethiopie qu’ailleurs, mais pas moins non plus, c’est l’une des conditions de la paix durable que de faire la justice », a prévenu la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba. Son homologue allemande, Annalena Baerbock, a abondé dans ce sens : « Le plus important est que les crimes soient jugés », soulignant que les femmes avaient particulièrement souffert d’exactions et de viols pendant ces deux années de conflit qui ont opposé les rebelles du Tigré aux forces éthiopiennes soutenues par l’Erythrée. Les jours à venir, le processus visant à restaurer la paix au Tigré devra nécessairement traiter des sujets épiques, notamment la justice et le développement économique de la région.

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