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La planète sens dessus dessous

Abir Taleb , Mercredi, 09 novembre 2022

Inondations, sécheresses, feux de forêts, érosions côtières, canicules, grands froids, fontes glacières … Les épisodes météorologiques extrêmes se multiplient à travers le monde. Aperçu du changement climatique en photos.

La planète sens dessus dessous

Canicules et grands froids. Des contrastes de plus en plus forts. L’été 2022 a été le plus chaud enregistré en Europe, selon Copernicus, le service européen sur le changement climatique, qui se base sur des données satellitaires à partir de 1979. De nombreux pays ont connu des records de chaleur, le Royaume-Uni dépassant ainsi pour la première fois les 40°C. Les cinq années les plus chaudes au niveau mondial ont toutes été enregistrées depuis 2016. Parallèlement, les épisodes de froid extrême se multiplient. L’hiver 2020- 2021 a connu des records de basses températures en Asie de l’Est et en Amérique du Nord. De plus en plus d’études montrent un lien clair entre le réchauffement climatique et les vagues de grand froid dans l’hémisphère Nord. Selon certains scientifiques, cela pourrait être lié à un réchauffement de l’Arctique, qui étire le vortex polaire.

Dans l’Etat d’Assam au nord-est de l’Inde, 34 millions d’habitants, l’érosion côtière engloutit petit à petit les villages qui longent le Brahmapoutre, un fleuve qui prend naissance au Tibet pour aller se jeter dans le golfe du Bengale. A l’exemple de l’île Majuli. En un siècle, l’île, qui abrite 200 000 personnes, a perdu plus de la moitié de sa surface, 70 villages ont déjà été rayés de la carte.

Eté 2022. Le Pakistan est en proie à d’importantes intempéries. Un tiers du pays se retrouve sous les eaux, 1 600 personnes sont mortes, 8 millions sont déplacées et 2 millions d’habitations détruites ou endommagées selon l’Onu. Outre le Pakistan, en 2022, des inondations d’origine climatique ont ravagé le Bangladesh, le nord de l’Inde et l’Afghanistan, laissant plus de 15 millions d’enfants dans le besoin, d’après l’Unicef.

Un tiers des glaciers classés au patrimoine mondial de l’Unesco vont disparaître d’ici à 2050 « quel que soit le scénario climatique », a prévenu cette semaine l’organisation. Outre cet aspect « patrimonial », les signes que la fonte des glaces s’accélère sont partout. Conséquences : augmentation du niveau de la mer, déplacement des frontières, effondrements rocheux, crues ... Et ce n’est pas tout : une récente étude met en garde contre le risque d’un « débordement viral » depuis l’Arctique.

Parmi les épisodes climatiques extrêmes de l’été 2022, la sécheresse qui a touché la Corne de l’Afrique, l’une des pires des 40 dernières années. Sur les 50 dernières années, les aléas climatiques en Afrique ont provoqué plus de 700 000 morts et des pertes de l’ordre de 38,5 milliards de dollars (chiffres de l’Organisation météorologique mondiale). Et les sécheresses sont responsables d’un quart des pertes économiques et surtout de 95 % du total des décès, en raison de leurs conséquences sur la sécurité alimentaire.

Septembre 2022, l’ouragan Ian frappe l’ouest de Cuba. Des vents d’environ 200 kilomètres par heure soufflent pendant plus de 8 heures, abattant des arbres et des lignes électriques et causant d’énormes dégâts. Pour l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), cet ouragan est « l’un des plus violents dans la région depuis un siècle ». A Cuba, on parle de « septième saison consécutive d’ouragans d’une intensité supérieure à la moyenne ».

Chaque été vient désormais avec son lot d’incendies de forêts. Cette année, en Europe, un record a été atteint depuis 2006 avec plus de 660 000 hectares brûlés. Des régions habituellement épargnées ont été touchées, comme l’ouest de la France. Ailleurs dans la planète, l’Australie, l’Amazonie et des régions des Etats- Unis ont vu leurs forêts partir en fumée.

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