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Flavien Joubert : Nous avons besoin d’échanger nos expériences les uns avec les autres

Ola Hamdi , Mercredi, 14 septembre 2022

Flavien Joubert, ministre de l’Agriculture, du Changement climatique et de l’Environnement des Seychelles, explique l’impact du changement climatique sur les îles d’Afrique.

Flavien Joubert

Al-Ahram Hebdo : Vous avez participé au colloque sur « La conversion de dettes pour un investissement durable ». Comment expliquez-vous ce principe et quels en sont ses mécanismes ?

Flavien Joubert: Mon pays possède une bonne expérience dans le domaine de la conversion de dettes, dont il a bénéficié pour établir des projets qui servent ses objectifs de développement et de climat. Nous avons réussi à mettre en oeuvre les obligations bleues qui sont un instrument de dette plus ou moins moderne pour mettre en place des projets dans le secteur de l’eau et des océans. La conversion de dettes est un mécanisme fort important pour financer les activités de développement et climatiques en Afrique et dans les pays en développement en général. Je préfère l’appeler « conversion de dettes pour la nature ». Il s’agit d’un point de départ solide pour les pays qui souffrent du fardeau de la dette, dans le but de renforcer les partenariats internationaux, d’atteindre leurs objectifs de développement et d’alléger le fardeau de leurs dettes en même temps. Pour ce faire, il lui faut des mécanismes bien déterminés, comme la promotion de la coopération avec les partenaires de développement, qu’ils soient pays ou organisations.

— Qu’attend votre pays de la COP27 ?

— Il s’agit d’un événement important. La COP27 sera l’occasion de présenter les activités et les mesures appliquées par les îles en Afrique pour lutter contre le réchauffement climatique et nos efforts en tant que groupe de rechercher des financements pour nos projets d’adaptation. Bien évidemment, la promesse des 100 milliards de dollars annuels pour le climat de la part des pays développés n’a pas été tenue. Nous nous attendons toujours à ce que ces promesses deviennent une réalité. Mais pour notre part en tant qu’îles et en tant que pays en développement, nous essayons de chercher des moyens innovants pour combler le déficit du financement. Malgré les difficultés, il ne faut pas arrêter de réfléchir. Il faut inventer de nouvelles méthodes et voies et échanger les expériences les uns avec les autres, même si nous sommes des pays en voie de développement. Nous cherchons à obtenir des financements et des soutiens pour ce que nous faisons. Il existe de nombreuses idées et initiatives qui ont commencé dans ces pays, que nous pouvons présenter à la conférence et qui peuvent être élargies et bénéficier à toute la région. Nous nous devons de partager nos expériences les uns avec les autres et de créer des programmes qui renforceront ce que nous avons déjà commencé à faire.

— Avez-vous des initiatives pour la protection des côtes contre l’érosion maritime ?

— Nous avons un programme pour la protection des côtes et le changement climatique, s’appuyant sur de nombreux axes, y compris la gestion des ressources hydriques. C’est un programme à plusieurs volets pour la gestion des espaces maritimes. Nous avons un plan ambitieux qui nécessite des ressources. Nous recherchons dans ce sens un soutien par la participation à des forums internationaux comme cette conférence, ainsi que par l’innovation et la coopération avec d’autres pays. J’ai remarqué qu’il y a une tendance en Egypte vers plus d’usage des transports électriques pour réduire les émissions. Nous souhaitons que nous puissions bénéficier des sources d’énergie renouvelable. Cela nécessite de l’argent, des investissements et l’établissement de partenariats avec des entreprises et d’autres pays. Nous traitons avec l’Egypte en tant que pays pionnier, et nous aimerions coopérer et travailler avec de nombreux pays pour nous aider.

— Quel est l’impact du changement climatique sur les îles en Afrique ?

— Il y a beaucoup de choses dont nous témoignons, des inondations, des sécheresses, etc., mais pour nous, en tant qu’îles, l’érosion côtière est l’une des questions importantes. A cela s’ajoute l’augmentation de la température de l’eau de mer, qui détruit nos récifs coralliens. 90% des récifs coralliens sont détruits. Quand les récifs disparaissent, les poissons disparaissent à leur tour. Cela affecte également le tourisme aux Seychelles. Voilà les défis auxquels nous sommes confrontés en tant qu’îles et nous devons y trouver des solutions puisque nos îles couvrent une superficie totale de plus de 1,4 million de km2. Comment pouvons-nous coopérer avec les pays voisins et les îles voisines afin de gérer ces zones et protéger nos ressources? Nos défis sont similaires à ceux des pays en développement, bien que parfois différents. Bien que les Seychelles aient déployé beaucoup d’efforts pour mettre en oeuvre les objectifs de développement, ce pays souffre toujours de manque d’investissements.

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