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Une longue histoire de violations

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 10 août 2022

La dernière agression israélienne sur la bande de Gaza, qui avait fait, en 3 jours, 44 morts côté palestinien dont des enfants, constitue une nouvelle violation manifeste du droit international humanitaire. Focus.

Une longue histoire de violations

Un nouveau coup dur pour la bande de Gaza qui a subi des décennies de guerre et d’opérations militaires. « La situation humanitaire à Gaza est déjà désastreuse et ne peut que s’aggraver avec cette récente escalade… Les principes du droit international doivent être respectés », a rapporté Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire de l’Onu en Territoire palestinien. Après l’arrêt des offensives, le bilan final des pertes humaines et des dommages dans la bande de Gaza a été largement significatif. « 44 Palestiniens dont 15 enfants et 4 femmes ont été tués et 360 ont été blessés », selon le bilan du ministère de la Santé à Gaza, qui a fait en outre état des destructions massives d’habitations et d’infrastructures dans les frappes. Outre les pertes en vies humaines parmi les civils, Israël a bouclé les passages frontaliers interrompant de fait les livraisons de gazole nécessaire à l’alimentation de l’unique centrale électrique de la ville. Ce qui a engendré des coupures de courant électrique de plus en plus fréquentes. L’arrêt de cette centrale a affecté tous les services publics et des infrastructures cruciales, ce qui a exacerbé la situation humanitaire. Sur son site officiel, le ministère de la Santé à Gaza avait lancé un appel au secours contre la coupure d’électricité dans le territoire assiégé.

Selon le communiqué, la vie de 80% des patients est en danger, y compris celle d’une centaine de nouveau-nés en couveuses. Le traitement de quelque 400 patients nécessite des équipements constamment alimentés en électricité. « 72% des réserves de carburant hospitalier sont épuisées et on est au bord de la paralysie totale », a dit Dr Hassa Khalaf, vice-ministre de la Santé à Gaza. « Ces violations israéliennes du droit international contre le peuple palestinien s’inscrivaient dans la continuité de la série de crimes de guerre commis par l’entité sioniste. Elles transgressent les règles du droit international humanitaire et des Conventions de Genève, ainsi que de leurs Protocoles additionnels qui criminalisent de tels actes, et mettent l’accent sur la protection des civils dans les conflits armés et non armés », souligne Dr Muhammad Mahmoud Mahran, professeur de droit international et public et membre de l’American Society of International Law.

Mahran a appelé l’Autorité palestinienne à soumettre un nouveau rapport à la Cour pénale internationale, étayé par toutes les preuves qui prouvent l’intention d’Israël de violer les règles du droit international. « Il est impératif que les responsables de ces crimes soient jugés devant la Cour pénale internationale, conformément au texte de l’article 8 du Statut de Rome », conclut-il.

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