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Ces monuments qui font la gloire du Caire historique

Ola Hamdi , Mercredi, 11 mai 2022

La ville du Caire est connue pour ses monuments islamiques qui remontent à différentes époques. Tournée.

La mosquée de Amr Ibn Al-Ass

La mosquée de Amr Ibn Al-Ass

La mosquée de Amr Ibn Al-Ass est située dans le quartier historique du Caire. Modifiée à de nombreuses reprises au cours des siècles, elle se distingue à la fois par son caractère modeste et l’ancienneté de sa fondation. Erigée à partir de 642, elle a été la première mosquée construite sur les sols égyptien et africain. Elle doit son nom au général arabe Amr Ibn Al-Ass, qui a conquis l’Egypte et y a introduit l’islam à la fin du VIIe siècle. La mosquée, qui mêle des éléments de différentes époques, se compose d’une cour (sahn), enrichie d’une fontaine aux ablutions et entourée de quatre portiques (riwaq). La salle de prière conserve ses rangées d’arcades portées par une véritable forêt de colonnes. Aucune d’entre elles n’est véritablement identique du fait des reconstructions successives. Les sculptures sur bois (au niveau des architraves, surtout) datent du IXe siècle et constituent les parties les plus anciennes du bâtiment. Les murs nord et ouest conservent des baies datant du XIVe siècle, garnies de moucharabiehs. Les anciens minarets ont été détruits et remplacés par la tour actuelle, édifiée au XIXe siècle.

 La mosquée d’Al-Azhar

Fondée par les Fatimides au Caire en 972, la mosquée d’Al-Azhar est la plus grande et la plus ancienne université islamique. Elle attire des étudiants du monde musulman tout entier. A l’époque fatimide, la construction n’occupait qu’une superficie de 70 x 85 m. Aujourd’hui, grâce à diverses extensions de différentes époques, les bâtiments sont deux fois plus étendus (120 x 130 m).

La mosquée présente par endroits un riche décor de stuc fatimide, où se mêlent des éléments végétaux naturalistes (palmiers) ou stylisés, des motifs géométriques et des calligraphies en coufique fleuronné. La plupart des motifs de stuc dérivent de ceux des mosquées de Samarra (Iraq) et d’Ibn Touloun, mais d’autres décors rappellent les oeuvres byzantines, en particulier les pendentifs de Sainte-Sophie. Diverses modifications et adjonctions ont été apportées à cette mosquée au cours de sa longue histoire. Ainsi, Al-Hafiz lidine Allah a entrepris la construction d’une coupole au-dessus de l’entrée du transept, considérée comme la plus ancienne coupole à inscriptions d’Egypte et dont subsistent certaines sculptures et quelques textes coufiques. En 1753 (1167 de l’hégire), l’émir Abdel-Rahman Katkhoda a fait ajouter un vaste espace clos par quatre arcades derrière la zone de la qibla. Les minarets, qui ne sont pas fatimides, ont été élevés par le sultan Qaïtbay en 1468 (873 de l’hégire).

 La mosquée d’Al-Rifaï

De style néo-mamelouk, la mosquée aux murs ocre et aux minarets effilés abrite les tombeaux des khédives et des rois d’Egypte, mais aussi celui du dernier chah d’Iran, réfugié en Egypte après le triomphe de la Révolution islamique de 1979. Les travaux de construction commencent en 1869, mais la mosquée est achevée en 1911. Elle est ouverte aux fidèles l’année suivante, en 1912.

Le sanctuaire épouse la forme d’un vaste rectangle de 1 767 m2. L’intérieur, divisé en trois vaisseaux par une série de piles massives rectangulaires portant des arcs en ogives, s’articule autour d’un dôme. La mosquée abrite les sépultures de plusieurs souverains égyptiens, dont le roi Farouq, dernier roi d’Egypte, mort en exil à Rome (1965). Elle abrite aussi le tombeau du dernier chah d’Iran, Mohamad Reza, également mort en exil peu après la prise du pouvoir en Iran par l’ayatollah Khomeini au cours de la Révolution islamique (1980). La mosquée conserve, par ailleurs, les restes de plusieurs mystiques musulmans, notamment Ahmad Al-Rifaï et Ali Abi-Choubbak.

 La Citadelle de Salaheddine

 Achevée en 1183 par Salaheddine Al-Ayyoubi, la citadelle a été le siège du gouvernement pendant 700 ans jusqu’à ce que le khédive Ismaïl se déplace au Palais de Abdine, construit dans le centre-ville du Caire dans les années 1870. La citadelle est différente aujourd’hui de celle d’origine, alors forteresse de défense contre les armées des croisés. Elle a été agrandie et remodelée par les différents dirigeants. Au XIVe siècle, le sultan Al-Nasser Mohamad y construit une mosquée, qui porte toujours son nom, ainsi que l’enceinte sud du fort, à côté des murs édifiés par Salaheddine. Les changements les plus notables ont eu lieu au XIXe siècle, lorsque Mohamad Ali a accédé au pouvoir. Il reconstruit une grande partie des murs externes et remplace plusieurs des bâtiments intérieurs délabrés. Sa mosquée, construite dans le style dit ottoman baroque, imite les grandes mosquées d’Istanbul. Au sud de la mosquée, le palais des bijoux a été construit entre 1811 et 1814, et aujourd’hui c’est le Musée national de la police. La citadelle abrite aussi le Musée national militaire et la mosquée de Soliman pacha, finement décorée et qui reste un bel exemple du style ottoman.

 Le Nilomètre de Roda

 Construit en 861 (247 de l’hégire) sur ordre du calife abbasside Al-Motawakkil sur l’île d’Al-Roda, c’est le plus ancien moyen de mesure des eaux du Nil en Egypte, et c’est aussi le plus ancien bâtiment construit après la conquête arabe. Sa fonction consistait à mesurer le niveau des eaux du Nil pour savoir si elles peuvent suffire à irriguer tous les terrains.

Il se compose d’une colonne en marbre graduée, surmontée d’un chapiteau romain d’une longueur de 17 bras, sur laquelle sont gravés les signes de mesure. La colonne se trouve au centre d’un puits carré construit en pierres polies. Le puits renferme trois strates. L’épaisseur et la graduation du mur prouvent que les musulmans connaissaient la théorie géométrique, selon laquelle la pression horizontale du sol augmente à chaque fois que la profondeur augmente. Il est relié au Nil par le biais de trois tunnels. Des gravures et des écritures archéologiques coufiques se trouvent sur les côtés nord et est du nilomètre, quant aux côtés sud et ouest, ils comportent des gravures qui datent de l’époque d’Ahmad Ibn Touloun.

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