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Les multiples volets de la stratégie énergétique égyptienne

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 16 février 2022

Devenir une plaque tournante du commerce régional des hydrocarbures tout en accélérant la transition énergétique, tel est le double objectif du Caire. L’Egypte multiplie les projets à cet effet. Focus sur les plus importants.

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Egypt Upstream Gateway (EUG) : Promotion des investissements

Lancé par le ministère du Pétrole en février 2021, Egypt Upstream Gateway (EUG) est la première plateforme numérique en son genre qui permet de promouvoir de manière moderne les opportunités d’investissement. Elle offre toutes les données géologiques, des propositions des lieux d’exploitation et les études de faisabilité aux sociétés multinationales. Ce site, conçu en partenariat entre l’Autorité du pétrole et le groupe franco-américain spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger, s’inscrit dans les efforts déployés pour réaliser la transformation numérique et renforcer la place de l’Egypte au niveau mondial dans le secteur de la prospection pétrolière et gazière. « L’exposition d’appels d’offres numériques est une grande réussite pour le gouvernement et les investisseurs à la fois », estime Gamal El Kaliouby, professeur du pétrole et de l’énergie à l’Université américaine, avant d’ajouter: « D’un côté, cette plateforme numérique aide le gouvernement à attirer des investisseurs du monde entier et offre, d’un autre côté, aux sociétés multinationales toutes les données et études géologiques concernant le potentiel du secteur pétrolier. Ce qui améliorera la performance et la compétitivité du domaine de la prospection ». Le 17 février 2021, l’Egypte avait lancé la première adjudication mondiale pour la prospection pétrolière et gazière dans 24 régions au golfe de Suez, au désert oriental, à l’est et à l’ouest de la Méditerranée. Résultat: la société italienne Eni a remporté 5 permis d’exploration sur les 8 plus importants accordés, dont un en partenariat avec BP et un autre avec APEX.

Le port d’Al-Hamra : Développer l’infrastructure pétrolière

« Le projet de développement des installations de la zone du port pétrolier d’Al-Hamra, actuellement en cours, est le plus important depuis la création de ce port sur la côte méditerranéenne. Le développement des ports pétroliers fait partie de la stratégie du ministère de transformer l’Egypte en un centre mondial de négoce du pétrole et un accès pour les projets de raffinage et de pétrochimie dans la nouvelle ville d’Al-Alamein », a déclaré le ministre du Pétrole, Tarek El-Molla. Ainsi, un nouvel entrepôt avait été mis en service en mars dans le port pétrolier d’Al-Hamra, pour contribuer à augmenter de 40% la capacité de stockage du port, afin d’atteindre 2,13 millions de barils. Surtout que la production de pétrole brut en Egypte a augmenté de 84,28%, réalisant un profit de 12,9 milliards de dollars contre 7 milliards en 2020. Il est donc attendu que le port, une fois développé, puisse recevoir quelque 265000 bpj et expédier une quantité estimée à 30 millions de bpj. Il peut également fournir une quantité de 66 millions de bpj aux raffineries égyptiennes. Des préparatifs sont en cours pour établir de nouvelles extensions de l’infrastructure du port d’Al-Hamra

L’hydrogène vert : L’énergie de l’avenir

« L’Egypte cherche actuellement à élaborer une stratégie nationale pour la production de l’hydrogène, en partenariat avec tous les ministères concernés », a déclaré Tarek El-Molla. Après l’éolien et le solaire, c’est au tour de l’hydrogène vert comme nouvelle source d’énergie propre. Le 24 août dernier, la société allemande d’ingénierie Siemens a annoncé qu’elle allait développer des projets d’hydrogène vert pour une potentielle exportation depuis l’Egypte. Et ce, dans le cadre d’un protocole d’accord signé avec la société publique d’énergie Egyptian Electricity Holding (EEH). Les deux parties devront promouvoir l’investissement, le transfert de technologie et la mise en oeuvre de projets. Elles se sont également entendues sur un projet capable de générer entre 100 et 200 MW d’énergie. Les plateformes de production d’hydrogène vert fonctionnent à partir de l’électrolyse de l’eau alimentée par des énergies renouvelables. Le projet est actuellement au stade des études de faisabilité, en consultation avec le Fonds souverain égyptien et un groupe de ministères. Egalement, un autre projet de production d’hydrogène est en gestation en Egypte. Le projet est porté par la société américaine H2-Industries, qui vient d’obtenir l’accord de l’Autorité générale de la zone économique du Canal de Suez (SCZone) pour la construction d’une centrale à hydrogène dans la zone industrielle de l’Est de Port-Saïd. D’une superficie totale de 1600 hectares, ce parc industriel est situé dans la ville portuaire de Port-Fouad. Contrairement à d’autres projets d’hydrogène vert qui s’appuient sur de l’électricité produite à partir de centrales à énergies renouvelables conventionnelles, le projet de H2-Industries vise à transformer les déchets en hydrogène vert. La future usine prendra en charge les déchets organiques, notamment agricoles, et les déchets plastiques non recyclables.

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