Charm Al-Cheikh,
De notre envoyée spéciale —
Etablir une gestion optimale des institutions d’assurance sociale pour faire face aux crises mondiales et maintenir la viabilité financière. Mettre en oeuvre des stratégies de transformation numérique pour améliorer la gouvernance et la transparence. Travailler au développement et à la gestion des fonds d’assurance sociale et profiter de l’expérience des différents pays arabes. Sensibiliser les employés et les employeurs. Telles sont les principales recommandations des participants à la 6e Conférence arabe sur la retraite et l’asssurance sociale, tenue à Charm Al-Cheikh les 28 et 29 septembre. Sous le thème « Perspectives arabes des pensions 2050 : Changement et opportunités », cette conférence, qui se tient cette année pour la première fois hors de Bahreïn, a pour objectif de discuter des moyens de faire face aux défis qu’affrontent les systèmes de retraite dans le monde arabe. Y ont participé plus de 500 personnes, dont des ministres, des parlementaires, des banquiers, ainsi que des représentants d’institutions financières régionales et de fonds d’assurance sociale.
« L’Egypte est sur la bonne voie avec son expérience pionnière dans la réforme du système de retraite et d’assurance sociale », a déclaré le ministre des Finances, Mohamad Maeit, tout en pointant du doigt les récentes crises, Covid-19 et guerre en Ukraine, qui ont eu des effets négatifs sur les performances de l’économie mondiale. « Il est donc nécessaire d’élargir la protection sociale. Et on travaille pour réaliser un équilibre entre les cotisations des travailleurs et la retraite qu’ils perçoivent », a indiqué Maeit.
Anticiper les crises à venir
En effet, l’intérêt de cette conférence est justement le partage des expériences des pays arabes dans le domaine de l’investissement dans les fonds d’assurance sociale. L’objectif étant d’anticiper les perspectives futures des systèmes de retraite et d’assurance sociale à la lumière des changements économiques et sociaux.
Nivine El-Kabbaj, ministre de la Solidarité sociale, a cité un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) publié en 2021 sur l’avenir de l’assurance sociale, selon lequel seuls 47 % de la population mondiale bénéficient d’un ou de plusieurs programmes d’assurance sociale, les 53 % restants n’ayant aucune couverture. Al-Kabbaj a ajouté qu’environ 78 % des personnes au-dessus de l’âge de la retraite perçoivent une pension, tandis que 19 % sont des chômeurs qui reçoivent une indemnité de chômage. 34 % des personnes handicapées reçoivent également une indemnité d’invalidité. « L’Onu a indiqué que 40 % des Arabes profitent d’un ou de plusieurs programmes d’assurance sociale. Cependant, malgré les avantages des systèmes gouvernementaux d’assurance sociale et de retraite en Egypte et dans les pays arabes, des craintes pèsent sur la possibilité de maintenir la continuité des paiements », estime la ministre de la Solidarité sociale.
La situation n’est cependant pas la même dans tous les pays arabes. Les représentants de l’Egypte et de l’Arabie saoudite à la conférence ont passé en revue les nouveaux projets de réforme administrative et de transformation numérique, ainsi que les moyens d’affronter les difficultés économiques. En revanche, d’autres intervenants en provenance de pays comme la Libye et le Liban ont expliqué que les crises politiques où sont plongés ces pays entravent toutes sortes de réformes économiques, ce qui influence la régularité du paiement des retraites.
D’où l’intérêt porté, lors des discussions, aux moyens d’investir dans les fonds de retraite « afin de pouvoir augmenter le montant des pensions », comme l’a déclaré Amr Raouf, directeur exécutif du fonds d’investissement de l’Autorité nationale des assurances sociales. Rendez-vous en septembre 2023 pour la prochaine session de la Conférence arabe sur la retraite, où il sera question d’examiner ce qui est réalisé de ces recommandations.
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