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Les ONG partenaires du développement

May Al-Maghrabi , Mercredi, 10 août 2022

Une aide supplémentaire d’un milliard de livres vient d’être consacrée à l’Alliance nationale pour le travail communautaire. Une initiative qui confirme l’importance accordée par l’Etat au rôle de la société civile.

Les ONG partenaires du développement
Le président Sissi a tenu une réunion avec les chefs de l’Alliance nationale pour le travail communautaire.

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi vient de consacrer une nouvelle aide gouvernementale d’un milliard de L.E. à l’Alliance nationale pour le travail communautaire, portant le financement total fourni par l’Etat à l’alliance à 10 milliards de L.E. Une décision annoncée à l’issue d’une réunion qu’a tenue le président Sissi cette semaine avec le premier ministre, Moustapha Madbouli, le chef du service des renseignements généraux, Abbas Kamel, et les présidents des ONG membres de la coalition. « Ce soutien coïncide avec la déclaration de 2022 comme l’Année de la société civile et s’inscrit dans le cadre des efforts visant à étendre l’ombrelle de protection sociale pour englober plus de citoyens plus nécessiteux », a indiqué le porte-parole de la présidence, Bassam Rady, dans un communiqué. Il a ajouté que le président a demandé aux membres de la coalition de développer leurs activités caritatives de façon à ne pas se limiter aux aides financières mais à s’étendre à l’établissement de projets de développement permettant de créer des emplois et d’augmenter la production. Selon le communiqué de la présidence, lors de la réunion, le président a exprimé « son appréciation vis-à-vis des activités de l’alliance destinées à servir les classes visées par les programmes de protection sociale lancés par l’Etat ».

A noter que l’alliance a été lancée en mars 2022 pour assurer un engagement efficace des ONG dans le développement et la satisfaction des besoins des classes défavorisées. L’alliance regroupe 24 associations et organisations de la société civile dont l’Union générale des ONG et l’initiative Hayah Karima (vie décente). Elle travaille dans plusieurs domaines dont la santé, l’éducation, l’urbanisation et la sensibilisation en coordination avec le gouvernement.

En juillet, le ministre des Finances, Mohamad Maeit, a déclaré que 356 milliards de L.E. du budget de 2022-2023 allaient être alloués à la protection sociale et aux subventions, tandis que 400 milliards de L.E. supplémentaires serviront à améliorer les conditions des employés du secteur public, que ce soit dans les salaires ou les primes.

Atténuer la crise

C’est dans ce contexte que le député Talaat Abdel-Qawi, membre de l’alliance et président de l’Union générale de la société civile, estime que l’aide supplémentaire présentée par le président Sissi à l’alliance permettra d’atténuer les conséquences de la crise économique actuelle et d’augmenter le nombre de bénéficiaires des programmes de protection sociale. D’autant plus qu’elle reflète la conviction du président du rôle des ONG et vient crédibiliser la déclaration de 2022 comme Année pour la société civile. « La société civile connaît un essor considérable sous un partenariat positif établi récemment avec l’Etat », estime Abdel-Qawi, indiquant que cette réunion a permis à l’alliance de présenter au président Sissi un rapport détaillé sur ses activités depuis son lancement. « En juillet, l’alliance avait consacré 2,4 milliards de L.E. pour soutenir 400000 familles pauvres par le biais des pensions mensuelles pendant un an pour atténuer les impacts de l’inflation. On vise d’ailleurs à poursuivre l’initiative de protection sociale, Wasl Al-Kheir, destinée à fournir des aides alimentaires, des soins médicaux et des opportunités d’autonomisation économique à environ 5 millions de familles en 2022 », indique le responsable. Il ajoute que l’alliance envisage, au cours de la prochaine période, l’intensification de ses efforts dans la mise en oeuvre des petites et moyennes entreprises.

Sur l’importance de ce partenariat, notamment sur fond de crise économique mondiale et de ses impacts sur l’Egypte, Iqbal Al-Samaloti, experte du travail communautaire, affirme qu’il revêt une grande importance. « Ce contexte pesant nécessite de conjuguer tous les efforts pour pouvoir relever le défi. La société civile, avec l’Etat et le secteur privé, représente un pilier fondamental du développement, sachant que parmi environ 50000 ONG égyptiennes, 29043 travaillent dans les domaines caritatifs et du développement. Aujourd’hui; la participation de la société civile est très importante, vu le grand nombre d’initiatives nationales lancées par l’Etat dans des domaines comme l’éducation, la santé et autres », explique Al-Samaloti. Par ailleurs, elle affirme que l’Etat est plus que jamais convaincu de l’importance de ce rôle au niveau du développement et de la sensibilisation, ce qui l’a mené à éliminer les obstacles entravant le travail des ONG. L’amendement de la loi régissant la création et le fonctionnement des ONG en 2019 est venu apaiser les ONG et a rétabli la confiance entre le gouvernement et la société civile. « Cette loi reflète un esprit positif à l’égard des ONG qui a été investi pour créer un partenariat fructueux entre les ONG et le gouvernement, sachant que les ONG contribuent à hauteur de 30% environ aux projets de développement sociaux », indique l’experte, saluant l’assouplissement des restrictions sur le financement et les activités des ONG qui existaient dans la loi de 2017.

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