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David Sesa : A Ahli, la star de l’équipe est l’ensemble de tous les joueurs et non un seul

Amr Moheb, Mardi, 17 mars 2020

Le Suisse David Sesa, entraîneur adjoint du coach d’Ahli, René Weiler, revient sur les 6 derniers mois que son staff a passé avec les Rouges, depuis son arrivée en septembre 2019, et nous explique ses ambitions pour le club.

David Sesa

Al-Ahram Hebdo : Depuis septembre et jusqu’à maintenant, votre staff technique a réussi un très beau parcours avec l’équipe. Est-ce que cela a été facile ?

David Sesa : Ce beau parcours est le fruit d’un grand travail durant les 6 derniers mois, couronné par la qualification de l’équipe pour les demi-finales de la Ligue des cham­pions d’Afrique, suite à la victoire contre les Sud-Africains de Sundowns. La saison dernière, en quarts de finale, Ahli avait essuyé une lourde défaite de 1-5, résultats accumulés des deux matchs aller et retour. Cette année, nous avons réus­si à prendre notre revanche sur Sundowns et arracher le billet de la qualification pour les demi-finales. Les supporters du club Ahli rêvent depuis des années de remporter le titre de la Ligue des champions d’Afrique pour la 9e fois de leur his­toire et participer de nouveau à la Coupe du monde des clubs après une longue absence … Oui, nous, les membres du staff technique, nous sommes au courant de cela. Depuis notre arrivée au club, les supporters n’arrêtent pas de nous le répéter. Et nous mettons la Ligue des cham­pions d’Afrique comme l’un de nos plus grands objectifs avec Ahli.

Mais nous devons quand même être réaliste, ce n’est pas du tout facile. Cela exige beaucoup de tra­vail et aussi de la chance. D’une manière générale, chaque nouvelle phase avec l’équipe est plus difficile que la précédente, c’est-à-dire que la qualification à la finale sera plus difficile que notre qualification pour la demi-finale, et aussi, remporter la coupe sera beaucoup plus dur que la qualification à la finale. Mais cela ne veut pas dire que c’est impossible. Nous travaillons sérieusement avec l’équipe depuis notre arrivée dans les rangs d’Ahli, pour que le club puisse remporter les titres de toutes les compétitions aussi bien sur le plan local que dans le Championnat national ou africain.

— Depuis votre arrivée, nous avons remarqué que le staff tech­nique de René Weiler compte sur la rotation des joueurs, si bien que maintenant, nous ne savons pas qui sont les titulaires de l’équipe et qui sont les remplaçants ?

— Ça, c’est important. Ahli est un grand club, et tous ses joueurs sont de bons footballeurs, sinon, ils ne seraient pas là. Nous participons à plusieurs compétitions et nous visons les titres de toutes ces compé­titions, que ce soit le Championnat national, la Coupe d’Egypte ou la Ligue des champions d’Afrique. Depuis notre arrivée, nous avons presque aligné tous les joueurs dans les différents matchs. Avec le calen­drier surchargé, nous pouvons jouer tous les 3 ou 4 jours, et notre objectif est de gagner tous nos matchs dans l’ensemble des compétitions.

Les joueurs qui participent aux matchs doivent bien récupérer avec le staff médical après les matchs, les blessés doivent bien se soigner et les joueurs fatigués doivent se reposer pour ne pas se blesser. D’ici vient l’importance de faire des rotations et de donner une chance à tous les joueurs de participer.

C’est alors très important de ne pas compter seulement sur 11 joueurs. Un club qui veut gagner toutes les compétitions n’a pas besoin de 11 joueurs, mais de 23 à 25 titulaires. On a utilisé presque tous les joueurs et ça s’est quand même bien passé jusqu’à maintenant. Ainsi, nous fai­sons d’une pierre deux coups : d’un côté, garder la fraîcheur physique de tous les joueurs, et de l’autre, avoir un plan B. Si jamais un joueur se blesse ou est suspendu, son rempla­çant sera prêt. D’ailleurs, nous n’avons pas de joueurs titulaires et d’autres remplaçants, tous nos joueurs sont des titulaires à part un ou deux seulement. Avec nous, à Ahli, la star de l’équipe est l’en­semble de tous les joueurs et non pas un seul. Déjà, lorsque je travaillais avec René Weiler, dans le club belge d’Anderlecht, nous avons participé à la Ligue des champions d’Europe et nous avons remporté des titres ensemble tout en mettant en place le système de la rotation des joueurs.

— La rotation ne concerne pas seulement le choix des joueurs ali­gnés, mais aussi leur position sur le terrain. Des défenseurs ou des atta­quants jouent parfois en milieu de terrain. Nous avons vu des joueurs comme Hussein Al-Chahat, ailier, occuper aussi le poste de milieu offensif, numéro 10. Pourquoi ?

— Dans le football moderne, le joueur doit évoluer à plusieurs postes et non plus à un seul. Nous avions fait ces changements selon le sys­tème de jeu de l’adversaire, et je pense que ces options ont réussi, et nous avons gagné comme cela des matchs.

— La période d’adaptation des membres du staff technique de René Weiler avec l’équipe était très rapide …

— Sans doute qu’à notre arrivée en Egypte nous avons mis un temps à nous adapter, car c’est la première fois que nous travaillons en Afrique. Mais au final, le football c’est 11 joueurs contre 11. Le plus important pour nous au départ était d’essayer de gagner les matchs. Nous avions déjà étudié le Championnat égyptien avant de venir au Caire : comment les adversaires d’Ahli jouent quels sont leurs points forts et leurs fai­blesses et comment nous pouvions jouer contre eux. Nous avons aussi étudié la Ligue des champions d’Afrique, car le système de football africain est différent de celui d’Eu­rope. Mais avec le temps, nous avons gagné plus d’expérience et je pense que nous avons réussi. J’espère que nous irons plus loin avec l’équipe dans le futur. Nous savons qu’Ahli a des millions de supporters chaleu­reux et fidèles et nous rêvons de les satisfaire avec de bons résultats.

— Quelles sont les chances d’Ahli, en demi-finales, contre le club marocain du Wydad de Casablanca ?

— Nous savons que le fait de rem­porter la Ligue des champions d’Afrique est un grand rêve pour les supporters d’Ahli. Mais il faut dire qu’il y a quatre équipes qui restent en compétition et toutes sont fortes. Il faut se préparer match par match et donner le maximum à chaque étape jusqu’à la finale. Cela révèle sans doute le bon niveau du football dans ces deux pays, l’Egypte et le Maroc. Le fait d’avoir Ahli, Zamalek, le Wydad et le Raja en demi-finales envoie un message que le niveau dans ces deux pays est au top du football africain en ce moment.

— Cela se voit que vous vous entendez bien avec le coach René Weiler …

— René est l’un de mes meilleurs amis. Nous avons joué ensemble avant de travailler côte à côte comme entraîneurs. J’ai choisi de collaborer avec lui car nous nous entendons bien, et ensemble, nous faisons du bon travail. Nous avons remporté des titres comme joueurs et comme entraîneurs et je souhaite que nous remportions de nouveaux titres avec Ahli.

— Finalement, comment voyez-vous la décision de suspendre le Championnat national et la Coupe d’Egypte pour deux semaines à cause du coronavirus ?

— Je pense que la décision de suspendre le Championnat natio­nal et la Coupe d’Egypte va de pair avec la décision de la Confédération africaine de football de ne pas jouer les matchs des équipes nationales durant cette période. C’est une déci­sion que nous devons respecter. En tout cas, les demi-finales de la Ligue des champions d’Afrique étant au mois de mai, nous avons le temps de bien nous préparer contre le Wydad afin de nous qualifier pour la finale et de réaliser le grand rêve des sup­porters du club de remporter la coupe après tant d’années.

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