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David Lappartient : Mon but est de faire du cyclisme le sport du XXIe siècle

Doaa Badr, Mardi, 22 août 2017

Le Français David Lappartient (44 ans), président de l’Union Européenne de Cyclisme (UEC) et ancien président de la Fédération française de cyclisme, était en visite pour l’Egypte, dans le cadre de sa campagne à la présidence de l’Union Cycliste Internationale (UCI) en septembre prochain. Entretien.

David Lappartient
David Lappartient, président de l’Union Européenne de Cyclisme (UEC) et ancien président de la Fédération française de cyclisme.

Al-Ahram Hebdo : Quel est le butde votre visite en Egypte ?

David Lappartient : Le but de ma visite en Egypte est de rencontrer les 9 délégués votants de la Confédération africaine de cyclisme, dans le cadre de l’élection à la présidence de l’Union Cycliste Internationale (UCI) qui aura lieu en septembre prochain. Le vote des 45 délégués interviendra le 21 septembre à Bergen (Norvège), lors du congrès annuel tenu à l’occasion des Championnats du monde sur route. Il y a 45 votants, l’Afrique a 9 voix, donc 20 % des voix. Dr Wagih Azzam, président de la Fédération égyptienne et de la Confédération africaine, a organisé deux rencontres pour les deux candidats à la présidentielle de l’UCI : une pour moi et une autre pour mon concurrent, l’actuel président de l’UCI, le Britannique Brian Cookson (66 ans jeudi), qui sollicite un deuxième mandat de quatre ans à la tête de l’UCI. Donc j’essaie de convaincre les délégués de l’Afrique que mon programme est le meilleur et ma candidature est la meilleure.

— Quel est votre programme de candidature à la présidentielle de l’UCI ?

— Mon programme est fixé sur cinq axes majeurs. Le 1er, c’est de restaurer un petit peu l’autorité de l’UCI et d'avoir un président qui assure un véritable leadership et qui porte une vision d’avenir. Le 2e, c’est ce qui intéresse le plus les fédérations africaines, c’est mettre l'UCI au service des fédérations nationales, surtout en développant le mécanisme de solidarité. On sait qu’il y a des besoins énormes en Afrique, j’ai proposé par exemple de créer un fonds de solidarité qui sera doté de 2 millions d’euros au début, et qui doit atteindre 4 millions d’euros par an dès 2022, pour aider les fédérations nationales en s’appuyant sur les centres mondiaux du cyclisme et qui aura comme mission d’amener les athlètes au plus haut niveau et de gérer ces fonds de solidarité. Ce projet était très bien reçu par les fédérations nationales. Le 3e axe, c’est de faire du cyclisme le sport du XXIe siècle avec beaucoup de disciplines, avec des vélos pour les enfants, avec le vélo en ville, bref, le cyclisme pour tous.

Mon but est de faire du cyclisme le sport du XXIe siècle
Le cycliste sud-africain Louis Meintjes a été l'un des plus imminents participants au Tour de France lors des dernières années.

Le 4e axe est d’effectuer une réforme crédible et sérieuse du cyclisme professionnel. Le dernier point est de garantir la crédibilité des résultats sportifs en mettant en oeuvre un plan d’action visant à renforcer la lutte contre la fraude technologique. Donc, voilà un programme qui est destiné à couvrir tous les aspects du cyclisme.

— Comment jugez-vous le niveau du cyclisme en Egypte et en Afrique en général ?

— Le cyclisme progresse fortement en Afrique. Le niveau des coureurs progresse puisque maintenant il y a des coureurs africains qui font le tour de France, et cela n’était jamais arrivé auparavant. Donc, il existe une vraie progression du cyclisme en Afrique. Il y a une vingtaine d’années, il y avait 20 fédérations nationales, maintenant on a 50 fédérations. Le cyclisme se développe, les coureurs sont de plus en plus formés, le BMX arrive aussi, et le cyclisme sur piste se développe. Donc bref, il y a une croissance très forte du cyclisme en Afrique, mais ce n’est pas fini, à mon avis, ce n’est qu’un début.

— Que faire donc pour promouvoir le cyclisme en Afrique, notamment avec un état économique difficile ?

— Il faut que les fédérations planifient des programmes et des projets pour le développement de la discipline dans leurs pays et l’on va les assister et les aider. Par le fonds de solidarité, on va les aider financièrement. On a un Centre continental de cyclisme en Afrique du Sud, donc mon idée c’est de créer au moins 2, voire 3 autres : un peut être ici en Egypte, un autre dans l’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire ou Ghana), en plus d'un dans l’Afrique centrale.

— Avez-vous de nouvelles idées pour le développement du cyclisme en général ?

— J’ai une idée d’organiser tous les 4 ans un tournoi qui regroupe toutes les épreuves du cyclisme (piste, route, BMX, montagne, bike), dans un seul endroit pour la qualification directe aux Jeux Olympiques (JO). Et cela pourra être dans la même piste des précédents JO, afin d’effectuer un test avant les JO. J’espère encore organiser les Championnats du monde en route en Afrique. Il est à noter que les Mondiaux en route, qui ont été créés en 1921, n’ont jamais été organisés en Afrique. Je souhaite aussi créer un championnat du monde de cyclisme pour les petits pays qui n’arrivent pas à se qualifier aux Mondiaux qui regroupent seulement les meilleurs athlètes au monde.

— La France est la nation la plus titrée aux JO, avec un total de 90 médailles olympiques. Qu’est-ce qui distingue votre pays ?

— La France c’est le berceau du cyclisme, il y a des courses dans les petits villages. En France, il y a 12 000 compétitions, c’est énorme, il n’y a aucun pays au monde qui possède ce nombre de compétitions. La Fédération française est la plus ancienne au monde, elle était créée en 1881. Notre fédération est très ancienne mais aussi très moderne. Il y a aussi le tour de France qui crée un lien entre les Français et les cyclistes. Tous les Français vont avec leurs parents, leurs grands-parents, leurs enfants. Cela a créé un lien entre les Français et les vélos. Donc la France a une très forte culture de vélo.

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