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Hafez Ghanem : L’Egypte et la BM accordent une priorité au financement des projets relatifs à l’éducation et à la santé

Névine Kamel, Mardi, 09 mai 2017

Hafez Ghanem, vice-président de la Banque Mondiale (BM) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, souligne que l’Egypte est le plus grand partenaire de la banque dans la région et va continuer à l’être au cours de la prochaine période.

Hafez Ghanem : L’Egypte et la BM accordent une priorité au financement des projets relatifs à l’éduc
Hafez Ghanem

Al-ahram hebdo : L’Egypte a reçu les deux tranches d’un prêt de 3 milliards de dollars de la BM en 2015 et 2017. Pour quand la troisième tranche est-elle pré­vue ?

Hafez Ghanem : Je vais me rendre en Egypte la semaine prochaine pour discuter avec le gouvernement de ses besoins et préciser les projets qui nécessitent plus le financement. Je vais rencontrer les ministres de l’Investissement, des Finances, de la Santé, de l’Education, de l’Elec­tricité et du Pétrole. Je pense que l’Egypte va recevoir la troisième tranche en décembre prochain.

— Quels sont les projets priori­taires qui profitent du finance­ment de la BM ?

— Le gouvernement égyptien et la BM accordent une priorité au financement des projets relatifs à l’éducation, à la santé ainsi qu’à d’autres secteurs qui permettent de réaliser une justice sociale et de relancer l’économie. L’éducation est une priorité pour la BM, non seulement en Egypte, mais dans la région du Moyen-Orient toute entière. Nous avons réussi, au cours du XXe siècle, à augmenter l’accès à l’éducation de 100 %. Il est temps maintenant de travailler sur la qua­lité de l’éducation afin d’améliorer les compétences des jeunes et de créer des cadres compétents et répondant aux besoins du marché de travail.

— Dans un récent rapport, la BM a prévu une croissance d’en­viron 4 % en Egypte en 2017. La hausse de l’inflation et le déficit budgétaire actuels rendront-ils difficile la réalisation d’un tel objectif ?

— La BM a bien étudié la perfor­mance de l’économie en Egypte au cours des trois premiers mois de l’année en cours. Le taux de crois­sance a enregistré une hausse, les investissements également se sont multipliés, les réserves en devises étrangères ont aussi augmenté. La grande majorité des indices écono­miques ont augmenté par rapport à la même période l’année dernière. Or, en même temps, les prix des produits et des services ont enregistré une véritable hausse, et le déficit budgé­taire a gonflé. Le gouvernement doit donc diminuer ses dépenses et doit viser une croissance qui touche toutes les classes. De même, le gou­vernement doit passer le plus vite possible du système de subventions aux produits aux subventions en espèces. Il doit aussi viser la relance des secteurs dont le développement est largement profitable à l’écono­mie, comme les PME.

— La BM possède-t-elle un mécanisme pour surveiller les pro­jets qu’elle finance ?

— Sans doute. La BM possède un organisme indépendant qui s’occupe de surveiller les projets financés par la banque. Je vous l’avoue. La BM ne commence à financer un projet qu’après avoir examiné l’étude de faisabilité et s’assurer de tous les papiers. Dès que le financement commence, des responsables de la banque se rendent sur le terrain deux fois par an pour s’assurer de la conti­nuité du projet. Et si la banque découvre une corruption, la BM demande au gouvernement de lui rendre l’argent.

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