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Medhat Al-Bakri : le vrai défi est de rééditer à Rio l’exploit de Londres 2012 

Mirande Youssef, Mardi, 16 février 2016

Medhat Al-Bakri, directeur de la sélection d’escrime, revient sur la qualification des escrimeurs pour les JO de Rio de Janeiro 2016, et évoque les chances de la sélection.

Medhat Al-Bakri
Medhat Al-Bakri, directeur de la sélection d’escrime.

Al-Ahram Hebdo : L’Egypte a pu assurer le ticket olympique de 5 escrimeurs. Comment évaluez-vous cette performance ?

Medhat Al-Bakri : Il faut rappeler d’abord que la sélection a commencé à collecter des points pour la qualification des prochains JO depuis la saison 2015. Je suis très satisfait jusqu’à présent des résultats de la sélection, car toute l’équipe de fleuret hommes et dames s’est qualifiée. Et ce, grâce à sa participation à de nombreux tournois, à savoir les différentes étapes de la Coupe du monde et des tournois Grand Prix. Les escrimeurs qualifiés sont Alaa Al-Sayed Aboul-Qassem, médaillé d’argent aux JO de Londres 2012, Mohamad Essam, Mohamad Marawan, Tareq Fouad et Nora Mounir. Quant aux deux autres épreuves, le sabre et l’épée, la sélection dispute actuellement des tournois pour la qualification. Nous sommes sûrs que ces deux épreuves vont aussi décrocher facilement leur ticket olympique, car au niveau du continent africain, l’Egypte a réussi à collecter le plus grand nombre de points avec un grand écart par rapport aux autres pays africains.

Pouvez-vous nous expliquer le système de qualification pour les JO de Rio de Janeiro ?

— La qualification se fait à travers le classement mondial des pays. A chaque compétition disputée en 2015 et jusqu’en avril 2016, les équipes récoltent des points selon leur classement final. Les 20 premières sélections dans chaque épreuve se qualifient directement pour les JO. Puis la première équipe de chaque continent aura un ticket. Le même système est appliqué en individuel. L’objectif de l’encadrement technique est de qualifier au moins 15 escrimeurs des équipes hommes et dames, soit 5 escrimeurs pour chaque épreuve. Notons qu’aux JO de Londres 2012, 12 Egyptiens étaient présents. Et plus le nombre d’escrimeurs augmente, plus les chances de faire de bons résultats augmentent aussi.

Vous êtes à présent sûr de la participation de l’Egypte aux prochains JO. En quoi consiste votre programme de préparation ?

— Il faut noter que la victoire de Alaa Aboul-Qassem représente pour l’encadrement technique une vraie responsabilité. Nous espérons rééditer le même exploit qu’à Londres. Ainsi, nous avons élaboré un plan de travail intensif pour être à la hauteur de cette compétition. Nous avons recruté un nouvel expert polonais, Adam Kasoboski. Il a amélioré le niveau de la sélection. En outre, les trois équipes du fleuret, épée et sabre vont effectuer plusieurs stages de préparation en France, en Italie et en Allemagne. On est parvenu à un accord avec la sélection française, l’une des grandes sélections de la discipline, en vue de disputer avec elle les Championnats de France. C’est une occasion pour les escrimeurs de jouer contre des adversaires très solides. Cela nous permettra de faire une évaluation et de connaître les lacunes des trois équipes, afin d’y remédier.

Quelles sont les dernières nouvelles du champion olympique Alaa Aboul-Qassem ?

— Habituellement en Egypte, les champions ne bénéficient pas de l’intérêt qu’ils méritent. Ils sont déçus par la négligence qu’ils subissent de la part des responsables. Mais lorsque Alaa a remporté sa médaille olympique à Londres, le président de la fédération, Tamer Zein Alaeddine, lui a accordé une grande attention. En 2014, Alaa a achevé son traitement aux Etats-Unis car il souffrait d’une blessure aux épaules qui s’est aggravée à Londres. Actuellement, il est en très bonne forme. Il s’entraîne actuellement dans un club français avec lequel il dispute de grands tournois en Europe, ce qui lui permet d’améliorer sa technique de jeu et d’acquérir de l’expérience. La fédération assume les frais de son entraînement en France. Il a réalisé une bonne saison 2015 avec deux médailles d’or aux Jeux africains, une en individuel et l’autre par équipe. En fait, on compte beaucoup sur Alaa pour rééditer son exploit olympique.

— Comment évaluez-vous le niveau de la sélection ? Et quelles sont ses chances à Rio ?

— Je pense que la sélection possède actuellement des escrimeurs talentueux qui peuvent rééditer l’exploit d’Aboul-Qassem. Mais ils ont besoin d’une formation solide pour acquérir plus d’expérience. On compte beaucoup sur la sélection de fleuret qui est la plus forte. Les meilleurs actuellement sont Alaa Aboul-Qassem et Tareq Fouad. C’est leur deuxième participation olympique, et ils sont les plus expérimentés de la sélection.

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