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Coronavirus : Une urgence de santé publique de portée internationale

(Al-Ahram Hebdo avec AFP), Lundi, 03 février 2020

Le nombre de décès de cas avérés de coronavirus en Chine ne cesse d’augmenter, tout comme celui des pays touchés. L’Egypte est en passe de rapatrier ses citoyens et prépare des mesures de confinement.

Coronavirus  : Une urgence de santé publique de portée internationale

Dans l’ensemble de la Chine, le nombre total des décès enregistrés liés au coronavirus a dépassé les 300 cas, tandis que le nombre d’infections confirmées a dépassé, dimanche, 14 300, selon la Commission nationale de la santé. Près de 150 infections par le coronavirus sont signalées dans plus de 20 autres pays, de l’Asie et du Pacifique à l’Europe et à l’Amérique du Nord.

L’épidémie semble être partie en décembre dernier d’un marché de Wuhan, une métropole chinoise placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier. Cette ville et sa région, soit quelque 56 millions d’habitants, sont coupées du monde par un cordon sanitaire. Dans un contexte de forte inquiétude à l’étranger, les évacuations d’étrangers de Wuhan se poursuivent. La compagnie aérienne nationale égyptienne Egyptair a annoncé, jeudi, la suspension des vols entre l’Egypte et la Chine.

Les vols entre l’Egypte et Hangzhou, dans l’est de la Chine, ont été suspendus à partir du 1er février, tandis que ceux à destination de Pékin, la capitale, et de Guangzhou, au nord-ouest de Hong Kong, ont été suspendus à partir du 4 février jusqu’à nouvel ordre, a déclaré Egyptair dans un communiqué. Par ailleurs, un porte-parole du ministère égyptien de la Santé a déclaré qu’aucun cas de nouveau coronavirus n’avait été enregistré en Egypte. Il a noté que les personnes venant de Chine ou de tout autre pays ayant enregistré des cas seraient confinées dans un établissement de santé pendant 14 jours.

L’Egypte entend par ailleurs rapatrier quelque 400 Egyptiens de la ville chinoise de Wuhan, a annoncé le gouvernement égyptien. Le ministère de l’Aviation civile a affrété un avion à cet effet, le gouvernement chinois ayant approuvé une demande de l’Egypte d’évacuer tous les Egyptiens qui souhaitent quitter Wuhan. Les Egyptiens de Wuhan souhaitant quitter la ville ont été invités à contacter l’ambassade d’Egypte en Chine.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait décrété, jeudi, que l’épidémie du nouveau coronavirus apparu en Chine constitue « une urgence de santé publique de portée internationale ». « Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. En dépit de la déclaration d’alerte internationale, l’organisation a toutefois estimé qu’il n’y avait pas lieu de limiter les voyages et les échanges commerciaux avec la Chine.

Traitement des symptômes

Si on en apprend un peu plus chaque jour sur l’épidémie partie de Chine, de nombreuses inconnues empêchent encore de déterminer son degré de gravité à l’échelle mondiale. Au niveau des symptômes, tous les patients avaient une pneumonie (pour les trois-quarts, les deux poumons étaient touchés), la plupart avaient de la fièvre et toussaient, et un tiers souffrait d’essoufflement. Il n’existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, et la prise en charge médicale consiste à traiter les symptômes, dont la fièvre.

La gravité de l’épidémie dépendra de « l’interaction» de deux facteurs: « le niveau de transmission du virus et sa dangerosité », a déclaré, mercredi 29 janvier, Michael Ryan, directeur des programmes d’urgence de l’OMS. « Un virus relativement peu agressif peut toutefois faire de gros dégâts si beaucoup de gens le contractent », a-t-il ajouté. Selon l’OMS, l’épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère, famille à laquelle appartient le nouveau virus) avait fait 774 morts dans le monde sur 8 096 cas en 2002-2003, avant d’être jugulée, soit un taux de mortalité de 9,5 %.

La période d’incubation (durée entre l’infection par le virus et l’apparition des premiers symptômes) est située par l’OMS entre deux et dix jours en moyenne. Selon une étude, elle est de l’ordre de 5,2 jours en moyenne et varie fortement en fonction des patients. De précédents travaux réalisés aux Pays-Bas évoquaient une moyenne de 5,8 jours. Le fait que l’estimation soit préliminaire et « imprécise » justifie « une période d’observation ou de quarantaine de 14 jours pour les personnes exposées », écrivent les chercheurs chinois.

L’épidémie de Sras avait été endiguée en quelques mois grâce à une grosse mobilisation internationale. De strictes mesures d’hygiène (dont le port de masques) et des dispositifs d’isolement et de quarantaine ont été mis en oeuvre actuellement en Chine .

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