Vendredi, 29 mars 2024
Al-Ahram Hebdo > Au quotidien >

Hadj Ahmad Mohamad : « La classe moyenne tente de limiter ses achats »

Mardi, 02 avril 2013

Hadj Ahmad Mohamad, propriétaire d'un petit supermarché à Madinet Nasr, affirme que les ménages achètent moins et en plus petite quantité. Ils ont aussi fait une croix sur les produits les plus chers.

Al-Ahram Hebdo : Avez-vous remarqué un véritable changement dans les dépenses consacrées à la nourriture des familles ces derniers mois ?

Hadj Ahmad Mohamad : Evidemment, oui. Je travaille dans un quartier habité par la classe moyenne. Mes clients appartiennent donc à cette catégorie de personnes dont le budget a été fortement revu à la baisse, surtout l’année dernière. Cette couche tente tant bien que mal de limiter ses achats. De plus en plus, elle se contente d’acheter les denrées alimentaires de première nécessité : le riz, les pâtes, le lait, les oeufs et les détergents. De plus, les quantités achetées ont été réduites. Au lieu d’acheter deux boîtes de fromage, beaucoup de familles en prennent désormais une par semaine. Les boîtes d’oeufs ont été réduites de moitié. De même, concernant les détergents, les gens en achètent un demi-kilo au lieu d’un sachet de trois kilos.

— Y a-t-il des produits que vous avez arrêté de vendre suite à la baisse de la demande ?

— Oui, surtout certains fromages importés dont les prix sont élevés, quelques espèces de poissons frais ainsi que les viandes emballées et préparées tels les burgers, les croquettes, les steaks et les escalopes panées. Le seul fromage importé que l’on puisse encore se permettre est le fromage bleu car son prix reste encore abordable. Certaines personnes continuent à en acheter mais en forme de pièce triangulaire à 8 L.E. alors qu’il n’y a pas si longtemps, elles le prenaient au kilo.

— Pensez-vous que les petites épiceries aient tiré profit de cette crise aux dépens des grands supermarchés ?

— Peut-être, mais dans une certaine mesure. Au moment des grandes crises, le client a tendance à acheter ses produits alimentaires chez l’épicier du coin car dans les grandes surfaces, les tentations sont plus grandes. L’épicier ne vend que les denrées essentielles, ce qui ne risque pas de nuire trop fortement au budget des clients. On essaie de présenter également des offres spéciales. Le problème est que nous sommes paralysés par l’inflation : les prix ne cessent de flamber.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique