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Sandra Samir : je n’aurais pas atteint ce classement en comptant sur la Fédération

Marianne Youssef, Mardi, 04 mars 2014

Sandra Samir, 16 ans, est la première ten­niswoman égyp­tienne à se clas­ser 13e au clas­sement mondial junior (WTA). Une performance exceptionnelle qui augure d’un avenir prometteur.

Al-ahram hebdo : A 16 ans, vous avez pu vous classer 13e au classement mon­dial junior. Comment évaluez-vous cette performance ?

Sandra Samir : J’ai pu en deux années améliorer rapidement mon classement mondial. En janvier 2013, j’étais classée 88e WTA junior. Après six mois, j’ai pu passer de la 88e place à 54e WTA. Deux mois après, j’étais classée 38e. Ensuite, j’ai atteint la 13e place WTA car depuis le début de la saison, j’ai par­ticipé à de grands tournois comme l’Open d’Australie, l’US Open, Roland Garros et Wimbledon. Lors de ces tournois, j’ai réussi à atteindre le deuxième tour. En décembre der­nier, j’ai pu parvenir à la finale du tournoi Eddie Herr aux Etats-Unis. Le dernier tournoi était les Championnats d’Afrique juniors qui se sont achevés la semaine dernière au Maroc où j’ai remporté le titre. Je suis fière de cette performance. Atteindre ce classement à ce jeune âge est une première pour une jeune tenniswoman égyptienne. Je suis également la première joueuse à avoir participé, à l’âge de 15 ans, avec la sélection dames aux diffé­rents tournois grâce à mes bons résultats.

— Comment avez-vous réalisé ces exploits ?

— Ce niveau est le fruit d’une préparation intense depuis que j’ai 14 ans. Depuis 2010, je m’entraîne plusieurs mois par an sous la hou­lette de l’Américain William Armeson. Grâce à lui, j’ai fait des progrès. J’ai pu améliorer ma condi­tion physique qui est l’un des points importants distinguant les tenniswo­men étrangères. Depuis 2013, je m’entraîne à l’académie Advantage Academy en Californie aux Etats-Unis qui appartient à l’entraîneur égyptien Mahmoud Karim. Ce qui m’a permis de m’entraîner aux Etats-Unis et de poursuivre mes études secondaires selon le système améri­cain par correspondance. Dès les premiers entraînements dans cette académie, on a constaté des amélio­rations. J’ai travaillé avec mon nou­vel entraîneur sur la volée et le revers qui étaient des points faibles pour moi. J’ai pu également amélio­rer la vitesse et la technique de jeu. Par ailleurs, mon père qui me spon­sorise m’a beaucoup aidée. C’est lui qui assume tous les frais de mon entraînement et des grands tournois auxquels je participe à l’étranger. A vrai dire, je n’aurais pas atteint ce bon classement en comptant sur la Fédération égyptienne de tennis, car elle n’a pas les moyens de financer mon entraînement et les grands tour­nois auxquels je participe.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tennis ?

J’ai fait mes débuts au club Al-Seid à Doqqi, au Caire. J’ai com­mencé à pratiquer le tennis à l’âge de 5 ans par passion suivant les pas de ma grande soeur. A 8 ans, j’ai rejoint l’école de tennis du club Al-Seid, et j’ai commencé à participer aux Championnats des clubs, où j’ai réa­lisé une bonne performance. Grâce à mes résultats satisfaisants, j’ai rejoint la sélection juniors à l’âge de 12 ans. En 2009, j’ai commencé à réaliser des succès. J’ai décroché la première place aux Championnats arabes de Tunisie en individuel et en double. Le vrai exploit est arrivé en 2011 quand j’ai atteint le stade des quarts de finale au tournoi Orange Ball et Eddie Herr aux Etats-Unis.

— En quoi consistera votre pro­gramme d’entraînement après ce succès ?

— A la fin de cette année, je vais rejoindre la sélection dames. Je dois donc m’entraîner selon un système professionnel, puisque je vais dispu­ter des tournois plus difficiles. Je vais poursuivre mon programme d’entraînement avec Mahmoud Karim. L’entraînement sera plus intensif. Mon objectif est d’amélio­rer ma condition physique car mon entraîneur affirme que la bonne pré­paration physique distingue les autres tenniswomen des Egyptiennes qui manquent d’entraînement malgré le talent. Je vais également travailler pour améliorer les techniques de vitesse et de force qui sont très importantes.

— Quels sont vos objectifs pour la période à venir ?

— Mon rêve est de devenir une joueuse professionnelle. Pour ce faire, je dois donc beaucoup tra­vailler. Pour l’avenir proche, je sou­haite réaliser une bonne perfor­mance dans l’un des grands tour­nois, comme l’US Open en sep­tembre prochain. Je disputerai aussi plusieurs tournois Future et Challenger en Allemagne et en France. Mon rêve à long terme est d’intégrer le classement mondial dames et de réaliser un bon classe­ment pour être la première ten­niswoman égyptienne à réaliser un tel exploit à un si jeune âge.

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