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Une discipline qui attire les Egyptiens

Marianne Youssef, Mercredi, 17 octobre 2012

L’Egypte accueille du 18 au 20 octobre prochain le Championnat de la World Wrestling Entertainment (WWE). Une première en Egypte pour ce sport qui commence à attirer plus de fans au cours de ces dernières années.

Une discipline
Sheamus, star de la WWE, est en Egypte pour un spectacle de trois jours.

Après son grand succès réalisé en février 2012 aux Emirats, où plus de 16 000 fans ont emballé le complexe international de tennis dans la ville de Zayed Sports, le stade du Caire, avec une capacité de 20 000 spectateurs, accueille le Championnat de la WWE pour 3 jours consécutifs, du 18 au 20 octobre. C’est la première fois que se déroulent en Egypte ces spectacles de lutte professionnelle (le catch) qui ont commencé à passionner des milliers de fans égyptiens et arabes. Cet événement, qui a été reporté pour cette année à cause des événements de la révolution, est organisé par l’entreprise américaine WWE en coopération avec la compagnie Creative Design, le promoteur égyptien. Datant de 1963, la WWE est l’un des plus grands noms spécialisés actuellement dans l’organisation des spectacles de lutte professionnelle au monde. Elle attire 14,4 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis, en diffusant ses émissions en une trentaine de langues dans plus de 145 pays.

Lors de cette exhibition, les champions de lutte professionnelle présentent des spectacles où ils montrent leurs performances sportives sous forme de galas théâtraux. 11 catcheurs (10 hommes et une femme) y participent, dont les plus fameux sont le catcheur irlandais Sheamus, le catcheur ghanéen Kofi Kingston, le Mexicain Alberto Del Rio, les Américains Zack Ryder, Dolph Ziggler et Big Show, et la catcheuse canadienne Natalya. Ces noms sont tous des champions de la WWE. Ils ont un palmarès plein de titres. Le vrai absent de ce spectacle est la superstar américaine John Cena, le plus connu de la WWE et le seul à remporter 12 titres mondiaux au cours de sa carrière. Cette absence est due à une opération qu’il vient de subir aux bras.

En fait, Le Caire est la troisième ville arabe à accueillir cet événement majeur après le Qatar en 2011 et Dubaï en février 2012. « Le grand succès réalisé au Qatar et à Dubaï a encouragé les responsables de la WWE à organiser un tel événement en Egypte. La tournée de la WWE renferme aussi 3 autres pays arabes tels que le Maroc et la Tunisie », assure Essam Al-Cheikh, directeur de la compagnie Creative Design. Il ajoute que les billets de l’exhibition, qui varient entre 3 000 L.E., 2 500 L.E., 1 500 L.E. et 250 L.E. ont été tous épuisés dès leur mise en vente à la mi-septembre dernier. « On ne s’attendait pas à ce que les fans de catch soient aussi nombreux en Egypte. Les 3 000 billets mis en vente durant la première semaine ont été épuisés dans quelques jours, créant ainsi un marché noir où le billet se vend à 4 000 L.E. », note-t-il.

Un engouement qui augmente

Une discipline

Bien que la lutte professionnelle n’ait ni pratiquants, ni fédération en Egypte, ni considérée comme une discipline olympique, l’organisation de ces spectacles au Caire est une preuve de sa popularité. En fait, la WWE a commencé à attirer les Egyptiens, toutes classes et âges confondus. Les enfants, les jeunes, les employés et les hommes d’affaires suivent les fameux catcheurs sur les chaînes satellitaires dans les foyers, les cafés et les clubs sportifs. Ces chaînes diffusant le catch ont joué un rôle majeur dans la propagation de cette forme de spectacle au Moyen-Orient et dans l’extension de cette activité aux pays arabes. « La diffusion de ces chaînes a commencé au Moyen-Orient à partir de 1995 à travers une seule chaîne, TNT, qui diffusait les programmes de catch 24/24h. En 2005, ces chaînes ont augmenté pour atteindre 3 chaînes de plus. Actuellement, elles sont au nombre de 7 chaînes qui réalisent des taux d’audience très élevés, tels que Sky Sports, NT1et Time Sport Channel. La chaîne la plus récente est Halaba TV, la première chaîne en langue arabe diffusée sur Nile Sat au début de l’année en cours », assure Amr Al-Hennawi, responsable médiatique de la compagnie organisatrice.

Outre les chaînes satellitaires, les sites Internet de la WWE ont également joué un rôle majeur pour que les pays arabes accueillent avec admiration ces spectacles de lutte professionnelle. « Les récentes statistiques ont montré que le nombre de personnes dans les pays arabes qui ont accès aux sites de la WWE pour voir les vidéos et suivre les dernières nouvelles des stars a atteint environ 4 millions de personnes. On a également reçu des milliers de demandes de la part des fans arabes pour visiter leurs pays. c’est pour cette raison que la WWE a décidé d’organiser une tournée au Proche-Orient », explique Michael Weitz, coordonnateur médiatique de la WWE. Les jeux vidéo de catch pour enfants et adolescents ont joué également un rôle dans l’engouement de cette catégorie pour ce genre de sport non pratiqué en Egypte. Et d’ajouter : « Ces jeux ont commercialisé ce sport, uniquement connu aux Etats-Unis, dans les pays arabes. Voilà pourquoi enfants et adolescents sont passionnés par cet événement qui leur permet de voir en direct les superstars de la WWE ».

Ce sport tire également sa popularité du fait qu’il trouve ses origines dans la lutte gréco-romaine et la lutte libre, qui sont deux disciplines qui attirent de nombreux fans en Egypte. « Mais ce qui rend la lutte professionnelle très attirante est qu’elle se caractérise par un fort suspens dû aux coups très forts et aux prises basées sur la force et les manœuvres acrobatiques », assure Hassan Al-Haddad, ancien joueur de lutte et président adjoint de la Fédération égyptienne de lutte. Il ajoute que le grand engouement égyptien pour cette discipline pourrait encourager de nombreux lutteurs égyptiens de la pratiquer après la retraite. « Le champion olympique Karam Gaber avait annoncé qu’il avait reçu plusieurs offres de la WWE pour pratiquer le catch aux Etats-Unis. Il avait annoncé qu’il pratiquerait la lutte professionnelle après sa retraite. Cela pourrait sans doute encourager d’autres lutteurs pour faire de même, formant ainsi un bon nombre de pratiquants égyptiens », conclut-il.

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