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Mohamad Safouat : J’entends atteindre le top 100 dans quelques mois

Mirande Youssef, Mardi, 31 décembre 2013

Le tennisman Mohamad Safouat, 24 ans, vient d'intégrer le top 200. Entretien.

Mohamad Safouat
Mohamad Safouat.

Al-ahram hebdo : En 6 mois, vous avez pu améliorer votre classement mondial pour atteindre le top 200. Comment évaluez-vous cette per­formance ?

Mohamad Safouat : J’ai pu en trois mois passer de 245 ATP (Association de Tennis Professionnel) à 198. C’est pour moi un vrai exploit, je récolte les fruits de mon effort. En six mois uni­quement, j’ai pu réaliser cette excel­lente performance car en mai dernier, j’étais classé 340 ATP. C’est une pre­mière pour un tennisman égyptien d’atteindre le top 200 du classement ATP à ce jeune âge. En 1997, le seul égyptien qui ait réussi à atteindre le top 200 était le tennisman Tamer Al-Sawi, qui était 125 ATP. Mais j’espère faire mieux que lui. En fait, cette perfor­mance me permettra de participer aux JO de Rio de Janeiro 2016, l’un de mes rêves. Je participerai également aux grands tournois de la Fédération inter­nationale de tennis qui regroupent les tennismen professionnels du top 200.

— Comment avez-vous réussi à atteindre ce classement ?

— Cette amélioration est due à deux importantes raisons : le changement d’entraîneur il y a trois mois. Depuis 2008, je m’entraînais avec un entraî­neur espagnol, José Lido, à l’Académie Juan Carlos Ferro, l’une des presti­gieuses écoles de tennis en Espagne. Je m’entraînais 8 mois durant l’année dans cette académie, et le reste de l’an­née, je m’entraînais en Egypte avec mon entraîneur Mohamad Nabil. Mais depuis le mois d’octobre dernier, je m’entraîne avec l’entraîneur autrichien Martin Spoten. C’est mon sponsor, Wadi Degla, qui assume tous les frais financiers de mon entraînement. Sous sa houlette, l’entraînement a beaucoup évolué, ce qui a contribué à améliorer mon niveau. La deuxième raison : le nouvel entraîneur a fixé un nombre et un genre de tournois auxquels je devais participer. Ainsi, les trois derniers mois, j’ai disputé des tournois Challenger qui sont plus difficiles que le tournoi Future et qui accordent aux tennismen plus de points.

— Votre programme d’entraîne­ment va-t-il changer après ce classe­ment ?

— Oui, bien sûr. Plus le classement s’améliore, plus le niveau d’entraîne­ment s’améliore par la suite. Autrement dit, je dois m’entraîner selon un sys­tème professionnel, puisque je vais disputer des tournois plus difficiles qui réunissent des tennismen très bien clas­sés. Je vais travailler pour améliorer mon état physique. La bonne prépara­tion physique distingue les tennismen étrangers des Egyptiens qui manquent d’entraînement à ce niveau malgré le talent. Je m’entraîne quotidiennement au rythme de deux séances de 4 heures chacune. Je vais travailler également sur les techniques de vitesse et de force, qui sont très importantes. En outre, je vais me concentrer sur la volée et le revers aussi.

— Vous êtes le seul égyptien à avoir réalisé une telle performance. A Quels problèmes font face les autres joueurs et qui les empêchent de progresser comme vous ?

— Il faut noter avant tout que la Fédération fait de son mieux pour aider les tennismen égyptiens à pro­gresser et à intégrer le classement mondial. Par exemple, elle a organisé depuis janvier 2013 le Championnat international de Charm Al-Cheikh, l’un des tournois Future, afin d’aider les tennismen à récolter un bon nombre de points sans se déplacer à l’étranger. Mais le manque des moyens financiers est un handicap pour les tennismen égyptiens. Le sponsoring est un vrai problème, car les hommes d’affaires ne sont pas enclins à dépenser de l’ar­gent pour ce sport qui ne rapporte rien et qui n’est pas populaire en Egypte comme le foot par exemple. Dans mon cas, c’est par chance que le président du club Wadi Degla, Khaled Al-Chawarbi, a décidé de me sponso­riser depuis 2008 pour dix ans, vu mes bons résultats. Mon cas prouve que les tennismen égyptiens peuvent amélio­rer leur niveau si on leur donne les moyens.

— Quels sont vos objectifs pour la période à venir ?

— J’entends poursuivre ma progres­sion et atteindre le top 100 dans quelques mois. Je dois donc beaucoup travailler cette saison pour améliorer mon classement. Cela nécessite plus de concentration et d’efforts. Mais pour l’avenir proche, j’aspire à réaliser une bonne performance aux tournois auxquels je vais participer. Au mois de janvier, je disputerai deux tournois très importants, à savoir le tournoi Grand Shlem (l’Open d’Australie). En février, je participerai à un tournoi Challenger en Allemagne.

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