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Lutte : la voie des JO est ouverte

Mirande Youssef, Lundi, 16 septembre 2013

Exclue des disciplines olympiques en février, la lutte vient d'être rétablie par le Comité International Olympique (CIO), et sera présente aux JO de Tokyo, en 2020. Une décision accueillie avec satisfaction par l'Egypte.

Lutte
Les prochains JO verront la naissance d'autres stars comme Karam Gaber.

Les amateurs de lutte sont satisfaits. Après avoir été exclue en février dernier de la liste des disciplines olympiques, la lutte retrouve sa place et sera présente aux Jeux de Tokyo en 2020. Réunis à Buenos Aires, la capitale argentine, les membres du CIO ont largement voté pour la réintégration de ce sport devenu olympique en 1896, par 49 voix favorables sur 95. Ils ont préféré la lutte au base-ball, qui a recueilli 24 voix, ou le squash, qui en a réuni 22. Même si la lutte n’est pas aussi médiatisée que les autres sports de combat, elle est pratiquée par plus de 55 millions de personnes dans le monde, réparties dans 180 pays. La décision de l’exclure des Jeux avait suscité stupeur et indignation parmi les amateurs de cette discipline, surtout dans les pays où la discipline est très pratiquée comme les Etats-Unis, la Russie, l’Iran, la Hongrie, et dans certains pays africains comme l’Egypte, le Sénégal, Madagascar, le Niger et le Burkina Faso.

Pour l’Egypte, le maintien de la lutte en tant que discipline olympique est une vraie aubaine, car la plupart des médailles olympiques égyptiennes proviennent de ce sport qui jouit d’une grande popularité. « L’exclusion de la lutte aurait fortement affecté l’Egypte, qui compte sur cette discipline pour remporter des médailles. Parmi les 23 médailles olympiques obtenues par l’Egypte tout au long de son histoire, 7 ont été obtenues en lutte », rappelle Mohamad Mahmoud, membre de la Fédération égyptienne de lutte. Les lutteurs égyptiens ont toujours obtenu d’excellents résultats aux JO. Le plus connu est le lutteur gréco-romain Karam Gaber, qui avait remporté une médaille d’or aux Jeux d’Athènes 2004 dans la catégorie des 96 kg. Il a aussi décroché une médaille d’argent aux JO de Londres en 2012, dans le groupe des 84 kg. En Egypte, la lutte est un sport respectable et compte quelque 10 000 pratiquants. « L’Egypte est très bonne dans les sports de combat en général, comme le judo, ajoute Mohamad Mahmoud. Mais elle se distingue particulièrement en lutte, un sport basé sur la force physique et le talent plus que sur la technique ».

La présence de la lutte aux JO met au défi la Fédération pour trouver la relève à la génération actuelle de lutteurs. L’avenir de la vedette Karam Gaber est incertain. Gaber est en colère contre la Fédération qui n’a pas pris en charge les frais d’une opération chirurgicale qu’il devait subir à l’épaule après son retour des Jeux de Londres. Même chose pour Mohamad Abdel-Fattah (Bougui), champion du monde 2006, qui est sur le point d’achever sa carrière sportive. Sous la présidence de Hassan Haddad, la nouvelle Fédération élue en 2012 a mis au point un plan échelonné sur 4 ans pour promouvoir de nouvelles stars.

Lutte
Les prochains JO verront la naissance d'autres stars comme Karam Gaber.

« D’ici aux 2 prochains JO, notre but est de fournir aux lutteurs des saisons riches en compétitions et des programmes intensifs de stages à l’étranger et en Egypte, explique Mohamad Mahmoud. L’objectif de ce plan est d’aider les lutteurs à acquérir de l’expérience. Car en lutte, c’est l’expérience qui fait la différence ». Selon lui, la sélection possède plusieurs jeunes lutteurs talentueux qui peuvent prendre la relève, tels le lutteur gréco-romain Tareq Abdel-Salam (74 kg), médaillé de bronze aux Mondiaux juniors de Bulgarie en août 2013, et Haytham Mahmoud (55 kg, lutte gréco-romaine), médaille d’or aux Jeux Méditerranéens de juin 2013. Au total, l’Egypte a rapporté 11 médailles en lutte de ces Jeux méditerranéens, ce qui fait de ce sport la 2e discipline la plus primée en Egypte, après l’haltérophilie.

Médailles remportées par l'Egypte en lutte gréco-romaine

— Londres, 2012 : Karam Gaber, argent (moins de 84 kg).

— Athènes, 2004 : Karam Gaber, or (moins de 96 kg).

— Rome, 1960 : Osmane Sayed, argent (moins de 52 kg).

— Helsinki, 1952 : Abdel-Rached, bronze (57 à 62 kg).

— Londres, 1948 : Ali Mahmoud Hassan, argent (52 à 57 kg), Ibrahim Orabi, bronze (79 a 87 kg).

— Amsterdam, 1928 : Ibrahim Moustapha, or (75 à 82,5 kg).

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