Abdel rahmane orabi (81 kg) est le seul boxeur égyptien à avoir décroché son ticket olympique en remportant l’or aux Championnats d’Afrique qui se sont déroulés à Dakar, au Sénégal, du 20 au 29 février. Les 6 autres boxeurs égyptiens participants ont raté leur qualification pour Tokyo. Au final, la moisson de la sélection égyptienne de boxe fut bien maigre : une médaille d’or, une médaille de bronze et une 6e place dans le tableau final.
Le Maroc, l’Algérie et le Cameroun ont respectivement décroché la première, la deuxième et la troisième places dans ce Championnat africain auquel ont participé 54 pays africains.
Du côté égyptien, la médaille d’or est l’oeuvre de la star de la sélection Abdel Rahmane Orabi (81 kg), et la médaille de bronze celle de Youssef Karar (91 kg) sans pouvoir toutefois composter son ticket olympique, car seuls les deux premiers ont le droit d’aller à Tokyo. Quant aux autres boxeurs, ils ont été éliminés dès les tours préliminaires.
Avec ce bilan négatif, l’Egypte n’a pu qualifier qu’un seul boxeur, soit un nombre très inférieur à l’objectif de la fédération qui était de qualifier au moins 4 boxeurs. « On visait le même nombre de boxeurs qualifiés aux JO de Rio 2016 », explique Abdel-Aziz Ghoneim, président de la Fédération égyptienne de boxe.
Selon le système qualificatif imposé par la Fédération internationale de boxe, seuls les 3 premiers boxeurs au maximum pour les catégories de poids de 52 kg, 57 kg, 63 kg, 69 kg et 75 kg peuvent se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. Pour les poids de 81,91 kg et plus, seuls les deux premiers ont le droit de se qualifier. L’Egypte a participé avec 7 boxeurs, à savoir Mohamad Galal, (52 kg), Sabri Gamal, (57 kg), Omar Al Awadi, (69 kg), Ahmad Hossam, (75 kg), Abdel Rahmane Orabi, (81 kg), Youssef Karar, (91 kg), et Yousry Rezq, (+91kg).
Orabi, le seul au niveau
Orabi a fait un parcours sans faute lors de ces Championnats d’Afrique en battant tous ses adversaires. En quarts de finale, il a vaincu l’Ethiopien Seyfen Kebedge Kasto. En demi-finale, c’est le Ghanéen Shakul Samed qui a flanché. Et en finale, il a remporté le match après le retrait de l’Algérien Mohamad Houmri qui a été gravement blessé à son oeil gauche lors de son dernier match.
Ce résultat est considéré comme étant le plus négatif dans l’histoire de la discipline qui a été témoin de grandes victoires lors des deux dernières décennies. Un résultat qui affiche la régression du niveau des boxeurs égyptiens. Au début des années 2000, l’Egypte comptait parmi les meilleures nations du monde dans cette discipline avec Cuba et la Russie. C’était l’âge d’or de la boxe égyptienne qui avait réalisé un exploit aux JO d’Athènes 2004, avec 3 médailles olympiques, une d’argent et 2 de bronze.
« Il faut préciser que la compétition était très dure, surtout que le niveau des boxeurs africains a nettement progressé. Les boxeurs algériens, marocains, camerounais et congolais sont de très haut niveau », explique Saïd Hassan, directeur technique de la sélection, en ajoutant que les 6 athlètes, à part Abdel Rahmane Orabi, qui ont participé font partie de la nouvelle génération (18 à 22 ans). « La fédération prépare cette nouvelle génération depuis 2015 pour prendre la relève et fait un travail de fond avec ces jeunes boxeurs depuis qu’ils sont cadets. D’autant que Abdel Rahmane Orabi, 31 ans, est le seul boxeur professionnel restant et il arrêtera le jeu d’ici quelques années. Mais le problème est que les boxeurs actuels manquent d’expérience et ils n’étaient pas à la hauteur des autres boxeurs africains plus expérimentés », ajoute Saïd Hassan.
Selon lui, la sélection a été affectée par le départ en 2017 d’une autre star de la sélection, Hossam Bakr. Ce boxeur a un palmarès très brillant au niveau africain et international. Il a raflé une médaille de bronze aux Mondiaux 2015. Bakr a été choisi plusieurs fois par la Fédération internationale de boxe pour disputer la Ligue professionnelle de boxe APB en raison de son bon classement mondial. Il a été classé 7e aux JO de Rio 2016.
Orabi était donc le seul favori pour une médaille à ces Championnats vu qu’il est le boxeur le plus âgé et le plus expérimenté de la sélection. Ayant dû stopper la compétition pendant un temps, il a fait un très bon retour en 2018 sur la scène internationale en raflant une médaille d’or aux Jeux méditerranéens de Tarragona. En 2016, il a raflé l’or et le titre du meilleur boxeur dans le cadre du tournoi des Gants d’or qui regroupe les meilleurs de chaque catégorie.
Les boxeurs égyptiens qui ont raté les éliminatoires africaines qualificatives ont une autre chance de qualification au travers d’un tournoi mondial (mini-championnat du monde) organisé du 13 au 24 mai 2020 à Paris. Une chance très minime vu la dureté de la compétition dans les tournois mondiaux.
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