Jeudi, 25 avril 2024
Al-Ahram Hebdo > Sports >

Aya Medany, le rêve des 4es JO

Doaa Badr, Mardi, 09 octobre 2018

Après une longue période d’arrêt, la meilleure pentathlonienne égyptienne, Aya Medany, fait son retour, mais cette fois en escrime.

Aya Medany, le rêve des 4es JO

Le nom de l’athlète égyptienne Aya Medany devient un symbole pour le sport féminin en Egypte. Cette jeune femme a bouleversé des anciennes coutumes égyptiennes comme celle d’arrêter la carrière sportive après le mariage et surtout après la maternité. Après une longue carrière pleine de succès en pentathlon moderne, elle décide d’arrêter le jeu en 2012 suite à sa mauvaise performance aux Jeux Olympiques (JO) de Londres. Elle se marie et elle devient vite mère. « J’ai arrêté le jeu après mon échec aux JO de Londres 2012. A l’époque, j’étais dans un très mauvais état psychologique, car j’estimais m’être donnée à fond pour réaliser mon rêve de monter sur le podium olympique. Malheureusement, j’ai raté cet objectif. Ainsi, j’ai décidé d’entamer une nouvelle étape dans ma carrière. Je me suis concentrée sur mon travail en tant que professeure à l’Académie maritime. J’ai été élue membre au conseil d’administration de mon club Al-Chams. J’ai aussi fait des études. J’ai reçu le prix de la meilleure sportive africaine. Le plus important, c’est que je me suis mariée et j’ai eu un enfant », confie la jeune femme.

Mariée et jeune maman, la meilleure pentathlonienne égyptienne reprend du service en 2015 essayant de se qualifier pour les JO de Rio de Janeiro 2016 en pentathlon moderne. « Je voulais réaliser mon ancien rêve : remporter une médaille olympique. Par conséquent, j’ai pris la décision de reprendre du service. J’étais vice-championne du monde 2008, 7e aux JO de Beijing 2008, championne du monde junior à plusieurs reprises et championne d’Afrique de toutes les éditions que j’ai disputées », souligne la jeune maman qui ne parvient pas cette fois-ci à réaliser son rêve.

Un second retour

Elle se consacre donc une autre fois à sa carrière administrative, devenant membre du comité des athlètes au Comité olympique international, présidente du comité des athlètes à la Fédération internationale de pentathlon moderne et membre au conseil d’administration de mon club Al-Chams. « J’ai assisté aux JO 2016 pour les élections du comité des athlètes. En me trouvant une autre fois au milieu de l’atmosphère olympique, le rêve de disputer les JO en tant qu’athlète m’a contrôlée. Donc, j’ai décidé de retourner au jeu une autre fois, mais cette fois dans une discipline différente, l’escrime (épée) une des épreuves du pentathlon », dit la jeune sportive.

Au début de l’année 2017, Aya Medany commence à pratiquer l’escrime à son club Al-Chams. « Au début, j’avais un grand problème : mon lourd poids à cause de la grossesse. Donc, j’ai commencé un entraînement physique afin de retrouver mon poids habituel », souligne-t-elle. Au début de l’année, elle était hors du classement égyptien, mais à la fin de l’année, elle a occupé la 5e place, après avoir remporté une médaille d’argent et une de bronze en Coupe d’Egypte et la 5e place aux Championnats d’Afrique. Cette année, elle démarre beaucoup mieux la saison, avec un trop plein de force et de concentration.

Aya Medany, le rêve des 4es JO
Aya Medany sur le podium avec son fils Younes.

L’année débute avec deux médailles de bronze dans les étapes de la Coupe d’Egypte, puis se poursuit avec une médaille d’or au tournoi de NAS au Ramadan, (3e place au classement égyptien). Elle réalise ensuite un grand saut et prouve qu’elle mérite d’être le numéro 1 égyptien : elle décroche deux médailles d’or, en épée individuel et épée par équipe, aux Championnats d’Afrique d’escrime qui se sont déroulés en juin dernier en Tunisie. Le titre africain lui permet d’occuper la première place au classement égyptien. « J’ai pu réaliser cette performance grâce au soutien de mon entourage, surtout ma famille, mon mari et mon fils. Le président de la Fédération égyptienne d’escrime, Abdel-Moneim Al-Husseiny m’a beaucoup encouragée et encore mes coéquipiers, surtout le médaillé olympique Alaeddine Aboul-Qassem », affirme la jeune escrimeuse.

Il y a une semaine, la jeune championne fait ses preuves encore une fois en remportant la médaille d’or à la Coupe d’Egypte. « Cette médaille est très précieuse, d’une part, j’ai confirmé mon niveau, et d’autre part, j’ai réalisé ma première médaille d’or en Egypte et c’était en présence de mon fils qui est monté sur le podium avec moi. Aujourd’hui, il comprend l’importance de ce que je fais », confie la jeune maman avec émotion.

Après avoir disputé 3 éditions des JO en pentathlon moderne en 2004, 2008 et 2012, Aya Medany rêve de participer à ses 4es JO, mais cette fois en escrime. « La chance de me qualifier pour les JO de Tokyo 2020 est très limitée, surtout en compétition par équipe. En individuel, je dois remporter le titre africain et me classer parmi les 16 premiers, ou bien être la première Egyptienne au classement de la Fédération internationale pour disputer un tournoi zone (ndlr : elle occupe la 35e place au classement mondial). Afin de réaliser mon rêve et de participer aux JO, je dois disputer un grand nombre de compétitions internationales afin d’acquérir de l’expérience et des points pour améliorer mon classement mondial. C’est pourquoi je cherche un sponsor, puisque la Fédération égyptienne ne possède pas les moyens financierss pour réaliser cela », indique Aya. Et de conclure : « Mais je ne cesse pas de rêver ».

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique