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La relance d’Ahli

Karim Farouk, Mardi, 31 juillet 2018

En décrochant deux victoires consécutives face à l’équipe botswanaise de Township Rollers (3-0 au Caire et 1-0 à Gaborone les 17 et 28 juillet), Ahli confirme sa relance en Ligue d’Afrique et booste ses chances de qualification aux quarts de finale. Début réussi pour le nouvel entraîneur Patrice Carteron, même si le rendement laisse encore à désirer.

La relance d’Ahli
(Photo : Ibrahim Mahmoud)

Le roi d’Afrique s’est enfin réveillé en Ligue des champions. Suite à un début catastrophique qui l’a vu chuter au fond de son groupe A, Ahli, détenteur du record de 8 titres de champion d’Afrique, a retrouvé ses habitudes et enchaîné les victoires pour se situer en place de favori pour une qualification aux quarts de finale de la compétition élite du continent. Déjà vainqueurs face au champion botswanais Township Rollers 3-0 au Caire le 17 juillet, les Rouges sont rentrés victorieux de leur sortie à Gaborone 1-0 grâce à une tête du nouveau défenseur malien de l’équipe, Salif Coulibaly, à la 81e minute. Cette précieuse victoire a propulsé l’équipe à la deuxième place du groupe avec 7 points, juste derrière le leader tunisien de l’Espérance (10 points) et bien devant les Ougandais de Kampala City FC et les Rollers qui comptent 3 points chacun. « Nous avons gagné dans des circonstances très difficiles en raison de la pelouse et de l’arbitrage, sans parler des conditions d’hébergement de la part de notre hôte qui a violé tous les règlements de la CAF. Mais nous avons réalisé l’essentiel et décroché 3 points très importants qui nous ont mis dans une bonne position pour avancer au second tour », a dit l’entraîneur adjoint d’Ahli, Mohamad Youssef, suite au match.

Le chapitre Carteron commence donc bien : 2 matchs, 2 victoires sans panache, mais pas sans mérite. Embauché en juin dernier, le technicien français Patrice Carteron n’avait pas eu de large espace de temps pour préparer son équipe ni de leur appliquer ses méthodes. Ainsi, il a pris le choix logique de ne pas faire de changements révolutionnaires dans le dispositif de l’équipe, championne d’Egypte il y a à peine quelques mois. « Le match était très difficile, surtout après le retour des joueurs internationaux de la Coupe du monde. Mais les joueurs ont montré un grand caractère et une grande qualité, et je suis heureux qu’on ait gagné avec le moindre effort », avait-il dit suite à la première victoire face à Township Rollers.

Carteron, ancien entraîneur du Mali, du TP Mazembe et Wadi Degla, a gardé le même système de jeu avec un schéma de 4-2-3-1 et presque le même personnel. Les Rouges n’ont pas pu faire de recrutement doré cet été en raison du nouveau club Pyramids FC, soutenu par de riches investisseurs saoudiens, qui a dominé le marché des transferts. Pourtant, le technicien français a insisté au recrutement de Coulibaly, un grand défenseur de 1,90 m, pour combler une lacune dans son compartiment défensif.

Les balles aériennes constituaient un cassetête pour les Rouges depuis un bon moment avec Saad Samir (1,85 m) et Ayman Achraf (1,76 m), composant le duo de la charnière centrale. Carteron a tué cette menace en alignant Coulibaly (30 ans) immédiatement dans son onze de départ à la place d'Achraf, et ce n’était que quelques jours après qu’il fut récompensé pour sa confiance. « Il a fait bonne impression dans son début avec Ahli. Il possède une bonne vision de jeu, se déplace bien dans la zone et il a donné une solution au problème des balles aériennes grâce à sa grande taille. Coulibaly possède aussi une grande expérience, et c’est ce qui l’aidera à s’adapter vite au rythme dans l’équipe », a déclaré Waël Gomaa, ancien défenseur d’Egypte et d’Ahli.

Manque d’harmonie et de créativité

L’autre casse-tête à résoudre pour Carteron, c’est d’essayer de trouver la lueur de l’équipe perdue depuis plusieurs mois. En effet, Ahli semble avoir perdu sa boussole depuis le départ de son chef d’orchestre Abdallah Al- Saïd en avril dernier. Les dernières victoires n’ont pas pu cacher la pâle figure de l’équipe qui manque d’harmonie et de créativité. Ahli n’est plus la bête noire qui exerce une pression étouffante sur ses adversaires, mais plutôt une équipe qui peine pour arracher les points. C’est vrai que le groupe possède beaucoup d’expériences qui lui permettent de gérer les situations difficiles, mais le noyau vieillit. En effet, la moyenne d’âge du onze de départ aligné lors des deux dernières rencontres est de 29 ans avec seulement l’attaquant marocain Walid Azaro (23 ans) et l’ailier nigérian Junior Ajayi (22 ans), démontrant une grande vivacité et apportant de la fraîcheur à l’équipe. « Nous avons un large groupe. A mon arrivée, j’ai trouvé beaucoup de joueurs en bonne forme physique, mais bien sûr je ne peux pas voir tout le monde maintenant. Mais d’autres joueurs auront leurs chances prochainement », avait dit Carteron.

Pour le moment, le Français a des questions plus urgentes avec les blessures du capitaine Hossam Achour, le latéral international Ahmad Fathi et Ajayi. La page africaine est tournée et toute l’attention est sur la scène locale avec le début du championnat par une épreuve difficile face à Ismaïli, jeudi.

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